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Yozakura Quartet : tranche de vie chez les yokaïs

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yozakura quartet

Après quelques interviews ces dernières semaines (JE, Ki-oon, Kazé, etc), j’ai enfin trouvé le temps de mettre un peu à jour mes lectures et j’ai donc quelques chroniques sous le coude. On commence aujourd’hui avec l’un des derniers titres des éditions Pika : Yozakura Quartet, de Suzuhito Yasuda, l’illustrateur qui s’est fait connaître grâce à son chara-design sur la série Durarara !!

Le second tome est sorti début février en France et ce shōnen, toujours en cours, compte 11 tomes au Japon, chez la Kodansha. La série est publiée dans le magazine Shōnen Sirius, un mensuel de la maison d’édition nippone. (Plus d’infos en fin d’article, comme d’habitude)

Plongeons-nous sans plus attendre dans le quotidien d’une ville pas vraiment ordinaire… Bonne lecture ;)

Bienvenue dans la ville nouvelle de Sakura !

Afin de venir en aide aux yokaïs souvent persécutés par les humains, certaines personnes ont décidé de planter des cerisiers, seul lien connectant ces êtres immatériaux avec le monde des humains. Ainsi fut créée une ville où humains et yokaïs cohabitent librement : Sakura.

Akina, héritier du pouvoir du clan Hizumi, appartient à une famille chargée d’assurer la protection des habitants et de renvoyer dans leur monde les esprits ayant de mauvaises intentions. Cependant Akina n’est pas encore décidé pour reprendre ce flambeau et se contente d’aider au bon déroulement de la vie dans son quartier, en compagnie de Hime Yarizakura, la lycéenne maire.

Intégrer les yokaïs parmi les humains n’est pas de tout repos, tout comme gérer leurs pouvoirs et les dégâts potentiels qu’ils peuvent engendrer. Akina et Hime doivent également affronter tous les mauvais esprits qui veulent nuire aux habitants et qui menacent le fragile équilibre entre les deux populations. L’aide de Kotoha la lexicologue, d’Ao le yokaï aux oreilles de chat qui lit dans le cœur des gens ou encore du démon Kyōsuke ne seront pas de trop !

YOZAKURA01p157  YOZAKURA01p33  YOZAKURA01p182

 Suzuhito Yasuda : de l’illustration au manga

Tous ceux qui ont déjà vu Durarara !! le savent : le trait de Suzuhito Yasuda est des plus séduisants. Influencé par les travaux de Range Murata, l’homme se lance comme illustrateur à 19 ans et se fait connaître à partir de 2003 pour ses couvertures de light novels comme Kamisama Kazoku et Durarara !!, qui furent ensuite adaptées en anime. Il a également créé quelques logos pour des compagnies ou des jeux vidéo (Shin Megami Tensei : Devil Survivor entre autres).

Il s’est lancé dans le monde du manga en 2005 avec Pinky : Comic puis a débuté Yozakura Quartet un an plus tard. De son propre aveu (dans les commentaires du tome 2), passer d’illustrateur à mangaka est un exercice des plus difficiles, en raison de l’écriture et gestion d’un scénario mais aussi de la quantité de travail que suggère la création d’une œuvre de A à Z.

Yozakura Quartet tome 2 Yozakura en couverture du Shonen Sirius

Bien qu’il s’agisse de sa seconde œuvre, les deux premiers tomes de Yozakura Quartet sont le reflet des débuts de Yasuda et il existe une vraie différence entre la maîtrise graphique et le manque d’expérience sur la narration.

Le chara-design est d’un excellent niveau, avec des expressions marquées et variées, tantôt pleines de ruses et de malices, tantôt franches et rayonnantes… Avec une préférence pour le sourire qu’il nous sert à toutes les sauces : le rictus sadique, le laaaaarge sourire, le fou-rire, le sourire ironique, le sourire mystérieux, le sourire « tout-va-bien« , etc, etc.

Globalement, Yasuda a donc  un vrai talent pour les portraits et ne s’en prive pas, quitte à déformer les traits pour marquer clairement le sentiment qu’il veut imprimer à son protagoniste. Autre arme : la mise en page et un découpage en bannière de ses cases, pour aligner plusieurs portraits en une seule fois, ce qui apporte du dynamisme et permet de poser clairement une situation, d’un seul regard.

Yozakura Quartet

Seul défaut : les décors sont souvent absents et les arrières plans brillent par leur vacuité. Choisir un style épuré n’excuse pas tout car l’apport de luminosité d’un fond blanc est un bon outil pour peu qu’il soit utilisé avec parcimonie. Mais on rentre dans du détail qui passe globalement inaperçu, le regard étant happé par les personnages qui constituent donc, comme vous l’avez compris, la plus belle réussite de cette nouvelle série.

Mais le visuel ne fait pas tout et un illustrateur, aussi doué qu’il soit, ne peut rien sans un scénario prenant qui donne une valeur ajoutée et une raison de vivre à ses coups de crayon. En ce qui concerne Yozakura Quartet, l’ensemble est pour l’instant bancal, mais n’est pas dénué de potentiel…

 Yozakura Quartet : une bonne ambiance… Et un beau bordel

yozakura-quartet-tome-11Les deux premiers opus nous dévoilent un scénario qui sort très rapidement des sentiers battus du shōnen. La place de héros n’est pas clairement définie et ce rôle est confié, selon les chapitres, à Akina ou Hime. L’idée de base, une ville de yokaïs, pourrait servir de prétexte à une baston généralisée d’esprits belliqueux (façon Kyoko Karasuma) ou à l’affrontement basique humains contre esprits mais là encore, rien n’est clairement établi : le premier tome est orienté vers l’action alors que le second se concentre sur l’aspect social et psychologique du quotidien d’un yokaï chez les humains.

Yasuda mélange les esprits, les fantômes, ou les démons de toutes sortes… On croise même une mort vivante qui officie en livreuse de nouilles. Le tout tourne autour de quelques personnages clés aux pouvoirs assez originaux, avec une mention spéciale à la lexicologue qui peut faire apparaître toutes les choses dont elle prononce le nom. Vraiment toutes.

Les chapitres se suivent sans se ressembler dans un ordre parfois quelconque… Voir même interchangeable comme c’est le cas pour les chapitres du tome 1, dont l’ordre en prépublication a été modifiés pour la parution en tankobon.

Nous sommes donc au beau milieu d’une histoire aussi loufoque que fantastique qui débute sur un modèle de tranche de vie chez les yokaï, sans une chronologie très claire. Le manque de lisibilité du récit n’est pas pour autant rédhibitoire, tant qu’on accepte de rentrer dans l’histoire sans tout comprendre tout de suite.

De plus, quelques pistes de fond sont tracées dans le volume 2 et d’après les confidences de l’auteur et de lecteurs qui sont allés plus loin, le prochain tome est censé amorcer un vrai virage avec une trame de fond plus solide.

Espérons que l’histoire saura tout de même garder une certaine liberté scénaristique et narrative, car cette série a aussi l’avantage de son inconvénient : c’est une histoire aussi naïve que  rafraichissante, absolument pas linéaire et qui remets au goût du jour la lecture d’un manga sans prise de tête.

En un mot, Yozakura Quartet, c’est fun.


YOSAKURA QUARTET Tome 1Titre : Yozakura Quartet / Yozakura Shijuusou
Auteurs : Suzuhito YASUDA
Date de parution : 02 novembre 2011
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 208
Prix de vente : 6,95 €
Nombre de volumes : 11 (série en cours)

Lire un extrait de la série : cliquez ici.

Visuels : YOZAKURA QUARTET © Suzuhito YASUDA / Kodansha Ltd.

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Concours de l’été : partagez vos photos et gagnez des lots !

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Après un Japan Expo chargé de cadeaux divers et variés, Paoru.fr vous propose cet été de remporter toute une foule de lots : des mangas, un dvd, des figurines, une lithographie, des badges, un jeu de cartes, un sac en toile, des posters… Tout ça en partageant avec nous vos plus belles photos !

Le principe du concours est assez simple : du 15 juillet au 26 août, envoyez vos photos à l’adresse mail concours@paoru.fr sur les deux thèmes suivants : vos mangas en photos et/ou vos photos de la Japan Expo. Comme ça que vous soyez passez à la JE ou non, vous aurez le choix ! Toutes les photos envoyées seront publiées sur ce blog et dans des albums Facebook et Google + de Paoru.fr.

Fin août, après vote du staff de Paoru.fr, les 20 participants ayant réalisés les plus belles photos (des deux thèmes confondus) se partageront la liste de cadeaux suivante :

1 lithographie Sailor Moon de Pika Edition
1 figurine FMA Edward de Square Enix – Dybex
1 figurine FMA Alphonse  de Square Enix – Dybex
1 pochette Lupin the Third
1 jeu de carte Saint Seiya de Kurokawa
4 posters Spice & Wolf de Taifu
1 tome 1 & 2 A certain Magical Index de Ki-oon
1 tome 1 Ace Attorney Investigation de Kurokawa
1 tome 8 Magi de Kurokawa
1 tome 5 Black Joke de Ankama
1 tome 4 Pokemon Noir et Blanc de Kurokawa
1 tome 5 Cosplay Animal de Kurokawa
20 badges Samidare de Taifu Comics
1 sac en toile Berserk de Dybex
1 DVD Ichi The killer de Tonkam

15 badges Sailor Moon de Pika Edition

Edit : 1 sac en toile de Dofus et un sac en toile de FMA ont été ajoutés !

Voici le diaporama des lots de ce concours !

Parmi les 20 gagnants, chacun recevra un badge Samidare (on dit merci à Ophelia de Taifu !) et les 15 premiers un badge auront un badge Sailor Moon (là c’est à Laure de Pika qu’on dit merci). Ensuite les mieux placés choisiront leur lot dans la liste, du premier au vingtième. Mieux vous serez classé, plus vous aurez de chance d’obtenir le lot désiré. Vous avez le droit d’envoyer plusieurs photos dans chacune des deux catégories mais chaque personne ne pourra gagner qu’une seule fois.

Quelques consignes et conseils pour les participants :

  • Pensez à fournir une ou des photos nettes, sauf si le flou est voulu pour des raisons artistiques (même si c’est toujours sujet à débat).
  • Attention au contre-jour ou photos trop sombres.
  • Retouches et montages autorisés.
  • Pas de logo sur la photo, mais un © avec nom/prénom est bien sur accepté (mais pas obligatoire).
  • Évitez de nous envoyez des photos avec une résolution énorme ou au contraire minuscule : entre 400 et 1200 pixels ce sera très bien (même si nous ne sommes pas à quelques pixels près bien sur !)
  • Pour le thème « manga en photos » vous pouvez photographier votre collection ou seulement quelques mangas mis en scène (une spéciale shônen ou shôjo, tous les titres d’un même auteur, plusieurs tomes dans les mêmes couleurs, etc…)
  • Essayez d’envoyer des photos originales et n’hésitez pas à fournir un petit commentaire avec, pour en placer le contexte.

Voilà vous savez tout, il ne vous reste plus qu’à faire le tri dans vos photos de la Japan Expo ou de prendre votre meilleur objectif ou appareil numérique, de bien vous amuser, et de nous envoyer vos chefs-d’œuvre à concours@paoru.fr.

Edit : Il y avait un petit problème de place sur la boite email (uver is over quota) car OVH avait réduit automatiquement la place disponible à 25 MO, ce qui empêchait toute photo forcément. Problème résolu ;)

Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça :)

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Sankarea : like a zombie, touch for the very first time ♫

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sankarea

Like a zooom-om-om-ombieeee ♫ Hum, pardon. Où j’en étais moi ? Ah oui…

Après des années où le lectorat manga a été abreuvé de vampires, l’année 2012 a prouvé que la tendance du coté des undead était clairement au zombie, et pas que dans le manga d’ailleurs. Après Blood Lad, The Arms Peddler, Resident Evil ou I am a Hero en 2012, le premier titre de 2013 qui s’essaye au genre est Sankarea, chez Pika. Donc en attendant que ma commande de Kings of Shogi arrivent à bon port pour finir notre dossier shôgi, parlons un peu de ce titre de Mitsuru Hattori qui se lit fort bien et a de quoi vous faire passer un bon moment…

Pour information ce titre, qui parle de l’histoire d’une jeune fille de bonne famille transformée en zombie par un garçon fan du genre, est publié au Japon depuis 2009 par Kōdansha dans le magazine mensuel Bessatsu Shōnen Magazine (XXX Holic, Shingeki no Kyojin). La série compte sept volumes reliés, au rythme de deux par an, le dernier datant de novembre 2011. Toutes ces infos et d’autres en fin d’article, comme d’habitude !

 Sankarea

Passons à cette première preview de l’année, bonne lecture ;)

Hey Sanka, t’es mort ?

Chihiro Furuya est un jeune lycéen qui a une passion originale : les zombies. À la tête d’une collection impressionnante de jeux vidéo, films et produits dérivés, le jeune homme va passer à un stade supérieur lorsque son chat, Babu, trouve la mort sous les roues d’un camion. À l’aide d’un vieux livre déniché dans le temple bouddhiste de son père, Chihiro se lance dans la réanimation de son chat mais on ne s’improvise pas créateur de zombie du jour au lendemain et il peine à trouver LA formule qui lui rendra son compagnon à quatre pattes.

Néanmoins ses soirées occultes dans un hôtel abandonné vont l’amener à rencontrer Rea Sanka, une jeune fille de bonne famille, qui vient chaque jour dans cet endroit désert pour se défouler. Rea est la fille du directeur du lycée voisin de celui de Chihiro, et tous les garçons sont fous d’elle, de son perpétuel sourire, de sa pureté et de son physique totalement craquant. Mais la vie de Rea est celle d’une prisonnière : elle est maltraitée par sa famille et surtout par son père, qui contrôle chaque minute de sa vie et ne cesse de l’humilier, n’hésitant pas à la corriger si elle n’a pas suivi ses ordres.

Rea Sanka Rea

Tombant l’un sur l’autre, Chihiro et Rea n’ont d’autres choix que de partager leur secret. Lorsque Chihiro menace Rea, pour plaisanter, de la transformer en zombie, celle-ci ne se montre pas du tout hostile au projet… Le jeune adolescent refuse, mais le destin va en décider autrement !

Une comédie zombie-romantique

L’univers du zombie est surtout cinématographique, en tout cas c’est là qu’il a toujours existé le plus visiblement. Ce sous-genre du cinéma d’horreur fait partie de la grande famille du cinéma de série B, rendu populaire ces dernières années par le maitre du genre George Andrew Romero, le film I am a Legend avec Will Smith, la saga Resident Evil ou encore, plus récemment, par une série comme The Walking Dead. L’histoire de zombie est généralement un mélange de violence et de gore avec une pointe de sexe, ou tout tourne autour de la survie d’un héros ou d’un groupe. Dans le domaine du manga il existe dorénavant quelques titres qui suivent d’assez près les codes du genre comme Resident Evil (logique) ou le plus surprenant I am a Hero.

Sankarea

Sankarea n’est pas de ceux là… Mais alors pas du tout ! Ce manga mixe le sujet du zombie avec une histoire lycéenne qui mélange drame et romance : un jeune garçon ne parvient pas à surmonter la mort de son chat et il rencontre une jeune fille de bonne famille qui doit faire bonne figure alors qu’elle est maltraitée et humiliée au sein de sa propre famille. On décèle même un triangle amoureux à venir puisque la cousine et amie d’enfance de Chihiro, l’énergique et pulpeuse Ranko, tient un rôle ambiguë de grande sœur, pas tout à fait en phase avec des sentiments naissants dont elle ne sait pas vraiment quoi faire.

Au milieu de tout ça s’insère donc les morts-vivants, qui apporte un premier plus à un pitch très classique. L’héroïne va mourir et renaître sous la forme d’un zombie ce qui, même si ça peut paraître étrange, fait complètement son bonheur. À coté d’elle on retrouve un jeune adolescent ravi de voir sa passion devenir on ne peut plus concrète. Mais il est désormais en charge de veiller sur ses créations : après avoir cherché et trouvé la formule pour ressusciter son chat, c’est un animal de compagnie ET une jeune fille qui n’en font qu’à leur tête qu’il va devoir gérer. D’autant que la candide Rea se sent désormais libre et totalement désinhibée. Elle a bien l’intention de découvrir tout ce que la vie peut offrir a une belle lycéenne, y compris l’amour !

sankarea

Des ingrédients prévisibles, et d’autres moins

Sankarea adapte le genre zombie avec beaucoup de liberté mais cela ne lui empêche d’en garder quelques ficelles : Rea étant morte, comment faire pour que son corps ne se décompose pas et à quoi ressemblera sa nouvelle personnalité ? La fin du tome 1 nous laisse un duo qui va devoir gérer la rigidité cadavérique de notre héroïne, sans compter que son esprit semble partir en sucette. De quoi titiller l’intérêt des amateurs, d’autant que les planches des prochaines tomes qui trainent sur internet montrent une Rea inquiétante… Et avide de chair fraiche.

Autre code, qui se marie parfaitement avec le fan service habituel, les deux personnages féminins principaux, Rea et Ranko, sont régulièrement en tenue légère… Voir totalement nue et souvent aguicheuse, que ce soit volontaire ou non. L’auteur, Mitsuru Hattori, n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est déjà connu pour sa série Kenkō zenrakei suieibu umishō, aka Umisho, manga paru de 2005 à 2008 où des jeunes demoiselles particulièrement bien proportionnées passaient leur temps dans l’eau et donc en maillot de bain.

Rea Tome 7 jp Sankarea

Le mangaka exerce son métier depuis une douzaine d’année et il maîtrise bien son sujet : le chara design est tout à fait classique mais sans fausse note, l’héroïne Rea est totalement craquante et ses sourires angéliques feront fondre pas mal de lecteurs, même s’il faut avouer que l’auteur en abuse un peu… On peut d’ailleurs remarquer les incessants petits traits sous les yeux des personnages, que les dessinateurs utilisent pour signifier une gêne, une colère ou autre émotion vive. Mitsuru Hattori a généralisé le principe, dans un penchant limite moe, mais on lui pardonne (si si).

Heureusement, Sankarea ne se résume pas à la forme et apporte aussi un peu de fond, et je n’évoque pas là comédie romantique cité plus haut mais plutôt des éléments de second plan, comme la famille Sanka, dont le père est un être tortionnaire et absolument malsain dans ce premier tome. Excessivement froid, il pique des colères et frappe régulièrement sa fille mais lui voue en même temps un culte limite glauque, avec un tableau de Rea entièrement nue au dessus de son bureau. On ne sait donc pas où tout ça va nous mener et on évite un scénario trop prévisible… Tant mieux.

Ajoutons une famille Furuya un peu toqué, avec une petite sœur faussement placide et un grand père amnésique mais plein de vigueur, et on obtient des petites touches d’humour tout à fait sympathique. Enfin, pour les amateur d’anime, sachez que le manga a été adapté l’année dernière pour une première saison de douze épisodes par les studios Deen et réalisé par Mamoru Hatakeyama. La fin très ouverte de cette saison laisse penser à une seconde (à suivre sur le Twitter de l’anime), mais toujours est-il qu’elle n’a pas encore été licenciée en France. J’en profite quand même pour vous proposer le premier épisode que j’ai croisé sur Wat TV en préparant cet article :

Voilà vous savez désormais tout -ou presque- de ce que l’on peut retenir de ce premier volume de Sankarea. Sans prétention mais accrocheur, voici un divertissement bien construit, avec une galerie de personnages sympathiques et un détournement amusant du genre zombie. Une bonne série B qui possède encore des atouts dans sa manche, et un bon coup de crayon. Si vous aimez le style de l’auteur vous pouvez faire un tour sur son blog, on y découvre des croquis en tous genre et il est régulièrement mis à jour. C’est d’ailleurs de là que viennent plusieurs des illustrations de cet article ;)

Fiche descriptive

sankarea-tome-1Titre : Sankarea
Auteur : Mitsuru Hattori
Date de parution : 2 janvier 2013
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 176
Prix de vente : 6.95€
Nombre de volumes : 1/7 (en cours)

SANKAREA © 2010 Mitsuru HATTORI / Kodansha Ltd.

Preview disponible sur le site des éditions Pika.

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Kings of Shôgi : le meurtre du Roi

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Suite de notre dossier shôgi avec la critique du manga qui lui est consacré : Kings Of Shôgi, qui vient de s’achever en France avec son huitième tome, le 16 janvier dernier. Ce seinen est mené par le duo Masaru Katori (scénario) et Jirô Andô (dessin) et il mélange brillamment le shôgi avec un thriller policier des plus haletants où une jeune fille, devenue muette après avoir assisté au meurtre de ses parents, évolue au sein du monde du shôgi, cet homologue japonais du jeu d’échecs.

La série est éditée par Pika en France et l’a été par la Kôdansha au Japon, de 2004 à 2008 dans le magazine mensuel Gekkan Afternoon, qui compte nombre d’excellents titres comme Vinland Saga, Genshiken, Bakuon Retto ou Gunsmith Cats. Kings of Shôgi a enfin eu le droit a une adaptation animée par les studios Deen diffusée au Japon en 2007-2008 et à un jeu vidéo sur Nintendo 3DS en 2010.

Voilà pour les informations de base, passons maintenant à la critique ! Bonne lecture :)

Le Roi est mort ! Vive le Roi !

Alors qu’elle n’était encore qu’une enfant de 5 ans, Shion assiste impuissante au meurtre sanglant de ses parents. Malheureusement ce crime reste inexpliqué : Shion a été retrouvée saine et sauve dans la maison familiale, à coté du corps sans vie de ses parents et non loin d’un plateau de shôgi dont une seule une pièce, le Roi, a été retrouvée… Shion, traumatisée, est devenue muette et ne se souviens plus des événements de cette soirée funeste.

Shion enfant Kings of Shogi

7 ans plus tard, le crime est resté irrésolu et le coupable court toujour,s mais Shion a grandi au sein de sa famille adoptive, les voisins de ses parents du nom de Yasuoka, qui prend soin d’elle. Toujours muette, la jeune fille communique par de petites pancartes et tout semble aller pour le mieux. Shion a même appris à jouer au shôgi depuis que son père adoptif, joueur professionnel, a décelé chez elle des dispositions remarquables. La jeune adolescente ne cesse de progresser et, à l’âge de 12  ans, elle est désormais la plus jeune joueuse professionnelle de toute la fédération japonaise. Shion est passionnée par ce sport mais elle sent également que plus l’attend si elle continue d’évoluer dans l’univers du shôgi et qu’elle y trouvera, peut-être, le mystère qui se cache derrière le meurtre de ses parents !

Bien plus que des pions, des personnages !

 Pour tout vous avouer, la lecture du premier tome de Kings of Shôgi m’avait laissé une impression mitigée, assez en deçà des excellents souvenirs d’Hikaru no Go, le titre qui a fait connaître le jeu de Go en France. Shion est une jeune fille courageuse, gentille et effacée, qui manque encore de relief au début de l’histoire. Mais les personnages secondaires qui l’entourent dès le premier volume ne manque pas de charme : le champion japonais de shôgi, Makoto Hani (images ci-dessous) est un personnage entouré de mystère, diablement intelligent… Et très féroce, de plus en plus au fur et à mesure des volumes. Le duo contrarié qu’il forme avec son frère, Satoru, apparait plus tard dans l’histoire et apporte beaucoup d’éléments nouveaux qui donne du corps au scénario qui demeurait jusqu’à alors un peu simpliste.

kings-of-shogi-the-flowers-of-hard-blood-tome-4 Makoto Hani

Le troisième personnage de premier plan est Ayumi Saito (ci-dessous à gauche), une concurrente de Shion qui lui vaut sa première défaite en compétition. Mais, dès le premier volume, Ayumi nous réserve une surprise de taille… Que je vous laisse découvrir ! Toujours est-il que pour devenir pro plus facilement et surtout plus rapidement, Ayumi est prête à tout. Son but est simple : gagner un maximum d’argent ! La raison derrière cette supercherie est noble mais le personnage n’en reste pas moins déterminé et fonceur, ce qui en fait un joueur agressif assez  intéressant dans ce milieu féminin.

Enfin on citera des personnages qui apparaissent moins souvent mais qui sont tout autant réussis : le père adoptif de Shion joue le rôle du papa gâteau qui protège sa fille mais cette chaleur humaine ne l’empêche d’être fort et tout à fait admirable dès qu’il s’agit de shôgi. Tout aussi admirable mais beaucoup moins chaleureux, l’ancien champion du Japon, Osamu Kamizono, surnommé le démon (ci-dessous, à droite) ! Ce joueur acariâtre et vivant reclus est un vieux grincheux très malin qu’on apprécie rapidement. Enfin, le symbole de la justice, l’inspecteur Yokoyama, est déterminé comme personne pour résoudre cette enquête qui le ronge depuis 7 ans.  Il mettra fin à sa carrière en envoyant le meurtrier en prison !

kings-of-shogi-the-flowers-of-hard-blood-tome-7  Osamu

Vous le comprendrez ce sont donc tous ces personnages qui m’ont poussé à continuer ma lecture. Tous sont dévoilés dès le premier tome et quasiment aucun n’apparait par la suite, laissant toute latitude au scénario pour développer leur psychologie et les faire gagner en épaisseur. Un gain de maturité que l’on retrouve dans tous les aspects de ce manga, y compris dans le dessin. Kings of Shôgi est le premier manga de Jirô Andô, (un disciple de Jirô Taniguchi pour ceux que ça intéresse).

Son trait débute maladroitement dans les premiers chapitres MAIS on y décèle déjà quelque chose d’original : le coup de crayon est très fin et le dessinateur en fait un usage intéressant sur le visage de ses personnages – notamment des adultes – lors des moments forts de l’histoire… Il démultiplie les traits pour accentuer les émotions, donnant un résultat buriné qui fait forte impression. Une façon de faire qui se développer durant les 4 années de parution au Japon jusqu’à atteindre la perfection sur les 3 derniers volumes où l’ont fini par hésiter entre 3 coupables et meurtriers potentiels, dont la part sombre est très bien mise en valeur.

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Une mise en scène efficace et un shôgi bien dosé

Comme dans tout manga sportif, les duels sont l’occasion pour les protagonistes de s’exprimer avec passion et le shôgi ne fait pas exception. On y découvre un jeu où la concentration passe avant tout, où il faut calculer le maximum de coup à l’avance afin d’apporter la meilleure réponse en attaque comme en défense. Les duels se situent donc sur le plan psychologique mais on ne s’ennuie pas pour autant, grâce à une très bonne narration, fluide et facile à suivre, et une mise en scène qui dépeint parfaitement l’ambiance des parties. Rien de plus normal puisque la scénariste Masaru Katori, de son vrai nom Naoko Hayashiba, est tout simplement la meilleure joueuse de shôgi de sa génération : elle a remporté la ligue féminine en 1982 et elle a conservé son titre de reine pendant 10 ans !

On retrouve donc l’atmosphère très feutrée mais pourtant très tendue des salles de shôgi où chacun est totalement absorbé par sa partie. Le rythme de l’affrontement accélère petit à petit, au fur et à mesure que chaque joueur épuise la réserve de temps qui lui est imparti. Lorsque chacun n’a plus qu’une quelques minutes voir moins pour chaque coup, c’est un match de boxe qui s’enclenche : chaque adversaire fait claquer ses pièces sur le plateaux et les protagonistes se rendent coup sur coup, jusqu’au KO du roi.

shion-commence-a-jouer Kings of shogi

Enfin, pour ceux qui s’inquiètent de leur manque de connaissance en shôgi pour pouvoir apprécier la série, rassurez-vous. Les parties de shôgi elles-même n’occupent pas tout l’espace et, comme dans Hikaru no Go, la compréhension de la partie en cours n’est pas nécessaire pour saisir les tenants et les aboutissants de l’affrontement. La réaction des autres joueurs qui observent la partie guide parfaitement le lecteur sur le déroulement du match. Pour avoir été un novice total en shôgi à la lecture du tome 1 – hormis quelques notions sur les échecs à l’occidental – j’ai rapidement eu envie d’apprendre les règles de ce jeu et les connaissances de bases m’ont conféré un petit plus appréciable, mais pas essentiel. J’ai même trouvé ça plus abordable à suivre que le jeu de go. Il vous suffit donc d’aller jeter un oeil sur la première partie de notre dossier consacré au shôgi pour en apprendrez largement assez pour débuter la lecture de Kings of Shôgi.

Si on ajoute à ça une édition réussie en 8 volumes, faites de couvertures sympathiques, des bonus sur le jeu du shôgi et enfin d’un grand format qui donne encore plus d’impact à la qualité graphique du titre – le tout pour un prix abordable – on tient donc un vrai plaisir à se faire. Je vous conseille d’acheter et de lire les tomes d’une traite ou au moins par deux ou trois, surtout les derniers tomes, pour conserver la tension qui monte au fur et à mesure de l’histoire… Vous en apprécierez encore mieux la fin !

Shion

Fiche descriptive

kings-of-shogi-the-flowers-of-hard-blood-tome-8Titre : Kings of Shôgi – Shion no Ô
Auteurs : Masaru Katori (scénario) et Jirô Andô (dessin)
Date de parution : 4 mai 2011 – 16 janvier 2013
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 192
Prix de vente : 8.05€
Nombre de volumes : 8/8 (Terminé)

Visuels : SHION NO OU © Masaru KATORI and Jirô ANDÔ / Kodansha Ltd.

Plus d’informations sur le site officiel de la série. Retrouvez également notre présentation du jeu de Shôgi lui-même, avec la première partie de notre dossier qui lui est consacré.

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Chihayafuru : des débuts passionés !

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ChihayafuruJ’ai, de temps à autre, le plaisir de croiser la route de quelques bons joseis, ces mangas pour femmes. Ces titres font souvent mouche chez l’ancien lecteur de shôjo que je suis. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui je vous parle de Chihayafuru, le nouveau manga de Yuki Suetsugu, sorti fin mars chez Pika.

Ce titre narre la vie d’une enfant du nom de Chihaya et de ses deux amis, Arata et Taichi, qui vont se lier d’amitié grâce à un jeu de cartes traditionnel japonais : le Karuta. Entre tranche de vie, jeu et romance, ce récit est publié depuis 2008 au Japon dans les pages du Be Love, un bimensuel de la Kodansha dont s’est le premier titre publié en France.

La série compte déjà 20 volumes, ce qui nous permet de se lancer rapidement sa découverte cette année, et elle est toujours en cours, relancée notamment par une adaptation TV en 2011-2012 des studios Madhouse. Nous vous en parlions il y a quelques semaines à travers l’interview du staff de la série – déjà très intéressante – et nous avons pu aborder le choix de ce titre avec la directrice éditoriale de Pika, Kim Bedenne, pour une entrevue qui arrive très prochainement sur Paoru.

À force d’en discuter, c’est donc avec impatience que j’attendais ce titre… Voici ce que je peux vous dire du premier volume !

Une vie nouvelle, commence pour elle… ♫

ChihayafuruLa petite Chihaya est la plus grande fan de sa grande sœur, Chitose, très belle et en route pour une carrière de mannequinat. Chihaya rêve de voir sa sœur devenir le plus grand mannequin du Japon, sans trop se préoccuper de sa propre destinée. Jusqu’au jour où elle fait la connaissance de Arata, un nouvel élève de sa classe, taciturne et discret, qui est mis de coté par ses camarades qui le raillent régulièrement pour ses habits miteux et le manque de moyen de ses parents.

Chihaya ne prête pas attention à ces moqueries et va même se rendre compte que le jeune homme possède un talent surprenant, pour un jeu qu’elle ne connait pas encore : le karuta. Ce jeu de cartes consiste à mémoriser les cents poèmes traditionnels nippons et à bondir sur les cartes sur lesquelles ils sont inscrits, dès que les premières syllabes sont prononcées par une tierce personne. Chihaya est impressionnée par la capacité d‘Arata à repérer les bonnes cartes en une fraction de seconde… Et elle va se piquer au jeu, démontrant une disposition naturelle pour bondir plus rapidement que tout le monde sur les poèmes.

Ils sont rapidement rejoint par Taichi, le premier de la classe. Ce dernier découvre que l’on peut faire autre chose que d’être le meilleur en tout, pour ne jamais décevoir une mère qui ne jure que par l’excellence. Les 3 collégiens vont rapidement se lier d’une amitié soudée par la joie de vivre et l’énergie de Chihaya, même si la sœur de cette dernière voit d’un mauvais oeil de ne plus être son centre d’attention. Car Chihaya est maintenant passionnée de karuta, et ne va pas tarder à aborder sa toute première compétition officielle !

Le karuta : 2,3 bases pour la route…

Après le jeu de Go et le Shôgi, voici le Karuta, autre jeu culturel japonais aujourd’hui transposé en manga. Même si la découverte d’un pan de la culture nippone a de quoi attirer les curieux, ces jeux aux règles parfois obscures ou complexes ont tendance à freiner le grand public et à réduire la cible de ce genre de titre. Hikaru no Go, le premier du genre chez nous, a réussi à passer outre en insufflant un coté shônen sportif au titre. Pour Kings of Shôgi le caractère seinen du titre n’a pas permis de toucher autant de monde, d’autant que sa proximité avec les échecs, un jeu bien connu chez nous, en a refroidi plus d’un.

Chihayafuru gère différemment son sujet. Tout d’abord, le karuta lui-même est un jeu extrêmement abordable lorsqu’il est suffisamment simplifié : c’est un jeu de mémoire où ils faut bondir le plus vite possible pour récupérer un carte devant soi… Dis comme ça on pourrait presque croire à une variante du Jungle Speed avec des haikus, les poèmes japonais. Ces derniers n’ont d’ailleurs aucune importance en soi puisque le jeu est essentiellement basé sur la phonétique.

Chihayafuru

C’est d’ailleurs là qu’il offre quelques subtilités qui sont, là aussi, simples à comprendre : sur les 100 poèmes utilisés, certains commencent forcément par les mêmes syllabes, alors que d’autres sont identifiables dès le premier son. Il faut donc vous élancer en une fraction de seconde ou alors attendre LA syllabe qui départage les 2 ou 3 poèmes potentiellement concernés. C’est d’ailleurs le cas du jeu de mot autour du titre : Chihayafuru est le début du poème correspondant au nom de l’héroïne, Chihaya.

C’est en substance ce qu’on comprend à l’issu de ce premier tome. Les parties, pour l’instant très courtes, font la part belle à la tension nerveuse des participant(e)s, aux aguets et les sens en éveil juste avant l’annonce du poème. Mais le jeu, aussi original qu’il peut l’être, ne figure qu’au second plan. Une fois qu’on en a compris les grandes lignes, il devient assez facile de vivre la passion naissante de Chihaya. Le karuta se résume alors à un véhicule de rebondissements et d’intenses émotions.

Chihayafuru

Chihayafuru : quand trois vies sont mises en jeu

ChihayafuruL’un des grands talents de Yuki Suetsugu est de commencer son histoire lors de l’enfance de nos trois héros tout en proposant plusieurs niveaux de lecture : ces trois collégiens de 6ème vivent leur passion sans barrière ni calcul, avec sincérité et plein d’étoiles dans les yeux. C’est attendrissant, drôle et quelque part enthousiasmant. Mais le jeu est aussi là pour faire écho à des problèmes plus profonds pour chacun de nos protagonistes. Avant le karuta, Chihaya ne vivait que par procuration et lorsqu’elle tente de raconter ses premiers pas en famille, elle est reste transparente. « Je joue donc j’existe » : beaucoup plus qu’un adage pour notre héroïne, une future façon de vivre.

Arata est le petit-fils d’un ancien grand nom du karuta, duquel il a tout appris. Doté d’une mémoire hors du commun, il met toute son énergie dans ce jeu pour devenir le champion du monde et transcender sa condition de garçon pauvre. À l’opposé, le jeune Taichi est autant plongé dans ses études qu’Arata dans le karuta, mais le chemin qu’il suit est celui qu’a tracé ses parents et notamment sa mère, qui ne voit dans son fils qu’un reflet de sa propre réussite, et dans le karuta une perte de temps. Déconcerté et séduit par Chihaya, une jeune fille qui se moque bien de ses notes et des convenances, Taichi va se lier à ses premiers vrais amis. Il découvre le mot loisir et le partage d’une passion.

Si on se prend donc d’affection pour ces trois protagonistes, on a encore plus hâte de voir comment ils vont évoluer et faire face à des chemins chargés d’embûche. En effet, le premier arc – assez court – se déroule durant l’enfance puis vient un ellipse qui propulse notre trio à l’adolescence dès le tome 2, qui devrait arriver au mois de mai. Que vont devenir les 3 amis autrefois si fortement liés par le karuta ? Avec l’âge vient le poids des responsabilités mais aussi la découverte de l’amour… Mélangé au karuta et ses compétitions, le cocktail est des plus intriguant, me voilà pris au jeu !

Fiche descriptive

chihayafuru-manga-volume-1Titre : Chihayafuru
Auteur : Yuki Suetsugu
Date de parution : 27 mars 2013
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 192
Prix de vente : 6.95€
Nombre de volumes : 1/20 (en cours)

CHIHAYAFURU © Yuki Suetsugu / KODANSHA Ltd.

Pour vous faire un avis, la preview est disponible ici. Pour finir, vous pouvez suivre Yuki Suetsugu sur son compte Twitter, ici.

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Interview éditeur : Kim Bedenne, du nouveau chez Pika ?

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Kim Bedenne & Pika Editions

C’est au dernier Salon du Livre de Paris que j’ai pu rencontrer Kim Bedenne, la « nouvelle » directrice éditoriale des Éditions Pika, en place depuis un an maintenant. Elle est responsable de la sélection et de l’achat des licences et remplace sur ce point Pierre Valls, qui a quitté la maison Pika l’an passé.

Kim Bedenne est assez nouvelle dans le paysage hexagonal du marché du manga, et les directeurs éditoriaux ne sont pas si nombreux, donc une petite présentation s’impose : née dans les années 80 et faisant partie de la génération Dorothée, elle souhaite depuis toujours travailler au Japon et s’embarque pour des études de journalisme à Sciences Po, car en plus d’être une grande école, cette dernière proposait des échanges avec le Japon. A travers deux stages sur place elle finit par gagner une petite place chez Kodansha, en tant que journaliste dans leur magazine Courrier Japon (la version nippone de Courrier International). Le rédacteur en chef va ensuite l’aiguiller vers le service des droits internationaux de cette grande maison…

C’est donc avec ces informations et d’autres, glanées sur son interview au Mangacast, que je suis allez à sa rencontre en compagnie de Laure Peduzzi, l’attachée de presse de Pika, pour aborder de nombreux sujets : la relation avec les japonais, le choix des licences et les magazines nippons de prépublication, le catalogue, la recherche des hits dans un marché nippon difficile mais en évolution, la gestion des titres difficiles en France, les auteurs phares de l’éditeur… Une entrevue d’une bonne demi-heure pour la première interview éditeur entre Pika et Paoru.fr.

Je vous laisse donc en profiter, bonne lecture ;)

Kim BedennePrésentation : Kim Bedenne, un nouveau Pika ?

Bonjour Kim,

Tu es arrivée chez Pika il y a environ un an …

Oui j’ai intégré l’équipe juste avant le Salon du Livre de Paris de l’année dernière. Ça a été assez intense puisque j’ai enchaîné ce salon et celui du Livre Jeunesse à Bologne. Il m’a donc fallu un peu de temps pour prendre mes marques.

Et si on revient sur ton recrutement justement, comment tu es arrivée là ?

En fait on m’a recruté parce que je parlais Japonais et que je travaillais déjà dans le milieu du manga. Ensuite je précise que je ne suis pas venu « remplacer » Pierre Valls puisqu’il effectuait un travail beaucoup plus étendu que le mien, il s’occupait de beaucoup de chose alors que je me concentre vraiment sur le choix des séries et l’achat des licences. De plus le fait que je sois arrivée au moment où lui est parti n’a pas de lien direct, c’est plus une histoire de timing qu’autre chose.

Quels sont tes objectifs à ce poste ?

Sur un plan personnel je cherchais une évolution dans ma carrière, chose que je ne pouvais pas forcément obtenir au Japon. Je ne sais pas si tu connais un peu, mais pour obtenir un CDI au Japon il faut passer un concours d’entrée chez Kodansha et c’est extrêmement difficile, même les Japonais ont beaucoup de mal.

Je me posais donc des questions sur mon avenir et c’était aussi le cas pour Pika, qui faisait face à un marché de plus en plus compliqué avec des lecteurs de plus en plus exigeants et ils avaient besoin de savoir exactement ce qu’ils sortaient, une expertise précise de leurs titres.

Donc ils m’ont recruté et m’ont expliqué que je travaillerais avec Pierre Valls, qui était encore là à l’époque, pour rechercher des titres intéressant sur le marché français. Donc j’y ai beaucoup réfléchi – ça faisait tout de même 7 ans que je vivais au Japon – et je me suis lancée !

Mes objectifs pour Pika sont de développer la partie seinen du catalogue, puisque c’est un domaine qui prend de plus en plus d’ampleur en France, de trouver des nouveaux titres sans refaire ce qui a déjà été fait. Des mangas qui sont intéressants à travailler.

Comme j’ai travaillé longtemps au Japon j’ai déjà l’habitude de rechercher des séries aux bons endroits : les bons magazines, les bons sites webs… C’est aussi pour ça qu’on m’a embauchée, et aussi pour faciliter les échanges lors des meetings avec les Japonais.

pika-edition

Justement, sur le fait que tu sois bilingue. Il y a encore quelques années, très peu d’éditeurs et de directeurs éditoriaux savaient parler Japonais : on peut citer Ahmed Agne et Cécile Pournin chez Ki-oon, Grégoire Hellot chez Kurokawa mais c’est tout. Cependant depuis peu, plusieurs maisons d’éditions installent des éléments bilingues dans leur staff, pour le choix des licences… Tu es l’un de ces exemples. Est-ce que c’est un petit plus où c’est essentiel selon toi ?

C’est essentiel. Nous sommes dans un marché ultra-concurrentiel avec des lecteurs qui ont déjà vu beaucoup de choses. De plus, en période de crise, ils ont tendance à se réfugier sur des titres qui sont déjà plébiscités, et c’est une tendance à ne pas encourager.

Je pense qu’il faut éviter les copies, les titres qui sont comme un Fairy Tail par exemple, mais qui serait moins bon. Il faut vraiment chercher des choses très fortes ou presqu’aussi fortes, mais différentes. Et pour trouver ça les fiches restent trop justes pour comprendre toute la substance d’un titre.

Acheter une licence c’est une décision très difficile. La responsabilité est énorme et on s’engage parfois sur des années, on ne peut pas s’arrêter en plein milieu.

Dans un marché où la décision doit souvent se prendre sur le premier volume japonais, c’est difficile de savoir où on va et pourtant on doit rapidement se décider. C’est essentiel de savoir pourquoi on choisit un titre et ce que l’on veut en faire. Et si celui qui choisit ne parle pas japonais c’est difficile.

La preuve se fait dans les chiffres puisque parmi les éditeurs bien placés ou en croissance, en dehors de Pika, on retrouve Kurokawa, Ki-oon : des maisons avec des éditeurs bilingues… Ce n’est pas uniquement à cause de ça bien sur, mais ça joue.

Entre France et Japon : dialogues et relations éditoriales

On sait que la Kodansha a des liens historiques et privilégiés avec Pika. Tu travaillais d’ailleurs chez Kodansha avant d’arriver chez Pika… Comment définir ce lien ?

Alors il faut bien préciser que Pika n’appartient pas à Kodansha, mais à Hachette. Il ne faut surtout pas faire la confusion avec le rapport maison mère – maison fille de Shueisha et Kazé.

De plus, j’aurais très bien pu travailler chez Shôgakukan et néanmoins me retrouver à ce poste… Ou au moins il m’aurait demandé de venir. Surtout que je n’étais pas en CDI chez Kodansha, je travaillais pour eux en freelance, depuis 4 ans.

Le lien est plus historique (Le partenariat Pika – Kodansha avait débuté dès Manga Player, l’ancêtre de Pika, NDLR). Il y a des gens qui se connaissent depuis longtemps, qui s’entendent bien, et ça continue… Pour notre plus grand bénéfice.

logo-kodansha

Pour continuer sur le dialogue entre éditeurs français et japonais… On a bien vu que les succès nippons ne font pas forcément des succès français. Est-ce que les éditeurs japonais en ont pris conscience ?

Cela fait maintenant plusieurs années que le business de la licence existe, donc on a pu créer des relations de confiance et ils écoutent les arguments de la personne en face. De plus il y a maintenant suffisamment d’exemples qui leur prouvent que le succès n’est pas automatiquement transférable du Japon à la France.

Je ne sais pas quel image les japonais et les éditeurs japonais ont en France mais je trouve qu’ils sont ouverts à la discussion et qu’on peut avancer avec eux, même sur des sujets difficiles. Ça prend du temps, mais le dialogue existe.

De l’extérieur il est assez difficile de savoir sur quel pied danser. Grégoire Hellot de Kurokawa, expliquait il y a peu qu’ils sont devenus plus coulants sur certaines choses et plus exigeants sur d’autres. Kim, tu n’es pas revenu en France depuis longtemps mais toi, Laure, as-tu perçu cette évolution ?

Laure : Effectivement il y a des changements.

Kim : Disons déjà qu’ils demandent plus d’effort de promotions.

Laure : Ils sont plus vigilants. Mais en même temps, si tu t’y prends bien, ils te permettent plus de choses. C’est toujours beaucoup de contraintes et beaucoup de boulot parce qu’ils font plus attention à ce que l’on fait.

Ils sont plus exigeants mais accèdent à plus de demandes s’ils sont satisfaits du travail en fait ?

Laure : Voilà, c’est mon ressenti sur ces dernières années.

Magazine de prépublication et ligne éditoriale

weekly shonen magazineVenons en maintenant à ton cœur de métier : le choix des licences. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel est-ce que tu as des magazines de prépublication japonais préférés ?

Travaillant avec Kodansha, on regarde beaucoup dans le Weekly Shônen Magazine, forcément.  Je pense qu’il y a beaucoup de potentiel dans le magazine Morning, comme on peut le voir ici avec Jésus et Bouddha par exemple. En plus Morning est un magazine très tourné vers l’international, très ouvert. C’est l’un des services éditoriaux manga avec le plus de personnes chez Kodansha mais aussi l’un de ceux qui est le plus à l’affut de nouvelles choses.

Niveau shôjo… C’est un marché plus compliqué. Il y a Nakayoshi un magazine où l’on retrouve Shugo Chara qui a bien marché et c’est celui qui a vu naître Sailor Moon, tout de même !

Ensuite Shogakukan publie des choses intéressantes dans le Sunday. Leurs seinens sont plus destinés aux salary-men japonais, c’est donc plus compliqué pour le marché français, même si on retrouve des choses intéressantes dans le Sunday Gene-X. Ils ont pas mal de choses intéressantes en shôjo mais… En fait on reçoit assez peu de magazines de chez Shogakukan et c’est une des choses que je vais changer d’ailleurs, parce qu’on a eu beaucoup de succès avec Black Bird du Betsucomi. Je pense que c’est quelque chose à creuser.

Ensuite on a Kadokawa… C’est quand même beaucoup plus otaku, c’est beaucoup plus compliqué de trouver quelque chose qui peut marcher en France. Square Enix on travaille assez peu avec eux, ils n’envoient pas de magazine donc il reste encore des étapes à passer.

Puisque l’on parle de magazine, revenons sur l’un de ceux que tu as cités : Morning. On a l’impression que ce magazine est fait pour nous car beaucoup de ses titres ont rencontré le succès chez nous : Vagabond, Billy Bat, Jésus & Bouddha, Cesare… Qu’est-ce qui fait que ce magazine semble si bien s’accorder avec le public français ?

Aaah, bonne question ! J’ai justement rencontré monsieur Furukawa qui a été pendant très longtemps rédacteur en chef de Morning et qui m’expliquait que c’est un magazine qui essaye de voir ce qui se fait à l’étranger pour intégrer les éléments intéressants dans ces œuvres. Ils acceptent des mangakas qui n’ont pas forcément un trait manga caractéristique et qui se rapproche parfois de la BD Franco-Belge ou du Comics, dans une version plutôt underground. Ils possèdent quelques œuvres fortes que l’on suit depuis des années comme Shachô Shima Kosaku – qui dure depuis des années – et qui fonctionnent bien et leur permet d’essayer des choses différentes à coté.

Je pense que c’est cette ouverture au monde qui leur permet de toucher un lectorat plus large, y compris le notre.

Si on en vient au catalogue Pika, et ta ligne éditoriale. On a parlé tout à l’heure de tes ambitions sur le seinen… Quid du shônen ?

Le shônen reste une valeur sure du marché français, on ne va pas l’abandonner. Fairy Tail par exemple, est une excellente série. Je suis une grande fan de l’auteur, encore plus depuis que j’ai eu l’occasion de le rencontrer.

L’avantage du shônen est qu’il est lu par tout le monde : très jeune – dès 8 ans – et par les adultes, par les garçons et par les filles. Néanmoins, je pense qu’il y a de plus en plus de nuances à l’intérieur de ce secteur : certains se rapprochent du seinen, comme L’attaque des Titans pendant que d’autres restent pour les plus jeunes, comme Kingdom Hearts.

Je continue d’ailleurs de chercher des shônens un peu plus gores, car ces œuvres plus sombres ont plus d’avenir que les shônens avec des histoires d’amour par exemple, comme Ah ! My Goddess.

Mais on ne perd pas de vue l’objectif principal qui est de faire un catalogue pour tout le monde, en développant un catalogue pour les plus petits et – via les seinen ou les shônens plus matures – pour les plus grands. C’est ça ma mission : élargir la cible de Pika.

Sublimes créaturesEt pour élargir ce public vous avez également lancé une collection consacrée à la fantasy : Black Moon Graphics…

Tout a commencé avec Twilight. Avec le système de fonctionnement du groupe Hachette, on a pu le sortir en France et aux Etats-Unis en même temps. C’était un titre un peu ovni mais il a fonctionné et on a senti une demande d’un lectorat féminin un peu plus âgé avec des titres plus sombres… Qu’on ne retrouve pas vraiment dans le manga justement. La représentation féminine est très différente entre les Etats-Unis et le Japon.

Ces titres nous permettent donc de toucher des filles qui ne se retrouvent pas forcément dans les shôjos.

Black Moon Graphics est une extension de la collection Black Moon du groupe Hachette qui s’occupe de Twilight, Sublimes Créatures et ça nous permet de faire le lien pour séduire le public par le coté graphique.

Mais on vient juste de commencer et nous restons donc très prudents. Sur 2013 on va continuer et nous en sortirons un après Sublimes Créatures. Par contre je suis très sélective sur les titres.

La recherche du manga universel et la gestion des titres de niches

Fairy Tail est arrivé en 2008 et Pika en profite aujourd’hui en termes de ventes, en se plaçant au niveau de Kana. Mais depuis l’arrivée de Fairy Tail, on n’a toujours pas vu de nouveaux blockbusters…

En France certes mais au Japon de nouvelles séries phares sont en train d’arriver, comme L’attaque des Titans justement. Mais effectivement, on ne retrouve plus le souffle de l’aventure qu’on pouvait ressentir auparavant.

Ce qui se passe actuellement au Japon est très intéressant : les éditeurs sont à l’affut. Par contre on peut constater que le marché s’émiette, il y a de plus en plus de niches, comme les light novel par exemple, ou les histoires d’une héroïne mais qui peut aussi intéresser un public masculin qui achètera tous les produits dérivés autour pour qu’ils fassent ensuite tout leur argent là-dessus.

Mais il n’y a plus l’universalisme qu’on a pu constater sur One Piece ou Naruto qui sont arrivés au même moment, ou même sur Fairy Tail qui est arrivé un peu plus tard.

Mais…Réfléchit

Je sens un frémissement ces temps-ci. Certains magazines essayent de retourner aux bases, comme le Weekly Shônen Magazine, qui recherche un nouveau Fairy Tail. Ils ont de toute façon besoin d’une licence forte, car les ventes des magazines continuent de s’éroder et ils ressentent les effets de cette crise. Ils ont essayé pendant un certain temps de chercher des niches mais ce n’est pas aussi efficace, donc ils tentent de revenir à des fondements plus solides, à plus d’universalisme. Mais ils n’ont pas encore trouvé et pour l’instant en France on reste victime de cet état de fait.

On évoquait tout à l’heure de titres difficiles, dont la publication est parfois ralentie. Dans une interview précédente tu expliquais que les réimpressions ne sont pas envisageables pour de trop faibles tirages…Où est située cette limite ?

Le problème se rencontre pour les séries qui se vendent à moins de 1 000 exemplaires. Et il y en a !

En France c’est un sujet sur lequel on travaille justement, pour trouver une façon de faire des petites réimpressions afin que tout le monde soit content, les fans de la série en premier lieu. Pour nous c’est toujours un investissement et l’argent qui est mis dans une réimpression c’est une somme qui ne sera pas investie sur la promotion de titre qui touche davantage de gens.

C’est un équilibre délicat à trouver.

Dans les années à venir j’espère qu’on pourra trouver un compromis pour abaisser ce seuil d’impression avec l’évolution des techniques et la réduction des couts. Mais ce n’est pas encore pour tout de suite, malheureusement.

chihayafuru-manga-volume-1Passons maintenant à un titre d’actualité et à un challenge intéressant sur le plan éditorial : Chihayafuru. Ce titre porte sur le karuta, un jeu très marqué par la culture japonaise et qui représente donc de multiples problématiques sur la traduction, le format, la présentation au marché français… Comment vous avez choisi le titre et comment vous avez abordé son adaptation ?

C’est une très bonne question ! (Rires)

J’adore ce titre mais je dois t’avouer qu’au départ je ne connaissais rien au karuta. Néanmoins je me suis aperçue que ça n’avait pas d’importance. Ce titre revient, comme on l’évoquait tout à l’heure, aux bases de l’universalité du manga. Il peut plaire aux filles comme aux garçons, de 12 à 25 ans et plus parce qu’il y a une vraie passion, du suspens, de l’émotion, de l’amitié… Le karuta n’est qu’un prétexte.

À la base l’auteur n’a fait que du karta en club au lycée, et donc ne s’y connaissait pas trop non plus dans le domaine, c’est son éditrice qui est une passionnée et qui fait du karta en compétition qui lui a soumis l’idée. Et, comme les japonais sont forts pour faire des mangas sur tout et n’importe quoi, elle s’est lancée.

Je pense même que son coté non-professionnel a été un plus pour le manga, afin d’éviter des situations de jeu trop complexes. Elle ne mettait que les situations à sa portée, et donc plus à la portée de tout le monde. Quand on lit le bouquin, on apprend les règles très progressivement et assez facilement, mais on peut très bien zapper cet aspect, on comprend quand même l’histoire. Les relations entre personnages restent le point essentiel du titre.

C’est ce type de raison qui ont fait le succès de titre comme Hikaru no Go d’ailleurs.

Un bon parallèle pour un titre qui vient de s’achever : Kings of Shôgi, un thriller qui se déroule dans le monde du shôgi professionnel… Quel bilan sur ce titre, a-t-il rencontré le succès ?

Kim : Pas vraiment. Le cas est néanmoins différent, car on est sur un seinen cette fois-ci, mêlé à un thriller. Je n’étais pas encore en place mais je sais que Pika a beaucoup travaillé sur la collaboration avec la Fédération Française de Shôgi. On a beaucoup mis en avant le shôgi, le fonctionnement du jeu, etc. Mais là aussi le shôgi n’était qu’un prétexte.

Laure : Et du coup on n’a pas assez mis en avant le fond de l’histoire, ce coté polar-thriller qui est finalement plus universel.

Kim : Une erreur qu’on ne fera pas sur Chihayafuru. On fera plus light sur le jeu et on insistera sur les personnages.

Finalement on voit donc que la thématique d’un manga peut passer en second plan…

C’est vrai que si l’histoire est bonne et que les personnages réussis c’est le principal.

Néanmoins on entend souvent les éditeurs réfléchir à deux fois avant de se lancer sur certains types de manga comme le furyo par exemple, ou le shônen sportif. Personne ne ferme la porte mais on sent qu’il y a tout de même certaines barrières…

Effectivement quelques types de mangas sont plus épineux. Je pense que le problème fondamental reste la représentation des rapports humains dans ces mangas. C’est ça qui définit la crédibilité ou non d’un manga en France.

Le furyo par exemple, pose un souci : on parle de personnages dont le but est de se bagarrer. On n’est pas vraiment dans ce trip en France. Même chose avec le hentai japonais un peu trash où le personnage est excité par une scène de viol.

Il y a des différences de vision sur les rapports homme-femme bien souvent, mais aussi sur les rapports sociaux … Pour l’avoir vu de près au Japon, la femme japonaise décrite dans les manga a des objectifs dans la vie qui ne sont pas les mêmes que la femme française : se marier, avoir des enfants et arrêter son travail, mais pas du tout une envie d’indépendance. Ce sont des choses qui sont difficiles à accepter chez nous.

Je pense que les limitations sont surtout là. Si on peut se retrouver dans les personnages on peut prendre n’importe quel genre d’univers…

Quid de la politique d’auteur ?

Kim BedenneLorsque l’on pose la question « est-ce que le nom d’un mangaka peut faire vendre ? », les réponses divergent… Quel est ton point de vue ?

La question est difficile, ça dépend beaucoup des auteurs !

Si on prend l’exemple des CLAMP on s’aperçoit que leur nom a fait vendre mais que ce n’est plus aussi vrai maintenant…

En fait au-delà du nom de l’auteur, il y a aussi une question de timing. Si on relance un auteur qui était très connu il y a dix ans, on n’a absolument aucune garantie que le titre fonctionne. La nouvelle génération de lecteur qui est arrivée se moque bien du succès passé du mangaka.

Si on prend l’exemple de Fujisawa le succès semble perdurer…

Oui, mais quand il reste sur l’univers de GTO, qui fait partie des œuvres intemporelles. De plus on a pu sortir en même le nouveau GTO shônen 14 Days ET une réédition en volume double du premier GTO, pour tous ceux qui ne l’avaient pas connu. On avait donc une œuvre récente et une nouvelle et c’est comme ça que ça a bien pris.

Après je pense qu’il en faut pas se reposer sur le nom de l’auteur. Fujisawa reste un bon exemple puisque ses autres séries n’ont pas vraiment bien marchés.

CLAMP c’est un peu compliqué car il y a des variations énormes entre leurs séries.

Maintenant il y a tellement de moyens de s’informer sur une série, ne serait-ce que par les previews, que les lecteurs ne vont pas s’arrêter au nom de l’auteur et vont se renseigner sur l’histoire. Pour les lecteurs français je pense que le plus important reste le scénario puis le dessin mais le nom de l’auteur en soit n’est pas suffisant.

Le questionnaire manga

Pour finir, voici 8 questions pour connaître un peu mieux Kim Bedenne…

ranma 1/21.       À quel titre dois-tu ton premier souvenir de manga ?

Réfléchit… Je pense que ça doit être Ranma ½

2.       Quel est celui qui t’a donné ta plus grande émotion ?

Compliqué ça… En fait il s’agit d’un manga qui n’est pas encore publié en France, par Takashi Nagasaki (le scénariste de Billy Bat), qui se nomme: Dias Police. Il est publié dans le Morning, lui aussi !

3.       Le manga que tu donnerais à lire à ton pire ennemi

Kim : (Rires) Ah ce n’est pas facile ça ! Le plus pourri ?

Laure : Ou alors un qui n’a pas de fin !

Kim & Laure, en cœur : X de CLAMP ! (Rires)

4.       Un blockbuster sur lequel tu n’as jamais vraiment accroché ?

One Piece.

5.       A l’inverse quel est le flop que tu trouves injuste ?

RéfléchitNodame Cantabile

6.       Un titre pour mieux comprendre Kim Bedenne ?

Aaah, un où je me retrouve… Je dirais les mangas de Zelda.

7.       Un titre qui est chez l’un de tes concurrents que tu aurais aimé avoir dans ton catalogue ?

Les vacances de Jésus & Bouddha

8.       Et pour finir : quel est le titre que tu attends le plus ?

Le prochain shônen des CLAMP. J’ai lu et beaucoup aimé Tsubasa Chronicle, je pense qu’elles ont un vrai talent dans ce domaine.

Merci !

Kim Bedenne

Remerciements à Kim Bedenne et Laure Peduzzi pour leur temps et leur réponses détaillées et leur bonne humeur ! Remerciements également à Leang Seng et Danielle Gueugnot pour les photos (© Paoru.fr), que vous pouvez toutes retrouver dans le panorama complet ci-dessous :

Retrouvez nos interviews éditeurs en manga et japanime :

Manga

Doki-Doki (mai 2012)

Glénat (mars 2009, décembre 2012)

IMHO (avril 2012)

Isan Manga (mars 2013)

Pika (avril 2013)

Kana (novembre 2012)

Kazé Manga (avril 2011janvier 2012)

Ki-oon (avril 2010 - avril 2011janvier 2012janvier 2013)

Kurokawa (juin 2012)

Ototo – Taifu (octobre 2012)

Soleil Manga (mai 2013)

Tonkam (avril 2011)

Japanimation

Black Bones (décembre 2012)

Wakanim (Juin 2012)

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L’attaque des titans : on va tous mourrrriiiiir !

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Shingeki no Kyojin

On poursuit la semaine avec  un second manga qui n’a rien de joyeux-joyeux mais qui s’avère très prenant. Après Green Blood voici l’un des titres phares du moment : L’attaque des Titans de Hajime Isayama, chez Pika Editions !

Le titre est publié depuis septembre 2009 chez Kodansha au Japon, sous le nom de Shingeki no Kyojin et compte désormais 11 volumes au compteur. Il est publié dans le Bessatsu Shônen, un mensuel créé en 2009 dont un seul titre nous est parvenu jusqu’ici : Sankarea. Pour revenir à notre série, nombre d’entre-vous la connaissent depuis avril 2013 pour son adaptation animée signée Wit Studio, une filiale des studios I.G., et diffusée sur la plate-forme Wakanim en France. Un film live nippon est en route et il est prévu pour 2014.

Les présentations sont faites, en route pour l’article !

Le dernier rempart de l’humanité a cédé…

Il y a 107 ans les titans ont décimé presque toute l’humanité, en les dévorant à pleines dents. Seule une poignée d’individus est parvenu à leur échapper et a construit une gigantesque citadelle pour s’y retrancher, derrière des murs de 50 mètres de haut qu’aucun géant ne peut normalement franchir… Normalement. Après un siècle de paix que l’humanité prenait pour acquise, un titan colossal et doué d’une intelligence inhabituelle arrive aux bords de l’enclos et perce son enceinte, laissant le champ libre à ses congénères. Entrainés mais impuissants, les humains de ce village avancé se font massacrer. C’est ainsi que la mère du jeune Eren, un jeune adolescent héros de notre histoire, est dévorée sous ses yeux.

Refusant de rester parqué comme du bétail dans la place forte, Eren désire maintenant se venger de ces titans qui ont détruit sa famille. Cinq ans après le massacre, il fait désormais parti de l’élite des soldats et décide de partir au front dans le bataillon d’exploration. Il est suivi de près par Mikasa, jeune fille qu’il a autrefois sauvé des griffes de kidnappeurs et qui veille sur lui depuis. Cependant, malgré toutes les capacités surhumaines de Mikasa et la détermination sans faille d’Eren, le combat contre les titans semble perdu d’avance : ils sont trop nombreux, trop forts et toutes les expéditions menées pour en savoir plus sur eux ou tenter de les repousser hors de la citadelle se sont soldées par des échecs cuisants… Et des morts inutiles.

Et malheureusement, cinq ans après sa première apparition, le titan hors-norme est de retour. Personne ne semble de taille à luter : les nouveaux bataillons se font trucider dès leur première sortie et même Mikasa a atteint ses limites. Jusqu’au moment où…

L'attaque des titans

Le lancement de l’attaque

Avant de parler de ces deux premiers tomes sachez que, bien que lancé en 2009 au Japon, Shingeki no Kyojin est né bien plus tôt. C’est en 2006 qu’il est présenté à la maison Kodansha, mais seulement après qu’il ait été refusé par la Shueisha pour le Weekly Shônen Jump. L’éditeur nippon numéro 1 demande effectivement à Hajime Isayama de changer son style et ce dernier refuse, optant donc pour son concurrent. Le projet initial de la série remporte un award mineur au Magazine Grand Prix ou MGP et ne connaît pas encore de publication périodique.

Il s’écoule donc 3 ans, où Isayama remporte d’autres prix pour ses œuvres courtes Heart Break One et Orz . Il sera aussi assistant de Yuki Sato (Docteur Yokai). On suppose que tout ce temps est mis à profit pour murir L’attaque des titans qui devient finalement sa première série et empoche le 35e Kodansha Manga Award dans la catégorie shônen en 2011 année où il devient un succès en terme de ventes et frôle le top 10 Oricon. En juin 2013 il dépasse les 20 millions d’exemplaires vendus, boosté par l’anime.

L'attaque des titans  Shingeki no kyojin 11

En France, Pika Editions a fait des efforts notables pour bien mettre en avant la série sur Japan Expo à travers des visuels et des animations, si bien que les stocks des tomes 1 et 2 sortis pour l’occasion ont été épuisés. On verra, en fin d’année, si ce manga trouve sa place dans le top 10 des meilleurs lancements de l’hexagone.

Ô rage, ô désespoir, ô titanesque ennemi !

Même si la création de L’attaque des titans remonte donc à la première moitié des années 2000, elle s’inscrit dans une thématique qui a la côte depuis quelques années : le survival. Films, séries, BDs et mangas suivent la tendance du zombie-survival dont le principe est souvent le même : quelques personnes tentent de rester en vie et de sortir de différentes versions de l’enfer en combattant leurs anciens semblables. Mais le combat pour la survie de l’espèce ne se fait pas systématiquement contre des morts-vivants.

Le manga de Hajime Isayama innove en choisissant le post-apocalyptique et en ressortant un ancien mythe : les géants. Presque désuet au vue de sa simplicité, cet ennemi n’en reste pas moins efficace… Ces humanoïdes de 4 à 15 mètres sont désormais quasi immortels car dotés de capacités de régénération hors-norme, leur tête allant même jusqu’à repousser si on leur explose. Comme pour les zombies la plupart d’entre-eux semblent avoir un QI d’huître mais il s’avère extrêmement difficile d’en venir à bout car il faut les toucher sur leur seul point faible, dans la nuque.

Contrairement aux « walking dead » qui sont plutôt simples à tuer et dont le danger provient souvent du surnombre, les humains sont ici plus nombreux mais leur supériorité numérique semble inutile. C’est prêt d’une trentaine de soldats qui meurt pour qu’un seul des géants tombe définitivement. Tous les entrainements et les techniques totalement maîtrisées des soldats n’y changeront rien. On fait connaissance avec plusieurs d’entre eux mais ils meurent à une vitesse inquiétante, pour nous rappeler leur impuissance.

L'attaque des titans L'attaque des titans

Malgré tout, le lecteur se prend au jeu de ses phases d’entrainement où l’élite de l’élite semble prêt à en découdre, sûre d’elle et touchant du doigt sa vengeance… Une détermination qui est presque contagieuse ! Comme tout manga de survival on se doute que tous ne reviendront pas mais qu’ils lutteront vaillamment, qu’ils éradiqueront plusieurs ennemis avant de mourir en tant que héros. Si seulement… Malheureusement, dès les premières minutes du combat, des unités entières y passent sans avoir égratigné durablement un seul adversaire.

Sur le terrain, les soldats sont réduits à des friandises un peu gesticulantes,  des sucreries qui se font d’ailleurs déballés, déchiquetés, découpées à coup de dents ou carrément gobées : on comprend rapidement que L’attaque des titans n’est pas fait pour les plus jeunes et c’est la raison pour laquelle Pika l’a classé en seinen. Au delà de la violence qui accompagne cette anthropophagie, c’est aussi l’absence d’espoir qui caractérise la plus grande partie de ces deux premiers tomes. Un rebondissement majeur et une note d’espoir attendent le lecteur à la fin du second volume mais l’ambiance dramatique domine  : « Parti comme c’est, ils vont tous y rester… » finit-on par se dire à force de voir les protagonistes de premier plan finir en amuse-gueule. L’auteur insiste d’ailleurs sur le rôle révoltant mais bien réel de bétail qu’endosse notre espèce, parqué dans un enclos et prêt à être avalée par le maillon dominant de la chaîne alimentaire. Le pire étant que les titans ne le font même pas pour leur survie et que cet appétit est juste une gourmandise.

L'attaque des titans L'attaque des titans

Dernier point qui démarque L’attaque des titans de toutes les œuvres où l’humanité est une espèce en voie d’extinction : ce manga s’embarque sur les chemins de l’uchronie en se situant dans une époque a priori futuriste mais dont le décor se pose entre moyen âge et ère pré-industrielle : on y trouve des châteaux, des canons à poudre, des épées, quelques fusils à chevrotine et l’utilisation de gaz et de filins pour propulser les soldats dans les airs, lors de leurs combats. Le mangaka n’est pas fan de Kentaro Miura, l’auteur de Berserk, pour rien.

Pour en revenir aux décors, on y observe une citadelle avec des spécificités et des codes bien établis par plus de 100 ans d’existence : des couches sociales, les plus aisés dans la partie la plus fortifiée et les pauvres en périphérie, mais aussi des bastions militaires aux rôles spécifiques de défense ou d’exploration, etc. Des bonus inter-chapitres viennent régulièrement nous donner plus de détail sur la vie de la cité, le fonctionnement des harnais des soldats ou d’autres détails pour apporter des bonnes bases et du crédit à l’univers sans trop alourdir le récit qui reste tourné vers l’action.

Graphisme : un p’Titan d’adaptation

J’en finis cet article avec un point plus polémique concernant ce titre : le graphisme. Le chara-design est assez vieillot, l’anatomie pas encore tout à fait au point, le découpage des cases hyper classique. Bref on dirait un vieux manga, et pas forcément dans le bon sens du terme, mais on constate surtout que l’auteur est encore débutant. Je crois que c’est la couverture du tome 2 qui en parle le mieux…

L'attaque des titans tome 2

Voulu et bâti comme un shônen avec des protagonistes stéréotypés cette œuvre peine donc à faire émerger visuellement ses héros, qui sont loin de déborder de charisme. Vous me direz, à la vitesse où ils meurent, ce n’est pas si grave. Si on continue sur cet aspect visuel, la mise en scène est irrégulière : elle brille essentiellement lors des attaques de titans.

Dans ces moments l’auteur parvient bien à mettre en avant leur démesure et le combat de fourmi que mène les êtes humains. Sur certaines doubles pages on apprécie aussi des angles de vue intéressant, à travers les yeux d’un humain qui par à l’ascension d’un géant de 50 m. Enfin les scènes d’action usent et abusent des traits de vitesse et si on voit bien un authentique style naître dans cette profusion, il est encore loin d’être maitrisé. Quelques plus mais pas mal de moins donc, pour un résultat mitigé. Tout le monde dit que ça s’améliore dans les prochains volumes… Nous verrons bien.

Ce classicisme et ce visuel pas du tout dans l’air du temps sont donc deux obstacles réels que le lectorat devra franchir. Plus que jamais la série doit donc réussir son lancement sur ces premiers tomes tant que l’anime est toujours présent et surfer sur son étiquette de « phénomène manga » pour se construire un lectorat à base large. La sortie des deux premiers tomes favorise d’ailleurs l’immersion et Pika enchaîne rapidement avec le 3e dès septembre pour rattraper la série animée, offrir aussitôt que possible de l’inédit et créer le coup de cœur.

L'attaque des titans

Grâce à un pitch de départ très intriguant et original qui se déroule dans un univers bien bâti, L’attaque des titans offre donc un démarrage réussi qui se combine à merveille avec une série TV qui en gomme les défauts esthétiques. Ce combopermet à la série de cartonner au Japon et d’être la 4e série la plus vendue pour le premier semestre 2013. On lui souhaite un aussi bon démarrage chez nous – ça semble en prendre le chemin – et on se donne rendez-vous dans un an ou deux, une fois l’effet de mode un peu retombé et quelques volumes parus, pour savoir si la série réussira à garder son intérêt sur la longueur… Un défi titanesque, à n’en pas douter !

Fiche descriptive

 Titre : L’attaque des titans
Auteur : Hajime Isayama
Date de parution du dernier tome : 26 juin 2013
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 192
Prix de vente : 6.95€
Nombre de volumes : 2/11 (en cours)

Visuels SHINGEKI NO KYOJIN © Hajime ISAYAMA / Kodansha Ltd., Tokyo

Pour vous faire un avis, la preview est disponible ici. Pour en savoir plus vous pouvez toujours faire un tour sur le blog de l’auteur ou le Twitter du manga. Quelques visuels et infos sympas vous attendent sur le site japonais.

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2013 : stratégies manga chez Pika et Kana

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Conférence Bilan Manga Japan Expo 2013C’est durant la dernière édition de Japan Expo que s’est tenue une des rares conférences sur le manga, pour essayer de faire le point sur les tenants et aboutissants du marché français. Cette convention inratable pour les éditeurs de manga est l’occasion d’avoir tous les directeurs éditoriaux sous la main, il faut donc profiter de cette opportunité pour les réunir et confronter les discours.

Cette conférence a été animée par Nicolas Penedo (l’un des deux rédacteurs en chef d’Animeland) et les invités sont Kim Bedenne, directrice éditoriale de Pika et Yves Schlirf, directeur éditorial de Kana. La conférence était initialement nommée Bilan Manga 2013 mais elle a finalement peu évoqué les ventes du premier semestre ni même les résultats des séries, se penchant plus sur les stratégies globales de Kana et Pika.

Pour ce compte-rendu je remercie Aurélie, une nouvelle rédactrice officiant également sur Journal du Japon, qui a suivi et retranscrit l’essentiel des propos de ces 45 minutes d’échange. Merci à elle et en avant pour le compte-rendu !

Lectorat : identifier le public-cible

Kim BedenneLa première chose sur laquelle les deux responsables des licences se justifient est la perte considérable de lecteurs. Ils sont conscients que ces derniers ont tendance à abandonner les mangas lorsqu’ils entrent dans la vie active. Il leur faut donc des lectures adaptées à leur âge et qui, en même temps, plairont aux novices en ce domaine. Cela se traduit par le choix du seinen plus que du shônen, notamment chez Pika, qui peut toucher à la fois le cœur de cible est le lectorat plus âgé.

Mais il ne faut pas oublier l’autre coté du spectre manga et Pika complète son offre avec l’acquisition récente de la licence Disney, qui touche les enfants mais rassure et attire aussi les parents qui surveillent les lectures… Et qui ont parfois baigné dans ce type d’univers.

Dans la même idée, sur le choix des titres, il faut que ces derniers soient compris des fans de manga mais aussi des fans de BD et enfin, dans l’idéal, par ceux extérieurs à ces loisirs. Exemple : Space Brothers possède un graphisme dans un style plutôt européen, et se nourrit d’influences pas uniquement japonaises.

Avec des œuvres comme Les Vacances de Jésus et Bouddha et Les Gouttes de Dieu, une première ouverture aux non-fans de manga s’était déjà faite et le combat continue pour la responsable des licences, avec Space Brothers cité précédemment, mais aussi à travers les débuts de PIKA Graphics qui proposent des titres connus tel que Black Moon, Sublimes Créatures ou encore Infinite Kung-fu… Une stratégie proche de chez Kana qui avait misé sur I am a hero pour attirer les fans de zombies et gore.

Kana, justement, se considère comme « Naruto-dépendants« . Bien qu’ils admettent une usure de fond de la série, elle reste une source d’argent permettant de récolter ce qu’il faut afin d’éditer d’autres mangas moins connus. Ils cherchent donc de la nouveauté avec notamment Black Butler qui a trouvé son public ou plus récemment Gamaran qui a fait un bon début, mais comptent aussi sur le retour de Hunter x Hunter. Trois licences sur lesquelles l’éditeur fonde pas mal d’espoir.

Space Brothers Gamaran-tome-1

Second semestre : quels titres et comment les défendre ?

Cette année, en plus de la valeur sûre que représente Fairy Tail, les éditions Pika misent sur un nouveau titre (auquel leur stand Japan Expo était entièrement dédié) : L’attaque des Titans. Pour Kana, en terme de nouveautés présentes ou à venir pour le second semestre, Hell’s Kitchen, sur le milieu de la cuisine et le déjà médiatique Assassination Classroom seront leurs deux chevaux de bataille, comme on a pu le voir, là aussi, à travers les animations proposées à la Japan Expo.

Mais le plus gros pari de Kana pour cette année 2013 est sans aucun doute le déploiement audio-visuel que constitue le lancement de la plateforme de visionnage Genzai. En effet la TV étant un boost pour les ventes, Kana souhaite se concentrer sur ce média, avec pour objectif de proposer les animes quelques jours après leur diffusion au Japon.

L'attaque des titans  Assassination Classroom

Une fois ces titres choisis il faut donc les défendre et les conventions sont des moments importants, puisque la rencontre avec le lectorat y est possible. C’est un privilège qui n’existe pas dans l’univers de la BD Belge, comme l’expose Yves Schlirf qui le connaît bien. De son côté, Pika concentre son travail autour de quelques dates clés qui sont le mois de mars, juillet, la période de rentrée septembre-octobre, ainsi que les fêtes de Noël qui sont l’occasion de sortir des artbooks en gardant en tête de viser un lectorat large et mixte.

Néanmoins le rythme des sorties représente un exercice d’équilibriste, y compris au Japon. Auparavant, il était possible d’attendre et de stocker une licence  jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment de tomes pour pouvoir en sortir régulièrement, mais ce n’est plus possible. A contrario, les maisons d’édition nippones ne poussent pas les éditeurs à en sortir 6 par an quand le manga le marche pas.

  Kim Bedenne - Yves Schlirf

Enfin, la prépublication, qui serait un bon outil pour obtenir des infos sur le public français et ses attentes, n’est pas envisageable actuellement. En effet, cela se faisait avant, notamment avec Pika, mais le déclin du secteur de la presse a conduit à son arrêt, d’autant plus que cela donnait l’impression de payer double.

En somme, le marché 2013 est fragilisé mais pas catastrophique. Un certain nombre de décisions sont prises par les éditeurs tout au long de l’année afin de ne pas se tromper sur les lectures à proposer puis pour d’adopter des stratégies différentes pour attirer le public, et répondre à leurs attentes.

Pour suivre l’actualité des deux éditeurs vous avez leurs sites web (Kana / Pika), leur page Facebook (Kana / Pika) et leur compte Twitter (Kana / Pika). Vous pouvez aussi retrouvez les deux éditeurs dans nos interviews ci-dessous…

Doki-Doki (mai 2012)

Glénat (mars 2009, décembre 2012)

IMHO (avril 2012)

Isan Manga (mars 2013)

Pika (avril 2013)

Kana (novembre 2012)

Kazé Manga (avril 2011janvier 2012)

Ki-oon (avril 2010 - avril 2011janvier 2012janvier 2013)

Kurokawa (juin 2012)

Ototo – Taifu (octobre 2012)

Soleil Manga (mai 2013)

Tonkam (avril 2011)

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Concours de l’été 2013 : les résultats !

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Comme l’année dernière, Japan Expo est l’occasion de vous ramener moult lots pour un grand concours estival !

Concours Ete 2013 Paoru

Paoru.fr vous propose cet été de remporter des mangas et des goodies en pagaille : Komikku, Ki-oon, Pika et Ototo vous offrent des mangas, des éventails, des cartes postales, des badges et des marques-pages. Merci à eux !

Pour gagner rien de plus simple : partagez avec nous vos plus belles photos !

Le principe du concours est assez simple : du 16 juillet au 23 août, envoyez vos photos à l’adresse mail concours@paoru.fr sur les deux thèmes suivants : vos mangas en photos et/ou vos photos de la Japan Expo. Ainsi, que vous soyez passez à la JE ou non, vous aurez le choix ! Les photos reçues seront publiées sur ce blog et dans des albums Facebook et Google + de Paoru.fr.

Pour vous donner quelques idées, voici les photos de l’année dernière :

Fin août, après vote du staff de Paoru.fr, les 20 participants ayant réalisés les plus belles photos (des deux thèmes confondus) se partageront la liste de cadeaux suivante :

10 tomes 1 de Mes petits plats faciles by Hana de Komikku
10 tomes 1 de Les fleurs du passé de Komikku
3 tomes 1 de la Mélodie de Jenny de Ki-oon
3 tomes 1 de Sous un Rayon de Soleil de Ki-oon
2 tomes 1 de Gisèle Alain de Ki-oon
1 tome 1  de Emma de la Collection Latitudes de Ki-oon
20 éventails Chihayafuru, Triage X et Love Mission chez Pika Editions
12 sets de 5 cartes postales Fairy Tail de Pika Editions
20 badges et marques pages Spice and Wolf et Akumesu de Ototo Editions

L’ensemble des lots du concours sont visibles plus en détails sur notre page Facebook.

La répartition des lots se fera de la manière suivante :

  • 1er prix  : 5 mangas différents au choix + les 3 éventails Pika + badge et marque-page Ototo + le set de cartes Fairy Tail
  • 2nd prix : 4 mangas différents au choix + 2 éventails Pika au choix + badge et marque-page Ototo + le set de cartes Fairy Tail
  • 3nd prix : 3 mangas différents au choix + 2 éventails Pika au choix + badge et marque-page Ototo + le set de cartes Fairy Tail
  • 4e et 5e prix : 2 mangas différents au choix + 1 éventail Pika au choix+badge et marque-page Ototo + le set de cartes Fairy Tail
  • 6e au 12e prix : 1 manga au choix + 1 éventail Pika au choix +badge et marque-page Ototo + le set de cartes Fairy Tail
  • 12e au 17e prix : 1 manga au choix + 1 éventail Pika au choix +badge et marque-page Ototo
  • 18e au 20e prix : 1 éventail Pika au choix +badge et marque-page Ototo

Pour tout ce tout ce qui est « au choix », le 1er prix a la priorité sur le second qui a la priorité sur le 3e, etc… Le choix est donc à faire dans le stock disponible.

Quelques consignes et conseils pour les participants :

  • Pensez à fournir une ou des photos nettes, sauf si le flou est voulu pour des raisons artistiques (même si c’est toujours sujet à débat).
  • Attention au contre-jour ou photos trop sombres.
  • Retouches et montages autorisés.
  • Pas de logo sur la photo, mais un © avec nom/prénom est bien sur accepté (mais pas obligatoire).
  • Évitez de nous envoyer des photos avec une résolution énorme ou au contraire minuscule : entre 400 et 1200 pixels ce sera très bien (même si nous ne sommes pas à quelques pixels près bien sur !)
  • Pour le thème « manga en photos » vous pouvez photographier votre collection ou seulement quelques mangas mis en scène (une spéciale shônen ou shôjo, tous les titres d’un même auteur, plusieurs tomes dans les mêmes couleurs, une mise en scène liée au thème d’une série, etc…)
  • Essayez d’envoyer des photos originales et n’hésitez pas à fournir un petit commentaire avec, pour en placer le contexte.

Voilà vous savez tout, il ne vous reste plus qu’à faire le tri dans vos photos de la Japan Expo ou de prendre votre meilleur objectif ou appareil numérique, de bien vous amuser, et de nous envoyer vos chefs-d’œuvre à concours@paoru.fr.

Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça :)

Edit : Voici les résultats du concours avec le classement et les photos !

# 1  Vi T

Vi T2 Vi T1 Vi T3 Vi T4 Vi T5

# 2 Olivier B

Japan Hold'en Olivier BENOIT Jules and Co. Olivier BENOIT Spices & Money Olivier BENOIT

# 3 Atsu-chan

Atsu4 Atsu3 Atsu2 Atsu5 Atsu1

# 4 Kanaco

Kanaco1 Kanaco2

# 5 Mitsuki H

Mitsuki H2 Mitsuki H

# 6 Marion B

Marion B2 Marion B1

# 7 Laura C

Laura C

# 8 Severine

Séverine 3 Séverine 2 Séverine 1

# 9 Marion P

Marion P.

# 10 Marion LB

Marion LB2 Marion LB1

# 11 Ayork

ayork2 ayork1

# 12 Benio

benio

# 13 Cats

cats2 cats

# 14 Shun

shun
# 15 Elodie M

Elodie m

# 16 Audrey T

Audrey T

# 17 Vinhnyu

Vinhnyu

# 18 Céline G

Céline G.

# 19 Gabriel S

Gabriel S

# 20 Florian C

Florian C

Et voilà ce classement établi par l’équipe de Paoru.fr qui a du départager une centaine de clichés et plus d’une quarantaine de participants. Merci à tout ceux qui ont tenté leur chance, qu’ils soient dans ce classment ou non (les dernières places se sont jouées à un cheveux en plus). Vous avez été plus nombreux que l’an passé avec encore plus d’idées et de mises en scène sympathiques. On reconduira ça l’été prochain avec plaisir !

Les 20 gagnants sont désormais invités à nous envoyer un mail (à concours@paoru.fr) avec leur ordre de préférence pour les mangas et pour l’éventail ainsi que leurs coordonnées postales afin que je puisse leur envoyer leur lot à partir de la semaine prochaine.

Encore merci à toutes et à tous pour avoir joué le jeu, et rendez-vous la semaine prochaine pour le retour des concours mangas avec puzzle et quizz :)

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Concours Joséphine : rencontrez l’impératrice de Yumiko Igarashi !

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Voici le concours manga du mois ! Pour ce mois de novembre, nous allons parler un peu d’histoire… française qui plus est ! À l’occasion de la sortie de Joséphine Impératrice de Yumiko Igarashi et Kaoru Ochiai chez Pika éditions. Trois tomes 1 et un tome 2 sont à gagner.

 Joséphine

C’est depuis sa venue à Japan Expo en 2011 que Yumiko Igarashi (Georgie, Candy Candy) nous a annoncé son projet sur la célèbre Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte et l’une des plus célèbres femmes de l’histoire de France. Elle s’est associée à Kaoru Ochiai au scénario et on obtient donc un récit en 4 tomes dont les deux premierssont sortis chez nous ces dernières semaines. Pour tous les fans d’histoire, de romance ou pour les nostalgiques du style graphique de madame Igarashi, ne ratez pas la série, c’est un joli mélange entre tous ces éléments !

Au cas où, vous pouvez lire un extrait du premier tome sur le site web de Pika. Originalité de l’éditeur en parlant de ça : une page Facebook dédiée au shôjo chez Pika, créée il y a un environ un an, où Joséphine est à la une. Pour en revenir à Joséphine justement vous pouvez aussi en apprendre plus sur la fabrication de la série grâce à un reportage sur la mangaka :

Et pour finir les présentations, le résumé officiel de la série : XVIIIe siècle sur l’île de la Martinique, la jeune Rose Tascher de la Pagerie grandit entourée d’une famille aimante. Jeune fille issue de la noblesse, elle vit librement et simplement, bien loin des conventions et du faste de la vie parisienne. En 1779, à 16 ans, elle est mariée au vicomte de Beauharnais. Commence alors pour la jeune fille un dur apprentissage de la vie, entre un mari volage qui la délaisse et l’isolement dans un pays qu’elle ne connaît pas, la jeune femme s’endurcit sans jamais se départir de la bonté et de la générosité qui la caractérise. Elle va bientôt reconquérir sa liberté et son indépendance, mais en attendant, les prémices de la Révolution grondent déjà dans Paris…

logo-pika-2013

Un petit rappel des règles au passage. Comme d’habitude vous avez donc le choix entre la grille ci-dessous, le puzzle sur Facebook et Google + ou les deux. Le modus opérandi est le suivant :

  • 1. Jouez sur le blog (grille ci-dessous) ou allez faire un tour sur la page Facebook ou Google + de Paoru.fr, devenez fan et rendez-vous dans l’album photos Concours Paoru.fr
  • 2. Sur Facebook ou G+ : identifiez sur l’image du mois (celle de novembre cette fois-ci) les 12 tomes présents, aka mes dernières lectures. Plusieurs ont eu le droit à un article dans ces colonnes ou ont été évoqués sur notre Twitter. Si vous bloquez, n’hésitez pas à fouiller ;)
  • 3. Sur le blog : trouvez les 12 noms de série à l’aide des définitions. C’est un spécial mangas historiques ou inspirés de fait et/ou de personnages historiques.
  • 4. Envoyez les noms des tomes et séries à l’adresse concours@paoru.fr, le tout avant le 27 novembre à minuit !

Trois gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses. L’un des trois (tiré au sort parmi les 3) remportera les tomes 1 et 2 et les autres le tome 1. Leurs noms seront annoncés le 28 novembre en même temps que les réponses du puzzle et du quizz.

Voici la grille de mots croisés du mois.

Quizz

Bonne chance à tous, amusez-vous bien !

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Concours Joséphine : and the winners are…

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Voici enfin les résultats du concours de novembre, consacré à Joséphine Impératrice, de Yumiko Igarashi aux éditions Pika. Trois tomes 1 et un tome 2 étaient à gagner.

 Josephine-Imperatrice-tomes-manga

Ce mois-ci ce double concours blog / Facebook a reçu une vingtaine de réponses complètes. Le shôjo attire moins les foules, comme toujours, mais ne ratez pas cette série pour autant. J’en profite pour vous signaler la présence de Yumiko Igarashi en France, à Japan Touch 15 ce weekend !

Le tirage au sort a récompensé cbvero qui gagne les tomes 1 & 2, mais aussi Olivier Marie (sa première participation, le veinard !) et Christelle Bosello qui remportent le tome 1 !  Pour ceux qui prennent ce concours en route, sachez que votre chance d’être tiré au sort augmente avec votre nombre de participations infructueuses. Quelqu’un qui aura participé 3 fois avec les bonnes réponses mais sans être tiré au sort les fois précédentes aura 3 fois plus de chance que quelqu’un qui tente sa chance pour la première fois. Bravo aux deux gagnants donc, ils recevront bientôt un mail de confirmation. Quant aux autres merci beaucoup pour votre participation, retentez votre chance courant décembre :)

Et maintenant, place aux réponses. On commence avec les mots croisés :

Quizz manga réponses

Et voici maintenant les réponses du puzzle :

Puzzle concours manga réponses

Rendez-vous en décembre pour le prochain concours !

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Billy Bat : une semaine avec la chauve-souris d’Urasawa…

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kevin-billy-bat

Après Pluto et Happy! et une interview de leur auteur, Naoki Urasawa, je me suis plongé dans la lecture de Billy Bat cette semaine. Comme Urasawa et son partenaire-scénariste Takashi Nagasaki aiment réaliser des séries d’une certaine complexité – et que j’ai une mémoire des noms pitoyable – j’ai préféré attendre que l’histoire se développe substantiellement avant de m’y plonger. Plutôt ça que de relire tous les tomes à chaque sortie pour tout comprendre. C’est donc d’une traite que j’ai dévoré le nouveau thriller du duo.

En mars 2012 cette série a débuté dans l’hexagone, chez Pika Editions, et le 10e tome est attendu le 19 mars prochain. Au Japon il en parait environ 3 tomes par an, depuis fin 2008 dans les pages de l’hebdomadaire Morning de la Kodansha, aux cotés de quelques pépites comme Cesare, Chi, Vagabond, Les Gouttes de Dieu, Space Brothers.

Après avoir lu les premiers chapitres en 2012, j’ai passé quelques jours avec la chauve-souris prophétique et son thriller mettant en scène son dessinateur, pour un voyage entre le Japon et les États-Unis à différentes époques, du début de l’ère chrétienne aux années 60. Cette semaine fut passionnante, en voici le récit !

Lundi : mais c’est quoi cette chauve-souris ?

Urasawa-BillyBatAfin de me remettre dans le bain j’ai relu les deux premiers volumes de Billy Bat. Nous sommes dans la période de l’après-guerre aux États-Unis, en 1949 plus précisément. Un jeune auteur de bande-dessinée américano-japonais du nom de Kevin Yamagata apprend que son personnage principal, Billy Bat, existe depuis bien des années au Japon, mais sous une autre plume. Kevin ne s’en est jamais inspiré et il décide de se rendre sur place, pour rencontrer l’auteur « original ». Il comprend alors que « sa » chauve-souris ne vient pas uniquement de son imagination mais que le scénario lui est dicté par la chauve-souris elle-même, qui a insufflé ses histoires à d’autres avant lui, depuis des temps très reculés.

Le plus intriguant est encore qu’elle lui inspire des évènements ayant la fâcheuse tendance à se produire quelques temps plus tard, où s’étant déjà produits dans le passé, dans une vision quelque peu différente des livres d’histoires. Billy Bat est un mystérieux voyageur du temps que beaucoup d’hommes célèbres essayent de contrôler, à travers un rouleau pour lequel des clans et des organisations s’entretuent à travers les âges. De Juda à Lee Harvey Oswald en passant par les clan Iga et Koga, tous sont liés à la chauve-souris et à ses histoires. Cette dernière semble se manifester uniquement à certaines personnes et tire des ficelles dans l’ombre, pour que l’humanité survive, soit-disant.

Mais qui est donc cette chauve-souris, pourquoi en existe-t-il deux versions, dans quel but harcèle-t-elle sans relâche des dessinateurs et des personnages historiques très controversés ? Est-ce réellement pour le bien de l’humanité ou pour un projet beaucoup plus personnel ? Que veux-tu vraiment… Billy Bat ?

Mardi : this is history ?

billy-bat-tome 5Dans ces trois premiers volumes, Urasawa et Nagasaki déploient les ailes de leur chauve-souris et donnent à leur histoire une amplitude scénaristique assez vertigineuse : on commence dans les États-Unis et le Japon d’après-guerre, on plonge ensuite au début de la chrétienté avec la trahison de Judas, puis on en vient à Mitsuhide Akechi l’homme qui va trahir et piéger Nobunaga Oda (l’un des trois unificateurs du Japon, on en a déjà parlé ici). Le scénario tisse donc de nombreux fils rouges à travers les âges, sur lesquels voyage la chauve-souris. Pour le lecteur, cela reste encore assez obscur et l’on s’inquiète même de la suite : comment tout ceci va pouvoir garder du sens sur le long terme ? Au début du 4e tome, un nouveau bout d’histoire moderne est ajouté à la frise : la vie de Lee Harvey Oswald et l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Encore un fil de plus dans cette toile qui vient nous embrouiller ? Pas forcément.

Après avoir balancé plusieurs taches de peintures sur une une toile vierge, voici que les mangakas commencent à peindre leur tableau. Oswald est lié à la chauve-souris, va se lier à Kevin Yamagata mais aussi à une descendante d’un clan de ninja lui-même impliqué dans la lutte pour le rouleau dans le Japon féodal. Éléments essentiels du thriller captivant, les méchants prennent eux aussi leur place. Derrière quelques assassins énigmatiques on retrouve Walt Disney et son célèbre Mickey Mouse. Le scénario s’inspire du blackout culturel qui a eu lieu dans les années 60-70 durant lesquelles les studios Disney ont vu l’œuvre de Tezuka comme une menace pour leur industrie. Quand on sait à quel point Urasawa est attaché à Osamu Tezuka (rappelez-vous Pluto), le règlement de compte est évident, d’autant que l’auteur japonais que Kevin retrouve au Japon porte très bien le béret et la paire de lunettes, célèbres artefacts du père du manga moderne. Ici c’est Billy Bat qui est parodié pour devenir un succès colossal aux États-Unis, au point que s’ouvre un parc d’attraction du nom de Billyland. Derrière tout ça se cache un certain Chuck Culkin, qui ressemble très fortement à Walt Disney… Jugez par vous-même :

Walt-Culkin

Mercredi : complots et contre-vérités

Bref, après avoir étendu leur scénario aux quatre coins des deux derniers millénaires, Urasawa et Nagasaki commencent à assembler les pièces du puzzle et proposent, au passage, une alternative aux récits des livres d’Histoire. Celle de Disney n’est qu’une pièce du puzzle parmi d’autres et on retrouve l’ensemble des ingrédients d’un bon thriller : des complots et une recherche du pouvoir, des trahisons et des manipulations, des hommes de l’ombre et des théories alternatives derrière les récits officiels.

Il faut dire que les années 60 ont de quoi alimenter nombre de récits : le voyage sur la Lune, l’assassinat de Kennedy et les missiles de Cuba, le Ku Klux Klan, la main mise des États-Unis sur la reprise économique du Japon et les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964… Billy Bat s’appuie très fortement sur des faits réels pour construire son scénario et en emprunte quelques uns pour souligner des injustices (le racisme anti-noir en Nouvelle-Orléans) ou faire douter le lecteur un peu curieux… Par exemple, dans ses récits, Kevin Yamagata dessine Oswald comme un lapin. Or « Oswald le lapin chanceux » n’est autre qu’un des premiers succès des studios Disney dans les années 20. Et du côté de l’assassinat de Kennedy, Lee Harvey Oswald correspond bien au portrait que l’on connait tous mais il s’avère, in fine, un héros… Je vous laisse découvrir de quelle façon. Billy Bat pousse donc à la curiosité et aux doutes. Même s’il prend des raccourcis ou altère (peut-être ?) des faits réels, il offre un regard inédit sur notre passé…

billy-bat-modifié-1 billy-bat

Jeudi : les sauveurs de l’humanité… Et les autres

J’en arrive aux tomes 5 à 7. L’ombre et la lumière s’inversent donc, et ceux qui ont marqué leur époque apparaissent alors sous un nouveau jour. Cela dit, cette saga ne se contente pas d’offrir sa vision de l’Histoire, elle en créé une autre, parallèle et anonyme, où se joue le vrai destin de notre monde. Comme dans 20th Century Boys où les héros étaient finalement les méchants de l’Histoire et les véritables héros étaient des anonymes, ce manga créé une galerie de personnages qui côtoient les figures historiques. On retrouve donc trois types de protagonistes : des célébrités qui sont fidèles à l’idée générale que l’on s’en fait, comme Kennedy, Martin Luter King, Mitsuki Adechi, les ninjas d’Iga ou Einstein, à côté de protagonistes illustres mais, pour le coup, totalement réincarnés, comme Oswald et Chuck Culkin-Walt Disney. Enfin, il y a les inédits, les créations originales de Billy Bat qui sont en contact avec la chauve-souris ou qui la pourchassent pour le compte de gens puissants.

Connus ou inconnus, dessinateurs de BD, hommes du gouvernement ou tueurs à gages, tous s’avèrent réussis et s’imbriquent parfaitement dans un récit qui les met alternativement sous les projecteurs. Au bout de ces 5-6 volumes, on en sait beaucoup sur « les gentils » de l’histoire, notamment qu’ils ne maitrisent pas leur destin et subissent le harcèlement de la chauve-souris, mais « les méchants » gardent encore tout leur mystère. Et pourtant, on a l’impression qu’ils sont partout, comme dans toute bonne théorie du complot de toute façon ! Entre les deux, on déplore la crédulité de l’espèce humaine qui se fait manipuler assez facilement. Accessoirement, cela nous arrive à tous, mais c’est justement l’un des buts de ce titre : nous pousser à la réflexion et au doute. Comme le dirait Billy Bat lui-même : « il faut que tu dessines les choses pour éviter qu’elles se produisent« … Si personne ne recherche la vérité, comment éviter que le mensonge ne devienne la version officielle ?

Jacky Momochi billy-bat-Einstein

Vendredi : voyages dans le temps

Après l’arc consacré à Lee Harvey Oswald qui s’achève dans le 7e tome, j’en entame ce vendredi un nouveau, toujours en cours dans la VF : la chasse au rouleau qui permet de commander la chauve-souris. Changement de décor et nouvelle quête, qui devrait nous mener dans un Japon à l’espoir renaissant après la misère de l’après-guerre. La tenue des Jeux Olympiques et la construction du Shinkansen doivent prouver au monde le rétablissement du pays, mais les enjeux économiques colossaux que tout ceci suggère ne sont certainement pas sans zones d’ombre. D’autant que la gérance du Japon par les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale a certainement entrainé des luttes internes pour le pouvoir. Un pouvoir qui pourrait aussi s’exercer en mettant la main sur le fameux rouleau… Bref, un excellent terreau pour de nouvelles intrigues.

Comme toujours, la chauve-souris se tient en marge de l’histoire officielle mais son action et ses manigances auront forcément un impact sur le fil des évènement. La temporalité, justement, est plus que jamais à l’honneur, avec Albert Einstein en guest-star. Il  introduit sa théorie de la relativité qui lie le temps, cette 4e dimension, aux 3 autres, entrouvrant les pistes des univers parallèles et du voyage temporel. C’est le dessinateur japonais maître Zofu, qui a précédé Kevin comme messager de la chauve-souris, qui rencontre le célèbre Prix Nobel et nous en dévoile un peu plus sur les pouvoirs de Billy Bat. Ajoutez à tout ceci que Walt Disney est mort officiellement en décembre 1966 alors que ce cycle débute en 1964 et que la course vers la Lune est plus que jamais au programme en pleine Guerre Froide… L’époque promet d’être passionnante, donc vivement la suite !

Billy-Bat-Tome-9 billy-bat-tome-10

Fiche descriptive

billy-bat-tome-1Titre : Billy Bat
Auteur : Naoki Urasawa & Tagashi Nagasaki
Date de parution du dernier tome : 4 décembre 2013
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 208 n&b et couleur
Prix de vente : 7.50 €
Nombre de volumes : 9/13

Visuels : © 2009 NAOKI URASAWA/Studio Nuts, TAKASHI NAGASAKI/KODANSHA

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Seven Deadly Sins : premières impressions sur le « shônen de l’année »

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Cette semaine, focus sur une nouveauté qui suscite la curiosité : Seven Deadly Sins de Nakaba Suzuki. Annoncé comme le shônen de l’année par son éditeur, Pika, c’est un des gros lancements de 2014 (communication d’envergure, lancement sur le Salon du Livre de Paris, etc). Lorsque que j’ai évoqué ce titre au début du mois sur Twitter, beaucoup de « alors c’est comment ? » ont éclos…. Une bonne raison pour vous en dire plus.

Au Japon, Seven Deadly Sins est publié dans le magazine star de la Kodansha, l’hebdomadaire Weekly Shônen Magazine, où l’on trouve des titres comme Ippo, Fairy Tail ou encore Dream Team. Sous le nom Nanatsu no Taizai, l’œuvre a débuté en février 2013 au Japon et son huitième tome sera publié en avril prochain. Une série animée est déjà dans les cartons au Japon, pour 2014 ou 2015. Il est probable qu’on recroise le manga dans les top Oricon en fin d’année, vu que les premiers tomes se vendaient autour de 130-140 000 exemplaires la semaine de leur sortie (en 2013 en tout cas) et qu’il s’en est vendu 3 millions d’exemplaires au total depuis les débuts de la série.

Seven Deadly Sins Kodansha Seven Deadly Sins Kodansha

Avant de se lancer dans ces premières impressions, un dernier mot sur l’auteur : Nakaba Suzuki est loin d’être un débutant. Né en 1977 il a commencé sa carrière en 1994 avec une histoire du nom de Revenge et a enchainé depuis une demi-douzaine de série dont Kongô Banchô publié chez nous par Kana. Fait notable : il travaille sans assistant et il est l’un des rares à avoir publié une série dans les quatre gros magazines hebdomadaires : Shônen Jump (Shueisha), Shônen Sunday (Shogakukan), Shônen Champion (Shôgakukan) et Shonen Magazine (Kodansha). Un homme d’expérience, donc.

Voilà pour les bases, rentrons maintenant dans le cœur du sujet ! Bonne lecture ;)

Once upon a time, in Britannia…

Tout débute par la quête de la jeune et naïve princesse Elizabeth qui part à la recherche des Seven Deadly Sins, sept légendaires mercenaires autrefois bannis et pourchassés pour avoir renversé le gouvernement et avoir assassiné le général en chef des armées de Britannia. On les prétend disparus – ou morts pour certains – mais pour Elizabeth ils sont les seuls capables de sauver son royaume de la tyrannie des Chevaliers Sacrés. Son aventure la guide jusqu’au premier d’entre eux, leur chef Meliodas, et son compagnon, Hawk le cochon qui parle. Devant les intentions louables d’Elizabeth, il accepte de l’accompagner pour retrouver ses anciens compagnons.

Seven Deadly Sins 02

Seulement voilà, 10 ans après avoir été vaincus, les Seven Deadly Sins se cachent ou ont été faits prisonniers. Depuis que Meolidas a donné des signes de vie, les Chevaliers Sacrés se lancent à sa poursuite. Réunir les Deadly Sins n’est donc pas une mince affaire, d’autant que leur défaite 10 ans auparavant est le fait d’un traître dans leur rang… Même s’ils sont à nouveau réunis, rien ne dit qu’ils pourront sauver Britannia !

Mainstream, vous avez dit mainstream ? Comme c’est shônen…

Fantasy, chevalerie et aventure sont les premiers ingrédients de ce titre qui suit de près les codes du shônen : le héros a le look d’un jeune homme, il part à l’aventure pour une noble cause et pour une  jolie jeune fille, il retrouve ses compagnons de route en combattant des adversaires de plus en plus difficiles à battre. Mais il possède une volonté et une force à toute épreuve qui devraient faire triompher le bien et rendre la justice en libérant un peuple d’une dictature. Le pitch pourrait paraitre plat mais il est pimenté par quelques mystères : un complot datant d’une décennie a permis de renverser le gouvernement et d’accuser à tort une bande de mercenaires. Leur chef a perdu la mémoire sur ces évènements et l’identité du traitre qui était dans ses rangs. Pas de quoi crier au génie mais pour envelopper le tout l’auteur utilise l’univers des légendes arthuriennes et qualifie Seven Deadly Sins de prologue aux aventures d’Arthur, Merlin, etc. Tiens d’ailleurs Merlin, une femme ici, est l’un des 7 Deadly Sins. On verra bien.

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Coté graphisme on suit une route bien tracée là aussi : le chara-design est ultra classique hormis la géante Diane. Concernant la gente féminine justement : elle est l’instrument d’un fan service récurrent et d’un humour un peu lubrique qui font pour l’instant d’elles des femmes-objets. Entre la princesse un peu cruche qui se laisse peloter ou soulever sa jupe et la géante colérique au géant décolleté et justaucorps, l’accent est clairement mis sur leur plastique plutôt que sur la profondeur de leur personnalité. Cela viendra sans doute avec le temps, et il parait qu’un personnage féminin plus consistant est prévu dans des prochains volumes… Mais dans le tome 1, le résultat est un peu décevant.

Meliodas_and_Elizabeth_meet_Diane

Ce premier tome démontre clairement l’ambition mainstream de la série, qui cherche à attirer le jeune public manga, plutôt masculin. Le public de Fairy Tail sans doute, souvent cité dans les comparaisons de la série. Des crossovers entre les deux séries existent d’ailleurs, lors de chapitres spéciaux. Si on creuse un peu cette question du public (et qu’on se permet de digresser deux secondes), on peut s’étonner du lancement du titre pour le Salon du Livre de Paris, visant plutôt un lectorat plus global avec des titres qui mixent les influences japonaises et occidentales ou qui évoquent l’histoire européenne comme Cesare en 2013 ou Ad Astra en 2014 chez Ki-oon. Seven Deadly Sins aurait plutôt sa place sur Japan Expo. Par le passé, en 2009, Soul Eater a montré que ce genre de lancement peut quand même rimer avec réussite… mais difficile de certifier le cause à effet. Autre hypothèse, complémentaire : le lancement de Dragon Quest en mai aux éditions Ki-oon, un titre proche de Seven Deadly Sins par le public visé, au  point que celui qui sort en second risque fort de perdre une partie de son lectorat qui en aura « déjà un comme ça ».  Mais revenons à nos cochons…

Finalement c’est pas maaaaaal…

Effectivement, Seven Deadly Sins possède aussi quelques atouts. Sur le plan visuel, on peut apprécier les décors qui renforcent l’ambiance fantasy avec de coquettes chaumières, des forêts denses et de grands châteaux. Chevalerie oblige on retrouve aussi une cohorte d’armure, mais elles sont souvent excentriques et parfois fantasmagoriques. Une petite touche d’originalité, finalement. Pour l’instant le mélange conserve sa cohérence et on espère que Nakaba Suzuki saura le développer pour renforcer l’immersion du lecteur et compenser le charisme mitigé des personnages.

Dernier point, la mise en scène, bien maîtrisée et qui prouve que le mangaka connait son métier. Tous les combats jouent sur la même dynamique avec des échanges pour l’instant court mais très explosif, où on mise tout sur l’impressionnante puissance de nos héros. Un coup d’épée peut raser une montagne entière, une lance peut être envoyée à la force du bras à plusieurs kilomètres avec une vélocité surhumaine… Le découpage et le cadrage se focalisent sur quelques actions limpides et simples mais qui produisent l’effet attendu sur le lecteur qui lâchera probablement un « ah ouai quand même ! », « balaise ! ». Par contre, avec toute cette débauche et ces héros qui semblent au sommet de leur art – ou pas loin – comment pousser plus loin la surenchère ? Le volume 2 donne un début de réponse avec des héros pas forcément plus forts que les précédents, mais qui usent de stratagèmes dangereux comme l’hypnose ou la téléportation.

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Seven Deadly Sins laisse donc un effet mitigé après sa lecture : le titre possède un coté sympathique et récréatif grâce à univers intéressant et des combats de haute volée. L’humour qui met en avant la perversité du héros est très spontané et fait parfois mouche (quelque part entre Tortue Géniale et Ryo Saeba) mais le manque d’originalité, les jeunes filles un peu creuses et le fan service risquent de le plomber le titre sur le long terme. Mais, qui sait, avec un scénario encore naissant et pleins de nouveaux personnages à venir, Seven Deadly Sins a ses chances. Qu’il soit le shônen de l’année n’est pas impossible si on prend les ventes cumulées, vu que sa publication hebdomadaire va lui permettre d’être régulièrement présent. Mais pour vraiment statuer, il va falloir attendre de voir ce que propose la concurence !

Et vous, finalement, vous tenterez l’aventure ou vous l’avez déjà fait ?

Fiche descriptive

seven-deadly-sins-1-pikaTitre : Seven Deadly Sins
Auteur : Nakaba Suzuki
Date de parution du dernier tome : 19 mars
Éditeurs fr/jp : Pika / Kodansha
Nombre de pages : 192 n&b
Prix de vente : 6.95 €
Nombre de volumes : 2/7 (en cours)

Visuels : NANATSU NO TAIZAI © Nakaba SUZUKI / Kodansha Ltd.

Vous pouvez suivre Nakaba Suzuki sur son blog. Pour lire un extrait du tome 1, c’est ici.

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Manga : et toi, tu lis quel éditeur ?

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editeurs manga

En attendant une interview éditeur qui prend un peu de retard, parlons tout de même d’éditeur, mais du point de vue du lecteur. En effet, même si beaucoup d’éditeurs proposent maintenant une offre très variée, ils conservent tous une certaine identité et sont toujours plus spécialisés dans un domaine que dans un autre. De plus, avec les années, chaque lecteur finit par avoir ses préférences, à travers des titres qui l’ont marqué, qui lui correspondent. Mais cela ne tient pas toujours qu’à l’œuvre : certaines maisons se sont connectées directement à leur lectorat, par le biais de site, de blog, de réseaux sociaux ou d’une forte présence sur les salons. En mettant tout ceci dans la balance, voici un panorama non-exhaustif de mes éditeurs manga favoris. Un papier complètement subjectif, donc j’attends vos réactions en commentaires ! Bonne lecture ;)

Des histoires de longue date…

Logo_Glenat_MangaPour tout ceux qui lisent du manga depuis 20 ans ou plus, impossible de ne pas être attaché aux éditions Glénat et Tonkam. Je continue de suivre Glénat aussi bien pour ses blockbusters (One Piece, Bleach, …) que pour des titres moins grand public ou successfull comme Peacer Maker ou Dream Team. Enfin j’ai eu des vrais coups de cœur sur certaines nouveautés 2013 et 2014 comme Vertical, Tokyo Ghoul ou le plus récent Gangsta. Bon, par contre, comme chez beaucoup d’autres éditeurs, leur ligne kids ou shôjo ne me fait pas vraiment vibrer, même s’il y a des exceptions. En 2012, Glénat m’a fait découvrir la mangaka Ayuko avec Souvenirs Lointains et Proche Horizon mais rien n’a retenu mon attention depuis, alors que j’ai eu l’occasion de lire tous leur tome 1. Néanmoins Baby Sitters m’a fait sourire et fait fondre ma chère Gally, et Tatiana est une grande fan de Chi, une vie de chat donc il semble que ces titres atteignent leur public.

La force de Glénat vient sans doute de là, d’ailleurs, dans ce modèle aux multiples axes mais à l’offre concentrée. C’est aussi une réponse intéressante à leur perte de position dominante dans les licences Shueisha (la priorité étant maintenant donnée à Kazé Manga). Comme il l’explique dans l’ interview-bilan de Journal du Japon, Stéphane Ferrand a déployé son offre en 7 collections ces dernières années : shônen, shôjo, seinen, vintage, art of, roman, kids et Erotic et il a réduit la voilure en terme de sorties à une centaine de titres seulement en 2013. Épaulé par une assistante éditoriale franco-nippone, ils tentent de trouver un nombre limité de nouveautés pour chaque axe en s’assurant de leur qualité et de leur potentiel. Après, pour le public, il suffit d’aller vers les collections qui l’intéresse et il trouvera certainement de quoi se faire plaisir.

Chez Tonkam c’est beaucoup plus difficile et je me contente maintenant de suivre les mangakas historiques de l’éditeur : Inoue avec Vagabond, Katsura avec Zetman, Kohta Hirano avec Drifters et bien sûr Mitsuru Adachi. Vous me direz, c’est déjà pas si mal. Si je suis déçu c’est sans doute que je reçois et lis tout ce qui sort chez Tonkam depuis 1 an ou 2. Ironie du sort donc, c’est en recevant tous les premiers tomes de leurs nouvelles séries que je me retrouve à déplorer la qualité de leur ligne young seinen. L’idée du young est bonne en soi mais les titres semblent sélectionnés avant tout pour leur qualité graphique et pêchent par leur scénario ou leur narration peu convaincante. Et pourtant plusieurs centaines de tomes estampillés Tonkam ornent mes étagères, je ne demande qu’à y croire !

Pika-Edition-Logo-rightEnsuite, dans mon histoire de lecteur il y a Pika et Kana. Pika c’est un peu l’histoire d’un come-back en ce qui me concerne. C’est un éditeur que j’ai délaissé pendant quasiment une décennie après l’avoir suivi de près à ses débuts avec Ah my Goddess, GTO, Love Hina et les CLAMP. Mais après ça plus rien, ou presque. C’est en travaillant avec cet éditeur que j’ai commencé à redécouvrir son catalogue depuis 2-3 ans. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je m’y suis retrouvé tout de suite. Les choix éditoriaux des années 2000 de Pika m’ont rarement emballé et c’est avec l’arrivée de Kim Bedenne que j’ai pu vraiment parler de retrouvailles : Chihayafuru, Space Brothers, L’attaque des Titans, Kings of Shôgi, Mokke, etc… Après, du fait de l’histoire commune entre Pika et Kodansha c’est peut-être l’éditeur japonais qui s’est mis à évoluer, va savoir. D’autant que, lorsqu’on en parle avec les éditeurs français, ils expliquent que les équipes de Kodansha se sont effectivement renouvelées il y a peu. Toujours est-il que le résultat est sans appel : je lis avec plaisir deux nouveautés sur trois de l’éditeur. Même leur dernier shôjo, Le garçon d’à côté, qui n’est clairement pas pour moi et n’est pas follement original dans son pitch, m’a fait sourire avec un duo phare assez sympathique… Idem avec Love Mission : je me suis vite lassé mais le succès n’est pas là par hasard.

Le seul problème est que l’offre de Pika est ultra-massive, on dépasse régulièrement les 15 titres par mois et on se perd très facilement dans leur catalogue qui contient en plus quelques axes hybrides comme les mangas Disney, les romans graphiques et les mangas français. Mais c’est une logique de diversification qui a du sens quand on voit le ralentissement du marché du manga. Je comprends juste que, du point de vue d’un lecteur, on ne se jette pas forcément sur un titre Pika les yeux fermés.

KanaL’autre producteur massif de titres est Kana, qui s’est partagé pendant des années les tubes de chez Shueisha avec Glénat, mais qui s’est aussi pris de plein fouet la différence qu’il peut y avoir entre succès au Japon et succès en France. Il se traine d’ailleurs quelques bides et boulets depuis. Mais Kana a toujours su rebondir face à l’adversité, en réussissant par exemple à proposer Pluto et Bakuman lorsque le phénomène Death Note a touché à sa fin. Pour moi le catalogue reste celui d’un spécialiste du manga avec qui j’ai mûri en tant que lecteur : après des dizaines de shônen cultes, je bascule doucement vers leurs (excellents) seinen Big Up en m’ouvrant progressivement à leur collection Made In. Je ne lis pas tout chez eux car je travaille de manière assez diffuse avec Kana et leurs mangas d’auteurs ne sont pas forcément pour moi, mais je découvre régulièrement de bons petits titres et c’est un catalogue dans lequel j’aime fouiller pour me faire plaisir.

Le seul doute que j’ai à propos de Kana est le défi énorme qui les attend : se payer des bons titres avec le déclin programmé de Naruto et la priorité de Kazé Manga sur la catalogue Shueisha. Si j’ai bien aimé leur line up 2012 et 2013 (Gamaran, I am a Hero, L’île des téméraires, Montage), j’attends encore d’être convaincu par leurs nouveautés 2014. Time will tell, passons aux autres !

Des modèles d’éditeurs…

Je pense que si j’avais voulu être éditeur j’aurais hésité entre ces deux façons de faire, celle de Kurokawa et celle de Ki-oon . Enfin disons que j’aurais aimé faire comme eux plutôt, parce que de là à en être capable c’est autre chose. Bref j’ai un attachement à ces maisons au-delà de leurs œuvres, mais ça ne veut pas dire que je n’aime pas pour autant ce qu’ils publient, bien au contraire. Chez Kurokawa j’apprécie les choix de collections et les excellentes idées de promotion qui vont avec : un Silver Spoon au Salon de l’agriculture, la double couverture du sexy Nozokiana, le mix entre Kids et jeu vidéo, la collection humour avec Yotsuba&! et le plus récent Nobles Paysans, leur ouverture vers le grand public avec Vinland Saga et Jesus & Bouddha

kurokawa-logo

J’apprécie aussi que Kurokawa continue de se tenir à sa politique de publication raisonnable avec une visibilité optimale et enfin un produit toujours soigné. Tout le monde finit par y venir de toute façon, mais il y a des éditeurs qui tirent le marché vers le haut et je trouve que Kurokawa en fait partie. Seul bémol : depuis Kimi Wa Pet, il y a extrêmement peu shôjo ou josei qui m’ont intéressé chez Kurokawa. Un seul en fait, Secret Service. Si seulement Kurokawa pouvait proposer plus de josei, je ne serais que bonheur ! Mais l’éditeur explique toujours ses choix avec objectivité et un poil de pédagogie, comme c’est le cas sur les licences d’Ippo, donc difficile de leur en vouloir. Enfin Kurokawa, comme Kazé et Ki-oon ont été les premiers éditeurs à embrasser les moyens de communications modernes comme les blogs et les réseaux sociaux, pour aller là où est leur communauté de lecteurs, sans les prendre pour des décérébrés… mais sans pour autant se gêner de tacler les plus crétins d’entre eux (suivez Grégoire Hellot sur Twitter, vous comprendrez).

Et donc il y a aussi Ki-oon, un grand spécialiste du seinen mené par une équipe de talent. Il faut bien avouer que dès que ça touche au seinen, cela force le respect, car on y trouve de tout et pourtant tout est bon. Enfin disons que tout me va, puisque c’est le sujet du jour. Du coté de l’humour et de la joie de vivre je peux citer Barakamon, Gisèle Alain ou Amanchu! puis du coté historique impossible de manquer Cesare ou Wolfsmund. Du coté horreur ? Ça marche aussi avec leur carton Doubt et Judge et du coté de la fantasy, la liste est diablement longue : Übel Blatt ou The Arms Peddler pour ne citer qu’eux. Ensuite Ki-oon n’hésite pas à ressortir des mangakas un peu oubliés et prendre des risques par pure conviction éditoriale : merci à eux de publier du Yûkô Osada (Run Day Burst), du Yuji Iwahara (Dimension W), du Kakizaki (Hideout et Green Blood) et, of course, du Kaoru Mori (Emma, Bride Stories). On leur doit enfin d’avoir sorti de l’ombre Tetsuya Tsutsui et d’avoir remis au goût du jour des classiques de Tsukasa Hôjo ! C’est tout ce mix entre découvreur de talent, hommage et un attachement à certains mangakas qui participe à mon admiration, sans pour autant y perdre dans la bataille l’objectivité nécessaire de l’éditeur. Enfin on ne peut que souligner la qualité de l’édition et de la traduction, deux points sur lesquels la maison ne transige pas. Je pourrais enfin évoquer la vision à long terme du métier d’éditeur manga et du marché mais je n’en dis pas plus car il s’agit de l’interview éditeur de la semaine prochaine, pour les 10 ans de la boite. Passons maintenant aux derniers éditeurs de cette sélection.

KI-OON

Les pourvoyeurs de bonnes surprises…

Jusqu’ici j’ai donc évoqué des poids lourds de l’édition manga, souvent car je les suis depuis longtemps. Pour autant je ne vais pas me mettre à décortiquer tout le monde ou tous les éditeurs avec qui je travaille car on n’en finirait pas. Réduisons donc le reste de la liste à 4 autres éditeurs : je choisis l’ex binome Akata-Delcourt, Ototo, Doki-Doki et IMHO.

Akata-Delcourt parce que, quand même, c’est grâce à cet éditeur que je lis encore du shôjo et qu’il propose également des seinens de qualité. Même si ce n’est pas toujours évident de bosser avec eux (et encore je ne suis pas Animeland), cela vaut toujours le coup de s’arrêter sur un titre de l’éditeur. Parapal, Princess Jellyfish, Zero pour l’éternité, Un drôle de père ou Une sacrée Mamie ne sont pas tous tombés chez le même éditeur par hasard et on retrouve une vraie identité éditoriale. Enfin on retrouvait car la scission risque bien de faire des dégâts… Ça me fait penser que je n’ai pas encore essayé les nouveaux titres du nouvel Akata justement, vous me conseillez quelque chose ?

Akata

Ensuite il y a Ototo et je pourrais dire Taïfu par extension, même si j’entends par là leurs titres plus anciens (Gangking, Kyoko, Akumetsu) puisque le yaoï et le yuri ne m’intéressent pas. Chez Ototo j’apprécie leur sélection affinée qui accouche de titres toujours intéressants comme Spice and Wolf, Samidare ou le plus récent Fate / Zero. Je guette toujours leur nouvelle licence avec curiosité, c’est quand même un signe, et je trouve qu’ils donnent à chaque fois toutes leurs chances à chacun de leurs titres, rien ne part à l’abattoir. En plus je trouve intéressant le parti pris de cet éditeur de multiplier les salons japonisants pour communiquer au mieux et en direct avec leur public. C’est un exercice périlleux en étant aussi proche, mais je trouve que l’équipe s’en sort vraiment bien et c’est toujours sympa d’aller les voir sur un salon.

Ototo

Doki-Doki doit être l’éditeur avec qui je travaille activement depuis le plus longtemps. Ça doit bien faire 10 ans quand je compte. Après ça ne veut pas dire que je vais vous dire de tout acheter chez eux. Je ne suis pas du tout un fan de Lim Dall Young par exemple. Mais Doki-Doki est capable, je ne sais comment, de sortir par moment des œuvres qui sont justes géniales. Doki-Doki l’éditeur qui palpite comme dirais le slogan, c’est exactement ça. Moi qui aime le josei et le furyo par exemple, j’ai été totalement charmé par Vamos Là! et furieusement enthousiasmé par Gewalt, deux titres qui vont droit au cœur ou aux tripes. Doki-Doki, sous son air de petit éditeur tranquille dans son coin, n’est donc pas à négliger.

DOKI-DOKI

Pour finir j’aurais pu vous parler de Panini dont j’aime bien les josei mais dont l’opportunisme et les traductions médiocres me saoulent, j’aurais pu évoquer Soleil qui connait bien son boulot mais qui, pour le coup, ne correspond pas du tout à mon profil de lecteur. J’aurais bien aimé vous parler de Kazé Manga mais ce n’est pas avec Blue Exorcist, Haikyû!!, SKET DANCE et Seven Shakespeares que je peux prétendre connaître leur catalogue gargantuesque. Pour Sakka, c’est plus le coté manga d’auteur qui coince, même si je leur suis infiniment reconnaissant de publier du Mari Yamazaki. Il y a aussi ces éditeurs comme Ankama ou Sarbacane dont je ne suis qu’un titre ou deux, difficile donc d’en faire tout un roman. Enfin il y a tous les jeunes éditeurs que je lis mais où l’histoire est encore à écrire : Komikku, Isan Manga, Black Box, Booken Manga, Clair de Lune

Ainsi, je vais plutôt terminer avec IMHO, un éditeur indépendant et totalement original, que je n’aurais sans doute jamais connu si je n’avais jamais bossé dans la sphère manga. C’eut été dommage, ils ont des titres très différents et en même temps excellents. Je pense par exemple à L’enfant Insecte ou Opus (le Satoshi Kon). A travers des choix très personnels, les titres de IMHO vous emmène un peu ailleurs, c’est comme une parenthèse dans le flux incessant de manga que l’on croise chaque jour. Un petit IMHO ça fait du bien par où ça passe et ça laisse rarement indifférent.

IMHO

En conclusion…

Voilà pour ce panorama de ressenti sur les catalogues des uns et des autres. Mes préférences ne sont finalement pas si marquées que ça, mais le fait que je reçoive des titres des uns et des autres aide beaucoup à l’ouverture d’esprit, plutôt que de devoir sacrifier certains éditeurs / titres à la demande de mon porte-monnaie. La vérité c’est qu’avec la stabilisation du marché du manga et le recul des ventes, beaucoup d’éditeurs se sont mis à réfléchir sur leur façon de travailler, sur le nombre de titres à proposer. Nous n’avons jamais eu autant de bilingues franco-japonais dans les équipes éditoriales et la sélection des titres est plus sélective que jamais chez la plupart des éditeurs. Mais ce n’est pas vrai pour tous, certains travaillent le manga de manière comptable et artificielle ou pensent carrément que c’est de l’histoire ancienne et une mode plus vraiment rentable. Néanmoins avec un public manga de plus en plus exigeant et versatile, créer un lien de confiance solide entre éditeur et lecteur n’a jamais été aussi important et pourrait très bien être un petit plus qui fait, chaque jour, la différence.

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Sélection manga : 5 tomes 1 qu’ils sont très bien pour bouquiner en maillot d’bain !

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Manga : tomes 1 juin-juillet

Maintenant que les premiers travaux post-Japan Expo sont passés (compte-rendus, concours, etc.), votre serviteur a profité d’un peu de temps libre entre deux retranscriptions d’interview pour s’adonner à la lecture et rattraper le flux des sorties manga de juin-juillet. Comme chaque année, ce salon est un pourvoyeur de nouvelles séries et j’ai compté dans mes piles une quinzaine de tomes 1 récemment. Je ne me voyais pas vous parler de tout ça, surtout que quelques uns ne sont pas inoubliables. Gardons donc le meilleur, avec une sélection des 5 titres les plus marquants. De 15 mangas je suis passé assez facilement à 9 titres intéressants : Zelphy, Daisy, Cagaster, Magdala, Mix, Dreamin Sun, Erased, Area D et le nouveau Tom Sawyer. Mais c’était encore trop, et certains titres ont sans doute besoin de temps pour mûrir et dévoiler leur potentiel (ou pas, nous verrons bien).

En route pour les chroniques et de bonnes lectures pour votre été !

Number one : Zelphy, celui de Etorouji Shiono qui la joue space opéra…

Nous en parlions dans l’interview de Ki-oon, voici une nouvelle série du mangaka d’Übel Blatt. Un rapprochement que Doki-Doki, l’éditeur de ce nouveau titre, n’a pas manqué de nous faire savoir avec un petit sticker par l’auteur de. Avant la lecture il y avait, dans mon esprit, pas mal de points d’interrogation sur cette œuvre car le petit Etorouji est connu pour avoir fait plusieurs mangas qui se situent souvent sous la ceinture – un intérêt et une réputation pour l’anatomie féminine qu’Übel honore de temps à autre d’ailleurs – et je me demandais donc ce que valait Zelphy, entamé en 2012 pendant la « pause » des aventures de Koinzell. Et donc, quel est le verdict après lecture ? Et bien c’est pas mal du tout et ça vaut plutôt le coup d’être lu, pour deux bonnes raisons : c’est plutôt drôle tout en étant un space opéra très bien gratté, avec une mention spéciale pour les vaisseaux et décors qui fourmillent de détails et possèdent un design des plus efficaces.

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Zelphy est en quelque sorte un petit frère d’Übel Blatt, plus jeune et plus emprunt de légèreté, mais il appartient définitivement à la même famille. On y suit les aventures de Lysja, jeune prince déchu du Royaume-Uni de Zaysion, qui rêve d’aventures… et qui va être gâté. Refusé par l’armée en raison de sa frêle constitution, il croise le chemin d’un chat qui parle, aka Enoc le pirate de l’espace, d’une policière, Alvera, qui rêve de justice et d’une grand carrière, et d’un robot mystérieux du nom de Pico Pico. Suffisamment mystérieux pour faire de Lysja et de cette nouvelle troupe l’ennemi numéro 1 de l’alliance militaire des Gardiens de l’Aion, qui gouverne et domine sans partage toutes les étendues spatiales connues. On retrouve donc une force militaire, qui règne sans partage et sans pitié, mais dont un ancien ennemi s’apprête à refaire surface pour dévoiler ses secrets et chambouler ses plans.

Un Übel Blatt à la sauce science fiction si on regarde ça de loin… et même de près ça reste assez vrai, mais il y a heureusement plus que le pompage d’une recette à succès. Là où la magie et les sortilèges ont façonné un univers de fantasy dans Übel Blatt, c’est la technologie et la science qui ont fait évoluer l’univers de l’Aion vers des cohortes de vaisseaux spatiaux, de mécha guerriers et d’être hybrides de Zelphy. L’univers est suffisamment bien soigné et détaillé pour que la copie prenne finalement des airs d’une adaptation qui n’a pas à rougir, tout en conservant le chara-design bien léché du mangaka, capable de donner du charisme à des gros abrutis hyper musclés comme à un chat borgne avec ses airs de réincarnation d’Albator.

Zelphy Zelphy

Les personnages principaux, justement, sont la différence essentielle entre Zelphy et son aîné : exit la recherche d’une vengeance, l’injustice d’un assassinat et bonjour le jeune prince qui va vivre une aventure pleine d’imprévus et de compagnons rocambolesques. Entre le chat pirate un brin cynique qui se languit de son ancienne vie, le robot qui ne sait dire que « Pico » mais qui se révèle indestructible, la policière carriériste qui est bloquée sur une planète de bisounours, voilà une galerie haute en couleur qui interagit de façon assez prévisible mais néanmoins amusante. Deux bémols cependant, avant de conclure : les chorégraphies des quelques affrontements ne sont pas très convaincantes – le pistolet laser moins classe que l’épée, tout un débat –  et le chara-design de Shiono tend à se répéter sur les personnages secondaires, surtout chez la gent féminine.

Néanmoins, Zelphy reste un bon divertissement qui reprend Übel Blatt dans le fond mais qui adapte et innove suffisamment dans la forme pour éviter le plagiat. Avec des personnages attachants et une mise en scène qui ne se prend pas au sérieux, on se laisse facilement entraîner dans cette « autre » aventure. Shiono ne pourra pas réaliser ce genre de coup à l’infini mais en attendant, au vu de l’excellent niveau graphique et du plaisir de lecture, on aurait tort de bouder notre plaisir !

Plus d’infos - site de l’éditeur et bande annonce ci-dessous – Visuels © ETOROUJI SHIONO 2013

Number two : Area D, celui qui envoie du pâté !

On reste dans le genre récréatif et bien gratté qui cherche avant tout à nous divertir, toujours sur une histoire qui tient un minimum la route. Area D, aux éditions Pika, reprend le concept des mutants qui font peur à l’humanité. Il a y douze ans l’explosion de l’étoile Antarès a provoqué l’altération de nombreux êtres humains, désormais détenteurs de pouvoirs aussi étranges et variés que potentiellement destructeurs. Ces mutants, baptisés Altered, sont difficilement contrôlables, dangereux pour certains, et il n’en a pas fallu davantage au reste de l’humanité pour qu’ils soient tous classés comme une menace, même s’ils n’ont aucune intention de nuire. La solution mise en place est une capture et un aller simple pour une île aux airs de prison, où règne la loi du plus fort : l’Area D, avec un D comme Death !

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On suit donc le voyage puis l’arrivée d’une nouvelle flopée de mutants, plus ou moins forts et/ou inquiétants : un garçon maigrichon qui déconstruit tout ce qu’il touche, une passe muraille, un chef de bande belliqueux capable de transformer ses bras en lames acérées ou encore une très jeune enfant capable de transférer ce qu’elle veut dans d’autres dimensions… Et puis il y a les classes S, des mutants enfermés à double tour et considérés comme hautement dangereux. Jin Kazaragi est l’un d’entre-eux, emprisonné dans un caisson en partance pour l’Area D. Mais, contrairement à d’autres, Jin ne cherche pas l’affrontement et ne fait que répéter qu’il est un être humain et non pas un monstre. Entre la haine que leur voue l’humanité et la vie sans pitié sur l’île, Jin et ses nouveaux compagnons ont peu de chances de survivre. Et même s’ils y parviennent, qu’est-ce qui les attend après ?

De l’action, de l’action et encoooore de l’action pour ce titre musclé qui fait la part belle aux pouvoirs des mutants et à leurs confrontations, les uns contre les autres. Un peu comme si on enfermait tous les X-Men de Stan Lee sur une île déserte en leur demandant, si possible, de s’entre-tuer pour assurer le spectacle. Dans ce manga, le show est assuré par un dessinateur coréen bien connu en France pour le Nouvel Ongyo Onshi, aka Yang Kyung-Il, qui s’associe au scénariste Kyoucihi Nanatsuki, lui aussi apprécié pour son récit de The Arms Peddler. Du coté du script, Area D dispose d’un pitch plutôt convenu avec un univers qui n’est pas extrêmement développé pour le moment. Mais on sait bien que ce qui fait le sel d’une histoire de mutants est la nature de leurs pouvoirs et la façon de les mettre en scène. De ce coté rien à redire car ça bastonne à tout va avec des personnalités très différentes, des pouvoirs variés et souvent conditionnés pour leur donner plus d’épaisseur, des décors en tous genres et souvent post-apocalyptiques qui se prêtent à merveille à la traque et aux combats spectaculaires. Ajoutez-y des organisations terroristes anti-mutants, des destinées plutôt funestes et un gouvernement qui manipule et expérimente en secret, et on tient donc le pack scénaristique simple et efficace pour de l’entertainment très réussi.

area D copie

Ce qui permet à Area D d’aller un peu plus loin que ce canevas convenu réside dans son visuel. Yang Kyung-Il excelle d’abord par son chara-design détaillé, à qui il sait insuffler une vie et une histoire simplement grâce à son trait. Il est tout aussi brillant dans ses phases de combat, où les personnages se déplacent avec énormément de fluidité, où les coups portent avec un remarquable impact. Beaucoup de classe et charisme à revendre donc, qui donnent puissance et allure au titre. Un régal pour les yeux !

Plus d’infos – site de l’éditeur ici et preview directement ci-dessous  – Visuels © 2012 Kyouichi NANATSUKI, Yang Kung-il All rights reserved.

Number 3 : Erased, celui qui fait froid dans le dos !

Voilà un titre dont j’ai pas mal entendu parler sur les réseaux sociaux, suffisamment pour attiser ma curiosité et que je le lise avant de clore ce top 5. Et j’ai bougrement bien fait car il est totalement prenant ! L’auteur, comme les deux titres précédents, vous le connaissez sans doute : Kei Sanbe, un habitué des éditions Ki-oon qui s’est fait un nom avec ses thrillers comme l’île de Hozuki ou Le berceau des esprits. Si j’avais trouvé la première série bien prenante, je me souviens avoir rapidement décroché de la seconde, mais ce tome 1 d’Erased m’incite à croire qu’on tient là ce qu’il a fait de meilleur jusqu’ici, dans ce qui a été publié en France en tout cas.

erased-tome-2 Erased tome 1

Le titre se distingue par sa narration à la première personne, émanant d’un auteur de manga de 28 ans, Satoru Fujinuma, qui raconte ses échecs à devenir un mangaka reconnu. Mais on oublie rapidement son art pour se plonger dans sa vie de tous les jours, entre son mi-temps de livreur de pizza et son incapacité récurrente à l’empathie qui fait de lui un jeune homme seul et banal. Une banalité qui n’est qu’apparente, bien entendu. Même s’il n’en fait pas grand cas Satoru a un don, celui de revivre en boucle des scènes de sa vie sans intérêt notable, pendant quelques minutes et sans qu’il en maîtrise le quand du comment. Néanmoins, à chaque fois, il sait qu’il y a quelqu’un à sauver et qu’il revivra la même scène tant qu’il n’aura pas résolu le problème. En modifiant un accident de circulation, en sortant des enfants trop aventureux d’un immeuble désaffecté ou en empêchant sans s’en rendre compte un enlèvement d’enfant, Satoru évite de nombreux drames. Mais s’il sauve son prochain depuis presque toujours de manière anonyme et désintéressée, il n’est pas parvenu à éviter un drame de se produire durant son enfance, une sombre histoire d’enlèvement et de meurtre d’enfants, dont certains comptaient parmi ses camarades de classe.

Étrangement, alors que sa mère avait tout fait pour qu’il oublie cet événement les souvenirs refont surface ces derniers temps, de plus en plus distinctement. Alors que Satoru se remémore ces événements et comprend qu’ils ont partiellement forgé l’homme qu’il est aujourd’hui, son don de « rediffusion » se déclenche de plus en plus fréquemment et il ne peut pas s’empêcher de noter des coïncidences entre le présent qu’il modifie et ce fameux passé qu’il n’a pu que subir. Malheureusement pour Satoru, passé et présent semblent bien être liés par un point commun qui n’est autre qu’un obscur meurtrier…

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Difficile de résumer ce premier tome sans évoquer trop de rebondissements mais ils ne sont de toute façon pas les seuls atouts de cette œuvre, qui brille au premier abord par sa narration et sa mise en scène. Le lecteur suit un chemin imprévisible fait de boucles temporelles, de flashbacks et de moments de pause sur l’instant présent, le tout imbriqué avec clarté dans une intrigue aussi psychologique que policière. On voyage dans une ambiance brumeuse qui se dégage progressivement sur un décor aux allures de cauchemar. L’atmosphère est haletante et oppressante et une fatalité morbide semble coller aux basques de Satoru, qui doit payer un prix de plus en plus lourd – et cruel, très cruel – pour son don. Un héros malgré lui qui a tout du portrait d’un looser, mais il suscite rapidement l’intérêt voir l’affection, pour ses discussions avec lui-même et son regard sur les autres, qui le rendent beaucoup plus vivant et piquant en son for intérieur que dans l’image qu’il renvoie à son prochain. Puis il y a son histoire, les drames et les crimes qu’il a connu et le mystère qui les entoure. Vous l’aurez compris Erased est un manga prenant et surprenant à plus d’un titre, qui se lit d’une traite et vous embarque complètement !

Plus d’infos – site de l’éditeur ici, ci-dessous la bande-annonce puis la preview – Visuels © 2013 Kei Sanbe / KADOKAWA CORPORATION, Tokyo.

Number 4 : Le nouveau Tom Sawyer, celui qui ne se passe pas en Amérique

Décidément cette sélection est celle de la nouvelle oeuvre d’auteurs qui ont déjà fait leur preuve. UME, ça vous dit quelque chose ? C’est le pseudonyme de Takahiro Ozawa et Asako Seo, le duo de Tokyo Toy Box, une saga qui a fait ses preuves chez Doki-Doki. Cette fois-ci c’est Komikku qui rafle la mise avec Le nouveau Tom Sawyer, l’histoire du jeune Chiharu Kanô qui quitte Tokyo pour s’installer sur l’île de Hatena-Jima et qui va y découvrir la vie un peu décalée de cette île et de ses habitants.

Le nouveau Tom Sawyer

Us, coutumes, population locale, folklore et même quelques mystères autour de l’histoire fondatrice font de cette île un personnage central de l’histoire. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et que je recherche ce caillou du fin fond du Japon. En fait, à proprement parler, Hatena-jima n’existe pas. MAIS l’île a été créée à partir d’une autre, bien réelle, du nom de Hateruma-jima et que les deux auteurs sont allés visiter. Et effectivement c’est bien un coin paumé de chez paumé, beaucoup plus proche de Taiwan que du reste du Japon. La preuve via google map, l’île étant le petit point rouge :

Hateruma-jima

Ce détail mis à part, on croit totalement à cette île et à cette vie exotique, grâce aux nombreux détails sur les coutumes, la vie quotidienne ou le langage.  Dans ce mix entre fictif et réel, on embarque pour ce « beau milieu de nulle part » fait de raies manta et de poissons multicolores, on découvre une population hétéroclite mais soudée par leur attachement viscéral à leurs traditions et croyances religieuses. Cela dit Le nouveau Tom Sawyer est aussi une aventure humaine, avec les péripéties du jeune Chiharu, un orphelin qui rencontre de nouvelles têtes qui sortent de l’ordinaire : Rindo le jeune homme aussi sympathique que sauvageon, Nami la prêtresse caractérielle délaissée par son père ou encore Suzu, l’enseignante de l’île qui est aussi une geek du folklore local. Entre abattage de chèvre, typhons, population méfiante et fêtes traditionnelles, le lecteur observe Chiharu tisser des liens tout en apprenant avec lui une nouvelle façon de vivre, des plus dépaysantes. Une histoire prévue en 3 tomes qui pousse au voyage et qui donne des envies d’ailleurs !

Tom Sawyer

Plus d’infos… euh ben non en fait, en attendant le site web des éditions Komikku ;)

Number 5 : Daisy, celui qui choque…

On termine cette sélection avec un titre dans un autre genre, Daisy, Lycéennes à Fukushima de Reiko Momochi et publié par Akata. Voici l’un des premiers récits post-Fukushima qui traite de la vie sur place, dans l’année qui a suivi la catastrophe. Sous ses faux airs de shôjo lycéen, avec un dessin tout à fait dans les classiques du genre, Daisy s’avère beaucoup plus profond en s’inspirant de faits réels, vécus par la mangaka ou son entourage. Tout commence un mois après la catastrophe – dans la ville de Fukushima, donc – et l’on suit l’existence chamboulée de quatre lycéennes, dont la jeune Fumi qui se décide finalement à retourner en cours. Très rapidement on découvre une population locale laissée totalement dans l’ignorance et dans la crainte : sont-ils réellement en sécurité, pourquoi ce que dit Tepco et le gouvernement japonais est sans arrêt contesté par les observateurs internationaux, comment la radioactivité se propage-t-elle, est-elle dans l’air, dans les averses, dans le sol ? Face à cet ennemi invisible toutes les rumeurs mettent le doute dans la tête des citoyens de Fukushima, qui comprennent bien que le silence et les slogans du type « tout va bien, on gère » sont bien trop éloignés de leur réalité pour être crédible. Mais les doutes amènent la tension et la ville se déchire petit à petit, entre ceux qui partent et ceux qui restent…

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« Le Japon, pays de contraste » est un slogan qui fait rêver sur une brochure touristique mais Daisy rappelle que c’est aussi un pays de contradictions et de mensonges, par omission le plus souvent, dans une culture du non-dit. Cela dit, entendons-nous bien, ce phénomène de la peur de l’inconnu n’est pas spécifique à l’archipel nippon et il est bon de ne pas vouloir faire la morale à un pays de manière univoque, surtout lorsqu’on touche à la santé publique… Souvenez-vous des conneries qui ont circulé en France à l’époque de l’épidémie du Sida. Néanmoins, le silence et la peur sont bien deux fléaux au cœur de cette catastrophe : en fuyant la ville ou simplement en communiquant avec le reste du Japon, les habitants de Fukushima comprennent rapidement qu’ils sont marqués au fer rouge par toutes les rumeurs sur la radioactivité et qu’ils sont les victimes d’un ostracisme qui enfonce encore plus les habitants dans le désespoir.

Dans Daisy, une jeune fille est plaquée par son petit copain de Tokyo parce qu’elle risquerait de le contaminer (alors que le père du garçon prône sur les médias l’absence de danger), des agriculteurs sont au bord de la ruine car plus personne n’achète leurs produits mais on leur dit que tout va bien, des gens touchent des subventions pour l’aide aux réfugiés mais ils sont montrés du doigt parce que se faire aider au Japon est synonyme d’échec. Et il y a toujours ce doute oppressant et insupportable, de se faire contaminer ou de l’être déjà, avec la mort qui leur tombera dessus sans prévenir, dans quelques mois ou dans quelques années. C’est un peu comme si vous jouiez à la roulette russe, mais que l’éventuelle balle ne sortira du pistolet pour vous exploser la tête que dans 3 ou 4 ans…

Daisy Daisy Daisy

Pourtant, et ce premier volume le montre bien, il y aussi le désir d’aller de l’avant avec une réelle entraide pour nettoyer ce qui a été souillé, pour redonner de l’espoir. Mais on sait que la radioactivité ne s’enlève pas d’un coup de chiffon et que cette pollution est en place pour des décennies, au minimum. Plus de trois ans après rien n’est fini, certains problèmes ne font même que commencer  comme le détaille la journaliste Karyn Poupée en fin d’ouvrage, après s’être rendue sur place. Elle évoque le quotidien de cette région et raconte l’attachement des habitants à leur région, à leur maison et à leurs terres. Comme dans ce manga, Fukushima a généré de nombreuses équations insolubles, que des locaux essaient quand même de résoudre en remontant leurs manches, avec une opiniâtreté aveugle et parfois suicidaire, pendant que les autorités et sociétés responsables détournent le regard pour s’intéresser à leurs feuilles de calcul, pour trouver les moyens les moins coûteux de gérer l’immédiat… Quitte a déléguer à la mafia d’ailleurs, qui joue un rôle très ambigu dans cet épisode. « Daijobu, daijobu« … Daijobu mon cul oui !

Bref, Daisy est une histoire dramatique mais réaliste, choquante mais édifiante, douloureuse mais éminemment nécessaire. Pour mieux comprendre et, surtout, ne pas oublier…

Plus d’infos – le site de l’éditeur ici et la preview, ! – Visuels © 2012 Reiko Momochi / KODANSHA

Et voici la fin de cette sélection et de ces 5 propositions pour essayer de nouvelles lectures, en espérant que ça vous plaise. Comme il n’y a pas que les nouveautés dans la vie, la prochaine sélection se penchera sur des titres toujours en cours mais arrivés à maturité, une spéciale « 10 volumes et +, si affinités »… En attendant, bon été et excellentes lectures !

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Chroniques manga : 4 lectures de l’été qu’il ne fallait pas rater !

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Chroniques manga aout

Pendant que les votes pour le concours photo de l’été battent leur plein (résultats vers le 10 septembre), le chocobo revient de vacances après une multitude de bonnes lectures.  Depuis là sélection de 5 tomes 1 en juillet, j’ai eu l’embarras du choix parmi les bons mangas en cet été 2014. Un article n’y suffira pas et les mois de septembre et octobre s’annoncent des plus riches en chroniques et critiques dans ces colonnes, surtout avec ce qui arrive à la rentrée. Pour commencer, j’avais envie de mettre en avant 4 séries qui m’ont vraiment plu ces dernières semaines, sans thématique précise. Qu’elles prennent leur envol ou s’approchent de leur conclusion, ces séries brillent par leur très bon niveau global et un intérêt tout particulier pour leur scénario ou leur narration / mise en scène. Il s’agit de Ad Astra, Bakuman, Jeux d’enfants et Fate / Zero… Voici donc un mix d’Histoire (on se refait pas, hein !), de shônen qui parle de shônen, d’horror – survival game et enfin de dark-fantasy bien glauque.

C’est donc parti pour ces chroniques, bonne lecture ;)

Ad Astra #2 : veni, vidi mais pas du tout vici

Ad Astra tome 2J’ai déjà évoqué le premier volume plus tôt dans l’année et je disais, en résumé, que le sujet des guerres puniques au IV & III siècle avant JC était potentiellement passionnant. Depuis, chose amusante, je n’ai pas cessé de croiser des articles et des références à l’Empire romain, de sa genèse à sa chute. Donc pouvoir lire un manga sur la confrontation entre le mythique Hannibal, le barbare de Carthage, et Scipion, le génie militaire romain, avait tout pour plaire. Néanmoins, le premier tome de Ad Astra avait laissé quelques points d’interrogations dans mon avis de lecteur… En effet, l’auteur avouait qu’il s’agissait d’une inspiration plutôt libre, et on sait que les mangakas sont tout aussi capables de respecter l’Histoire que de la détourner totalement. Finalement, c’est dans le camp des fidèles que se situe Mihachi Kagano.

Même si nous ne sommes pas dans le soucis du détail bibliographique d’un Cesare, le mangaka vieille à reprendre et respecter les moments clés de ces batailles aux abords de la Méditerranée, puis il essaye de combler les blancs en sublimant les duels entre les deux armées et leurs chefs respectifs. Si Hannibal est déjà à la tête de plusieurs dizaines milliers d’hommes, Scipion doit se contenter d’observer la déroute des soldats romains, menés par des élites vaniteuses qui prennent de haut les barbares. Une constante dans l’histoire de Rome qui la conduira à sa perte six siècles plus tard, d’ailleurs.

Ce second tome décrit à merveille les batailles clés et balaie donc les doutes sur la crédibilité de l’ouvrage. En bonus pour tous les amoureux des tactiques militaires vous aurez le droit a des explications enrichissantes sur les différents contingents présents et sur les phases de la bataille, qu’il s’agisse du bluff psychologique d’Hannibal avec ses éléphants ou de sa façon de profiter des spécificités géographiques ou météorologiques. C’est passionnant sur le fond et de mieux en mieux sur la forme, et j’ai maintenant hâte de voir comment l’armée romaine va contre-attaquer dans le 3e volume, qui sort le 11 septembre !

Bakuman #19 : une série marquante, mine de rien !

Couverture Bakuman 19Alors que cette série se rapproche de la fin, je me rends bien compte que les péripéties de Mashiro, Takagi, Niizuma et les autres vont me manquer. Cela fait plus de six ans que Takeshi Obata et Tsugumi Ohba ont revisité à la sauce shônen le quotidien d’une génération d’auteurs du mythique Weekly Shônen Jump. Je ne vais pas vous refaire l’histoire de la série, tout le monde la connait bien, mais plutôt constater que dans ce tome 19 l’empathie avec nos deux héros, qui commencent à toucher leur rêve du bout des doigts, est réelle. Même si Mashiro et Takagi ne sont peut-être pas les meilleurs personnages de la décennie, on ne peut que saluer le talent des deux auteurs pour avoir transmis au lecteur la passion et la hargne de ces derniers dans la poursuite de leur rêve.

Après nous avoir emmené dans les coulisses du magazines de la Shueisha et nous avoir appris pas mal de choses, on lit avec autant de plaisir la conclusion des différentes destinées dans ces derniers volumes qu’il s’agisse des carrières des uns, des histoires d’amours des autres ou de l’amitié qui les lie tous ensemble. Ces histoires, souvent exaltées, sont emplies de pureté et de foi en des idéaux – ce qui peut sans doute déplaire – et ces ingrédients toujours sincères font honneur au genre shônen. Enfin, après autant d’efforts de leur part et autant de temps à lire chaque tome pour nous (1h pour chaque volume, c’est quelque chose !), une alchimie qu’on ne soupçonnait peut-être pas s’est développée et apparaît au grand jour pour le début de cette fin. Beaucoup a déjà été écris sur la série donc je ne m’étends pas plus, et je remercie chaleureusement les deux mangakas pour cette histoire inédite, enrichissante et pleine d’entrain. Et comme je suis resté scotché une bonne minute et avec un large sourire devant cette double page symbolique, je vous la remets pour le plaisir et sans le texte pour ne pas vous spoiler :

© Tsugumi Ohba·Takeshi Obata / SHUEISHA Inc. All rights reserved.
© Tsugumi Ohba·Takeshi Obata / SHUEISHA Inc. All rights reserved.

Jeux d’enfants #4 : les délires ludiques de dieu

jeux-d-enfants,-tome-4Un autre avant-dernier volume mais pour une histoire beaucoup plus courte et radicalement différente. Ici, je vous le rappelle, il s’agit d’un jeu pour la survie qui a débuté dans tous les lycées du Japon et qui décapite, explose, découpe ou écrase tous les perdants ou absents aux différentes épreuves de la mort proposées par des mystérieux robots / extraterrestres / trucs bizarres et un brin flippant. Le carnage continue dans ce tome 4, qui voit les survivants de chaque lycée du Japon s’affronter pour une ultime série de duel. Avec la fin de l’histoire qui approche, quelques révélations se profilent sur l’identité du soi-disant Dieu qui régente cette valse macabre, ainsi que sur son passé. Un être mystérieux et mystique, lunatique et complètement dans son trip… Ce qui nous vaut d’ailleurs une double-page d’anthologie où l’on peut lire dans une seule et même bulle le nom des 311 « enfants de dieu » qui ont réussit à survivre aux différentes boucheries lycéennes. Idée anecdotique au final, mais qui renforce le coté barré de la série.

Mais c’est surtout pour ses rebondissements et son excellente narration, très dynamique, qu’on prend du plaisir à lire ce titre. Le scénariste, Muneyuki Kaneshiro, continue de mettre en place des jeux inédits toujours loufoques et inspirés de très grand classiques, qu’il revisite dans des versions des plus meurtrières. Dans ce volume, il s’agit d’une Qourse à pied, mélange de course à pied et d’un QCM : le dernier meurt, celui qui répond mal meurt, et si vous vous faites ratraper par la poupée qui vous colle aux basques, vous êtes avalés tout cru. Il faudra quelques cadavres à nos protagonistes afin de comprendre toutes les subtilités du jeux, l’occasion pour l’auteur de s’amuser avec les codes du genre et de découper en morceaux toutes les figures un tant soit peu héroïques.

Car, dans ce manga un peu vicelard qu’est Jeux d’enfants, ce ne sont pas vraiment les gentils propres sur eux qui gagnent : ceux qui ont survécu depuis le premier tome ont tous un coté dérangé et prennent plus ou moins leur pied dans cette compétition des plus risquées. Ces protagonistes sont parfaitement croqués par Akeji Fujimura, dont le dessin d’une apparente banalité dévoile tout son talent dans les scènes d’action trépidantes, avec des jeunes gens qui se transcendent quand ils font face à la mort, le visage parfois déformé par la panique ou l’adrénaline. Sadique et dynamique, Jeux d’enfants reste donc une lecture récréative et fort sympathique !

Fate / Zero : la vraiment très très DARK fantasy

fate-zero-manga-volume-4Comme je le disais pour Ad Astra, les Japonais sont tout aussi forts pour être fidèle à l’Histoire que pour la détourner, mais encore faut-il que ce soit bien fait et qu’on ne parte pas totalement en sucette. Après Drifters de Kohta Hirano qui reste une référence en la matière, j’évoquais en janvier ma première bonne impression sur Fate / Zero, nouvelle licence Ototo signé par Shinjirô (dessin) et le scénariste bien connu Gen Urobuchi, qui relèvent le gant du melting pot historique à la sauce WTF. Je dis « bonne première impression » car ce seinen qui réinvente la bataille pour le Saint Graal est une adaptation très réussie d’un light novel nippon, qui a gardé toute la profondeur de la version littéraire avec des affrontements prenants, qu’ils se déroulent sur le terrain ou dans les manigances et les manipulations. Avec un excellent chara-design, une transcription réussie des émotions ou des sentiments et une chorégraphie des affrontements facile à suivre et toute en puissance, on prenait donc beaucoup de plaisir à suivre ce titre très bien équilibré entre action, stratégie et psychologie.

Si je vous en RE-parle aujourd’hui c’est parce que, depuis le tome 3, Fate / Zero a pris le parti de s’enfoncer dans le sombre et le glauque avec l’arrivée de nouveaux personnages des plus inquiétants. Le premier est Barbe Bleu, alias Gilles de Rais, compagnon d’arme de Jeanne d’Arc et héros de la Guerre de Cent Ans, mais surtout l’un des premiers serial killer connus de l’histoire, puisqu’il fut condamné simultanément à la pendaison et au bucher pour la sodomie, le meurtre et autres joyeusetés perpétrées sur au moins 140 enfants. Le mec que l’on inviterait bien à diner quoi, surtout qu’il est doté de pouvoir de mage et capable d’invoquer des esprits démoniaques, afin si besoin de vous découper tout en vous gardant en vie par la magie. Juste pour le fun. Et voilà que le Graal décide de réincarner et confier ce monstre à, je vous le donne en mille, un serial killer. Un duo qui commet donc les pires atrocités dans le tome 3 et qui se retrouve à combattre, dans le 4e, l’héroïne de la saga notre chère Arthur (oui Arthur est une femme ici, mais on s’y fait).

Et comme si cela ne suffisait pas, l’histoire d’un second duo en remet une couche : un mage quasiment immortel mais sur le déclin adopte une jeune fille afin de faire d’elle la future génitrice d’un mage surpuissant qui pourra remporter le Graal. Pour se faire, l’enfant qui à peine 10 ans se retrouve violée de toutes les façons possibles et en continu par des vers magiques, phalliques et immondes, qui ont pour but d’ouvrir les circuits magiques dormant en elle puis de la féconder après des semaines voir des mois entiers de souffrance. L’héritier prévu de cette sinistre famille qui avait pris le large – on le comprend ! – est pris de remords et décide d’arrêter la torture de cette innocente en reprenant sa place d’héritier. Un an plus tard on le retrouve donc en invocateur du fameux Berseker, tentant de remporter le Graal avant que son corps ne lâche. Après tout ce que les vers lui ont fait subir pour en faire un mage, il n’en a plus pour longtemps. Fate / Zero plonge donc dans un univers des plus noirs avec une belle cohorte de sadiques, de fous et de vaniteux, mais également quelques héros dans le sens noble du terme qui apportent une part de lumière bienvenue au récit. Un titre inédit de Dark Fantasy, à ne pas mettre entres toute les mains, mais qui excelle dans tous ses choix et dans leur mise en scène.

Fate Zero  tome 4

Voilà qui clôture cette petite sélection pour amorcer la rentrée bien chargée. Je vous donne d’ailleurs rendez-vous en début de semaine prochaine pour parler un peu de jeu vidéo et de la saga des Tales Of avec Hideo Baba, l’une des rencontres les plus sympathiques de la dernière Japan Expo, avant d’enchaîner avec les résultats du concours photo et le retour d’un concours manga classique, puis une ou deux critiques et une nouvelle sélection spéciale que je muris depuis quelques semaines. Sans oublier que le chocobo va probablement repartir à la rencontre des éditeurs pour une nouvelle salve d’interviews… On ne va pas chômer cet automne, c’est moi qui vous le dit !

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Chroniques manga : c’est bon ça, c’est très très bon !

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Chroniques septembre manga

Comme je vous le disais dans le top des lectures de fin août, la rentrée manga 2014 est chargée : plus de 160 sorties pour ce mois de septembre. Après avoir lu une vingtaine de mangas depuis fin août, en voici 4 qui méritent votre attention et qui ont en commun de talentueux -voir brillants – mangakas. Au programme : Tokyo Ghoul #7, de l’enthousiasmant Ishida, Billy Bat #11 des malins et déroutants Urasawa & Nagasaki, Space Brothers #7 de l’inhabituel Koyama et enfin Seven Deadly Sins #4 du prometteur Suzuki.

En route pour ce top 4 de septembre !

Tokyo Ghoul #7 : une quête identitaire violente et jouissive…

Tokyo Ghoul Tome 7J’ai déjà réalisé une critique de l’oeuvre en janvier dernier, à l’occasion du tome 3, mais ce tome 7 mériterait presque un article à lui tout seul. Un opus marquant, pour le lecteur et dans le déroulement de l’histoire. Et notable pour sa violence, aussi. Pour ceux qui ne connaissent pas la série disons succinctement que tout commence le jour où  Ken Kaneki est pris en chasse par une goule et que, suite à un accident, cette dernière meurt et l’on transplante ses organes à Ken, pour le « sauver ». Ce jeune homme timide devient un être hybride plongé dans un monde sanglant et sans pitié où il faut manger de l’humain pour survivre. Ajoutez-y une guerre entre les clans de goules, répartis dans différents quartiers, qui se battent aussi contre les sections spéciales des forces de polices : on obtient donc un monde sordide mais de plus en plus complexe et prenant.

Et donc jusqu’ici notre cher Ken, toujours timide et un brin mollasson, jouait le rôle du garçon entre deux peuples, mi-humain et mi-goule, refusant d’abandonner sa sensibilité d’humain mais apprenant petit à petit à maîtriser ses pouvoirs de goule, avec un petit coté shônen / nekkutsu pour les plus âgés, hémoglobine et cannibalisme obligent. Mais au fur et à mesure que les anciens ennemis de Ken deviennent des alliés, séduit par son refus de la violence et sa recherche de la paix, il faut bien amener de nouveaux ennemis. Des Némésis en veux-tu en voilà, bien décidés à instaurer un nouvel ordre établi où la goule domine sans partage la chaîne alimentaire. Ken, capturé par ces troupes obscures, a le malheur de croiser la route de Jason, une goule sadique et cruelle, qui prend son pied dans la torture de son prochain. Et quand on sait que la goule qui sommeille en Ken a une capacité de régénération hors-norme, on comprend rapidement le manège qui s’annonce derrière ce sceau rempli à ras-bord de phalanges.

Ken. Va. Souffrir. Beaucoup. Longtemps. Jusqu’à la folie. Et alors que les troupes spéciales se décident à attaquer la place forte des goules, la quête identitaire de notre jeune hybride va sauter un pas de géant, nous entraînant alors dans un combat de virtuose entre la victime et son bourreau. Alors que de nombreux personnages secondaires font leur apparition et annoncent du lourd pour la suite, le héros de l’histoire reprend sa place : il se transcende et emballe l’intérêt du lecteur. Ne hurlez pas au scandale si je vous dis qu’il y a un peu de la grande bataille de Marine Ford (One Piece) dans ce tome 7 de Tokyo Ghoul, dans une version totalement horrifique, folle et malsaine, avec une trentaine de personnages prêt à en découdre. La série de Sui Ishida était réussie, mais ce volume la fait passer au niveau supérieur et constitue l’un des meilleurs tomes seinen de l’année. Rien que ça.

Billy Bat #11 : mais où nous emmènes-tu Urasawa ?

Billy Bat tome 11Billy Bat aussi je l’avais évoqué dans ces colonnes, avant la sortie du tome 10 en mars dernier. Après la séquence sur Oswald et Disney, l’histoire a bifurqué pour revenir au Japon depuis quelques tomes, pour la chasse au rouleau censé contrôler la chauve-souris. A l’image de l’arc précédent, je m’attendais à un passage mêlant à nouveau le scénario de Billy Bat et l’Histoire mais c’est finalement sur ces personnages principaux et le mystère de la chauve-souris que se concentrent Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki.

Enfin je dis qu’il ne touche pas au passé mais les deux auteurs semblent incapables de s’en empêcher complètement et nous prépare un joli coup fourré à propos du premier voyage sur la Lune de 1969. Néanmoins le sujet principal n’est pas là pour le moment, et on suit donc trois générations de mangakas héritiers de la chauve-souris… Enfin plutôt DES chauves-souris, puisqu’il est maintenant clair que deux d’entre-elles œuvrent pour des destinées très différentes de notre monde. Ces trois auteurs, Kevin Yamagata, son maître Zofu et le maître de son maître, dessinent donc l’avenir et tentent de de déjouer des tragédies de deux périodes clés, entre 1924 et 1964.

Au milieu de tout ça le lecteur peut rapidement se perdre, car trop de complexité peut tuer la complexité et Urasawa ne sait pas toujours s’arrêter et se dépêtrer des imbroglios qu’il créé. Heureusement les tomes 9 à 11 de Billy Bat parviennent à conjuguer scénario riche et lecture trépidante :  les événements de 1924 et de 1964 sont très bien mis en parallèle et nous paraissent quasi-simultanés, comme dans un effet papillon où l’on observait en même temps les premiers battements d’ailes et la venue de l’ouragan qui en découle 40 ans plus tard. Les rebondissements, la psychologie des personnages et les quelques révélations qui viennent éclaircir la trame de fond nous permettent d’être captivé dans le récit, d’être surpris par les bifurcations du scénario… mais sans finir avec un horrible mal de crâne. Urasawa et Nagasaki ont compris qu’il fallait laisser le lecteur résoudre quelques petits puzzles, même si ces derniers ne sont en fait que des pièces pour un tableau plus grand, dont on ignore encore la taille… Même si on a l’impression de commencer à en voir les bords.

20th Century Boys semblait prendre un certain plaisir à noyer son lecteur. L’imagination d’Urasawa est toujours aussi grande qu’un océan mais au moins, dans Billy Bat, on arrive à peu près à y nager. Reste à savoir où est-ce qu’on va aller…

Seven Deadly Sins  #4 : c’est qu’on s’y attache à cette bande de malfrats !

Seven Deadly Sins Tome 4On change totalement d’univers pour parler shônen cette fois-ci. Celui là aussi j’en avais parlé il y a 2 tomes  mais j’étais plus mitigé à l’époque. Je pensais que le manga de Nakaba Suzuki allait plaire – ça,il y avait de bonnes chances – mais je ne me doutais pas qu’il allait ME plaire. Seven Deadly Sins, c’est un shônen d’aventure qui narre les péripéties de 7 combattants déchus et plus ou moins disparus de la surface de la Terre. Enfin de la surface de Britannia pour être précis, car ce récit se veut l’adaptation TRÈS libre des légendes arthuriennes, une préquelle pour être exact. A la façon d’un Übel Blatt ces 7 anciens mercenaires se sont fait piégés, ont été tués, mis au rebut ou déclarés dangereux et recherchés, et ceux qui ont pris le pouvoir depuis dirigent les pays d’une main de fer et sous un régime totalitaire.

Les gentils de l’ordre établi sont donc des salopards et les soi-disant bandits sont des gens sympas et incompris avec un cœur gros comme ça. Vous ajoutez une petite princesse à l’âme innocente – et aux fringues courtes – qui veut sauver le monde et on pourrait donc s’arrêter là. C’est bien croqué, avec une mention ++ pour les décors, l’univers est bien mis en place et les scènes de baston n’ont rien à envier, globalement, à la concurrence. Un travail classique et efficace.

Le petit plus, car il y en a un finalement, vient des personnages, qui sont rapidement attachants. Là encore, si vous cherchez de l’originalité, vous pouvez passez votre chemin, mais un bon ingrédient peut aussi se suffire à lui-même, sans forcément créer la surprise. Nakaba Suzuki fait du bon travail et sait attribuer à chacun de ces protagonistes un chara-design singulier et en forger des personnalités sympathiques. Pour rappel ou pour info, ces Seven Deadly Sins sont rattachés aux 7 péchés capitaux dont ils tirent en partie leur nom. Mais ce trait de caractère (colère, avarice, paresse, etc.) n’est pas prépondérant, pour le moment en tout cas. Ban l’avare se caractérise plus pour sa nonchalance et son oisiveté, King la paresse est avant tout à la recherche de justice, Meliodas la colère est un bon-vivant un tantinet pervers… Bref, chaque personnage propose bien plus que sa fiche d’identité et la bonne camaraderie qui se dégage de cette bande finit d’en faire des anti-héros plutôt cools, il faut bien l’avouer. Que l’ont soit le public cible ou non, voici donc une aventure qu’on prend plaisir à suivre !

Space Brothers #7 : il y a de la fierté dans ce tome…

Space Brothers tome 7Un drôle d’ovni pour finir ces chroniques, sans mauvais jeu de mots. Que ce soit par le manga ou l’anime je suppose que vous avez déjà entendu parler de cette histoire de deux frères qui veulent aller sur la Lune. Et bien ça y est, ils y sont. Enfin IL Y EST. Hibito, le petit frère classe à qui tout réussi, qui a toujours foncé tout droit vers son rêve parvient enfin à l’atteindre. Après avoir passé 6 tomes à suivre les périples de Mutta, le loser qui-n’en-n’est-finalement-pas-un-et-à-qui-on-s’attache, on avait tendance à trouver Hibito trop sympa, trop intelligent, trop fort… Trop parfait. Parfait il l’est toujours, mais au fur et à mesure qu’il se rapproche de la Lune on se rend compte de l’exploit qu’il accompli, un exploit personnel qui prend toute sa saveur à l’alunissage, un exploit familial avec la découverte de deux parents tordants et très humains, et un exploit national, car il est le premier Japonais a arriver sur la Lune. Et on est emballé, il faut bien le dire, par cet évènement : on se prend au jeu, dans la peau de Mutta, et on écrase une larme de joie ou on applaudit mentalement. Du décollage à l’arrivée sur la Lune, Space Brothers nous a offert un chouette moment.

Mais Space Brothers c’est plus que ça, c’est aussi un suspens et une angoisse latente pour le lecteur. Où est-ce que Chûya Koyama veut nous emmener nom d’une pipe, qu’est-ce qui se cache dans le destin de ces deux frères, à quand le drame et y en a-t-il qui se profile pour eux ? Avec ce manga tranche de vie de deux astronautes pas comme les autres, on est toujours dans l’attente d’un décollage – pas celui de la fusée pour le coup – qui serait caché en embuscade. Après avoir refermé le tome 6, nous évoquions avec ma chère Gally l’imminence d’une catastrophe ou d’une grosse surprise. Mais non, pas encore. Et pourtant il semble bien qu’on nous donne des indices mais ils restent encore difficile à appréhender : une vie extra-terrestre ? Un drame sur la Lune ? Raaaaaah they’re must be something, damnit ! Je veux la suite où je bute un bébé chat en mettant un flingue dans les mains d’un bébé panda, c’est clair ?!

Bref, vous l’aurez compris : Space Brothers, sous ses faux airs de série banale, a de quoi devenir un drogue dure pour le lecteur. La série n’a pas volée ses awards Shogakukan et Kodansha et on se dit vivement le 15 octobre pour la sortie du tome 8.

Voilà donc pour ces 4 titres, ces 4 coups de cœur. Pour le reste je vous conseille également Erased #2, qui confirme le talent de scénariste et de narrateur de Kei Sanbe. Si vous aimez les thrillers – polars jetez-vous dessus. Il y a aussi Dream Team #16 pour les fans de basket, où l’équipe phare enchaîne les défaites et les coups durs, pour une fois. Mais le mois de septembre est loin d’être fini et l’avalanche de titre est loin d’être finie. Pour glaner d’autres idées de lecture je vous conseille donc notre sélection spéciale rentrée sur Journal du Japon ET de continuer à passer ici dans les semaines à venir, pour deux sélections spéciales : un point sur les sagas shônens à rallonge et un special tome 10. On a vraiment de quoi se mettre sous la dent pour cette rentrée… C’est boooon ça, c’est très très bon !

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Itw Pika : stratégies, tendances et bonnes nouvelles 2014…

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Kim Bedenne

Kim Bedenne – Editions Pika – Photo © Paoru.fr

Pour le retour des interviews éditeurs, voici une des rares maisons consacrée aux mangas qui sort de 2014 avec de quoi sourire malgré la morosité du marché. Je vous parle bien sûr des éditions Pika, qui profite cette année des succès confirmés de Fairy Tail et de L’attaque des Titans et du bon départ de Seven Deadly Sins, entre autres. Début décembre je suis donc allé à la rencontre de Kim Bedenne, responsable éditoriale depuis 2012, pour parler de l’évolution de Pika depuis notre dernière rencontre, en mars 2013.

Nous avons pu échanger sur les récents succès de Pika en France, pour les chiffrer mais surtout les comprendre, ainsi que des stratégies mises en places par les éditeurs japonais pour renouer avec les grands succès du siècle dernier. L’occasion d’évoquer les tendances de fond au Japon et en France, des causes d’un marché hexagonal en difficulté…etc.

Préambule : Angoulême et Seven Deadly Sins

Sélection Angoulême jeunesse_2015Commençons par l’actualité de ce début 2015 : la sélection d’Angoulême. Seven Deadly Sins est en sélection jeunesse, un commentaire ?

J’en suis vraiment très heureuse. J’étais déjà très contente l’an dernier d’avoir deux titres nominés, Space Brothers et l’Attaque des Titans, et là c’est un manga généraliste qui est sélectionné, un titre universel à l’image de ce qu’est le manga, un media d’entertainment de masse fait pour tout le monde. Ça donne un nouveau focus sur le manga… En fait, jusqu’à présent Angoulême se concentrait surtout sur des mangakas comme Taniguchi et les mangas d’auteurs, ce qui est très bien pour ces titres mais ce n’est pas représentatif du manga tel qu’il est conçu au départ, au Japon.

Je trouve ça intéressant que le festival puisse aller voir au-delà de sa propre culture.

En plus, je suis contente que ce soit Seven Deadly Sins car j’adore cette œuvre et ce qu’en fait son mangaka, Nakaba Suzuki.

Lorsque nous nous sommes vus en mars 2013, tu m’avais dit retrouver un peu de Toriyama dans cette œuvre…

En fait, Toriyama a fait un peu comme Osamu Tezuka, c’est-à-dire qu’il a posé les bases d’un genre, avec sa mise en scène et sa narration. Donc oui, ça ressemble à Dragon Ball comme Fairy Tail lui ressemble, comme One Piece y ressemble.

Mais ce que je trouve assez épatant chez cet auteur, c’est surtout sa bibliographie. En la regardant de plus près, on voit qu’il a travaillé avec plein d’éditeurs différents, ce qui est assez rare, et il a réalisé des mangas dans de nombreux genres. Là, c’est son premier vrai shônen et pourtant on a l’impression qu’il a fait ça toute sa vie. Il maîtrise tous les codes, les personnages sont très intéressants, les armes sont classes… C’est quelqu’un qui sait comment intéresser le lecteur. Peu importe le genre, c’est ça sa priorité, et il sait la mener à bien via sa narration.

Je pense qu’on retrouve ça aussi dans l’Attaque des Titans et dans tous les titres actuels qui fonctionnent : la narration et les personnages. C’est la base du manga de toute façon, et on a la chance d’avoir de nouveaux auteurs qui reposent les choses à plat et se concentrent sur l’essentiel.

Stratégies nippones et tendances de fond…

Sur l’Attaque des Titans justement, on constate une multiplication des supports…

En effet, le réflexe de se diversifier, de faire des spins off et des cross over, est en train de se développer au Japon.

Mais ça s’est toujours fait ou c’est récent à cette échelle ?

Shueisha le faisait beaucoup. Kodansha beaucoup moins. Et nous faisons historiquement peu de titres Shueisha donc nous ne pouvions pas vraiment développer ça. Kodansha a fait un grand pas avec l’Attaque des Titans, en exploitant davantage une licence et son univers. Ils ont constaté que ça marchait. Ils l’ont donc fait aussi sur Fairy Tail et ils ont commencé à le faire sur Seven Deadly Sins, on voit déjà des spin-off apparaître dans des magazines.

C’est toujours très positif… Surtout si les spin-off sont bons ! (Rires)

L'attaque des titans inside L'attaque des titans 10 attaque des titans before the fall

Lors de notre dernière interview en mars 2013, nous évoquions aussi la fin d’une tendance éditoriale japonaise orientée vers les publics de niches (moe, gothic, etc) au profit de titres plus universels qui semblaient signer un retour… Tout ceci était encore au conditionnel, quelle évolution depuis ?

Je pense toujours que le marché tente ce retour aux sources, et Kodansha a gagné des parts de marché grâce à ça. Shueisha se recentre pas mal sur les titres de sport, ce qui est un retour aux sources aussi en quelque sorte, mais je me demande si ce n’est pas lié aux Jeux Olympiques qui arriveront dans cinq ans. J’étais au Japon il y a peu et j’ai pu voir beaucoup de publicités liées au sport en général. Les journaux télévisés pouvaient passer dix minutes sur des performances sportives d’un ou d’une athlète…

Après, ce sont des tentatives car je pense que, comme nous, le marché japonais se cherche. Naruto s’achève, cela créé pas mal de remouds et aucun successeur ne l’a remplacé. Il y a l’Attaque des Titans mais le titre ne balaie pas aussi large dans son lectorat, ça s’adresse à un public plus âgé, entre ado et jeunes adultes, là où Naruto pouvait vraiment toucher tout le monde.

Attaque-des-Titans_Eren

Eren, dans le film à venir de l’Attaque des titans

Après l’Attaque des Titans reste un gros phénomène, comme le montrent les statistiques de ventes de l’Oricon…

Effectivement, ça fait plusieurs années que je travaille dans le manga et c’est la première fois que je vois un démarrage comme ça. Lorsque l’anime a été diffusé en août, tous les tomes existant de l’Attaque des Titans ont figuré dans le top 20 hebdomadaire de l’Oricon pendant plusieurs semaines. Chaque nouveau volume dépassait en une semaine le million d’exemplaires vendus… Il n’y a que One Piece pour réussir cet exploit, même Naruto ne faisait pas ça.

Est-ce que tout ceci ne vient pas, aussi, d’un changement de stratégie sur l’adaptation anime ? One Piece ou Naruto possèdent des adaptations fleuves à la qualité inégale là où les titans ou Kuroko no Basket ont eu une série courte mais de meilleure facture…

C’est une question intéressante, ça a fait l’objet de sujets développés dans certains magazines nippons qui s’intéressent à l’entertainment. Le modèle évoqué au départ est celui de Nana : il y a eu un manga à succès, puis ils ont étendu le succès avec un anime de bonne qualité puis est venu un film grand public avec des acteurs ou actrices connues pour avoir un produit vraiment mainstream. Ils ont refait la même chose avec Death Note, et ils sont en train de développer la même stratégie sur Assassination Classroom, sur Parasite et sur l’Attaque des Titans.

C’est une vraie tendance. La logique est que le manga ne touche plus un public aussi large qu’avant car les loisirs se sont multipliés. Ils ont donc besoin de multiplier le nombre de cibles et mettent les moyens pour ça. C’est une logique économique qui est amené à se développer et qui a été initié il y a 10-15 ans…

Licences : les catalogues nippons

black_bird_mag_cover Betsucomi Shogakukan

Black bird en couv’ du Betsucomi de Shogakukan

Si on se centre sur les licences japonaises et plus spécifiquement sur les magazines qui les publient : Début 2013, tu étais en place depuis un an et il y avait encore pas mal de travail à faire. Pour dénicher des licences, tu travaillais essentiellement sur les magazines de Kodansha, avec un peu de Shôgakukan mais tu voulais développer ça… 

Oui, Shôgakukan, j’ai demandé à en recevoir davantage, j’ai toute une étagère qui se remplit bien maintenant. Ils sont assez forts sur les shôjos et ont des bons auteurs : Black Bird et Area D viennent de chez eux.

Tu voulais aussi nouer le lien avec Square Enix…

Ça commence là aussi à se remplir. Je leur ai demandé de nous envoyer leurs magazines. C’est un éditeur qui a eu des succès en France et qui veut s’y développer donc forcément… On va essayer ! (Rires)

Il y a des choses qui peuvent t’intéresser chez eux a priori… Vous avez commencé à envoyer des demandes ?

Oui, nous sommes en discussion sur plusieurs titres . Après ça fait longtemps que nous n’avons pas travaillé avec eux, donc ça prendra un peu de temps.

Et qu’est-ce qui pourrait t’intéresser ?

Ils sont assez bons dans tout ce qui est fantasy, ce qui est un peu dark…  Ils ont aussi pas mal d’humour car, à l’origine, ils se sont pas mal développés sur les parodies de jeux vidéo. Maintenant ils ont un catalogue très varié, mais ça reste très différent de ce que l’on peut trouver chez Kodansha ou Shogakukan.

Dans un sens, ils se prennent un peu moins au sérieux, peut-être parce ce n’est pas sur le secteur du manga qu’ils font le gros de leurs revenus, c’est plutôt dans le domaine du jeu vidéo.

Working_manga_volume_1_coverQu’est-ce que représente le manga chez eux ?

Disons qu’ils n’ont pas beaucoup de gros blockbusters au Japon. Ces temps-ci, leurs titres dans les tops sont axés sur l’humour dans la vie quotidienne, comme Working !!… Ce n’est pas le genre de thématique que l’on peut facilement exporter en France. On ne capte pas toujours les références.

Dans ce genre là d’autres éditeurs français ont des choses chez Square Enix ou ailleurs : Barakamon, Jésus & Bouddha

Pour Barakamon, je pense que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que Ki-oon attendait et pour Jésus & Bouddha, en raison de la parution assez lente, le coté phénomène s’est estompé et les ventes baissent. Dans Jésus & Bouddha, on enchaîne surtout des gags et ce sont plus des titres comme Ranma ½ qui ont fonctionné, avec un mix d’humour et d’action.

En France, les lecteurs apprécient souvent qu’il y ait un but, une quête quelque part.. Au Japon il y a moins d’attentes, plus de « je m’en foutisme » en quelque sorte, on prend les choses comme elles viennent.

On retrouve cet esprit dans le yonkoma par exemple…

Oui par exemple, car ce genre d’histoire ne va nulle part en particulier.

En France, on l’apprécie à la rigueur en fin d’ouvrage…

Oui voilà, en bonus, mais pas en histoire principale. Alors que le yonkoma est beaucoup plus développé au Japon. Ça révèle forcément une façon de penser différente entre les Français et les Japonais. On cherche à donner un sens à notre vie alors que les Japonais sont plus à prendre la vie telle qu’elle est.

Bilan 2014 : les réussites de Pika…

Si on prend un peu de recul maintenant : qu’est-ce que tu retiens de 2014 pour Pika Edition ?

Nous avons une année très positive. Nous avons gagné des parts de marché (+ 2 points de part de marché, à 19%) et nous avons renforcé notre position de second. Nous avons eu des titres forts, comme l’Attaque des Titans qui a été lancé en 2013 et qui a pris de l’ampleur : il y a eu le spin-off, le guide book et ce n’est pas fini, puisque d’autres choses arrivent pour 2015. C’est aujourd’hui la cinquième série du marché devant Dragon Ball et elle devrait logiquement passer 4e avec la fin de Naruto, et le succès croissant de la série. L’Attaque des Titans est la deuxième série de notre catalogue, et son chiffre d’affaire a progressé de 240% par rapport à 2013.

L’auteur avait évoqué une vingtaine de tomes au total, dans une interview qui commence à dater. Est-il toujours dans cette optique ?

En fait, il a dit ça dans une interview mais plus tard il a aussi dit qu’il en ferait davantage. La seule vérité c’est qu’à l’heure actuelle, on ne sait pas. Il a juste dit qu’il avait en tête les grandes étapes de l’histoire et vers où il allait. Je pense qu’avec son succès il est assez libre de rajouter des chapitres s’il le veut ! (Rires)

Effectivement ! Et sinon, pour 2014, quoi d’autre ?

Il y a eu Seven Deadly Sins… Qui n’était pas forcément gagné au départ car il n’était pas si connu que ça sur la toile, il n’y avait pas eu d’anime ou de merchandising. Donc nous avons pris un risque et le pari s’avère réussi, nous en sommes ravis. Le tome 1 a été tiré à 40 000 exemplaires et si je remonte au mois d’octobre il s’agissait du meilleur lancement 2014, classée à l’époque 22e au top des ventes globales (source Ipsos).

Seven-Deadly-Sins-manga-pika-008

Je le vois depuis le début comme un potentiel second Fairy Tail, sur le long terme. Pour l’instant, nous n’y sommes pas encore mais quand l’anime sera arrivé en France ça peut donner un bon coup de boost.

Sur les shônens, on a eu un titre très important : UQ Holder, le nouvel Ken Akamatsu (Love Hina, Negima !). La force de ce titre est que l’auteur a fait face aux critiques sur la fin de Negima !, avec ce coté harem très chargé où il est parfois difficile de comprendre tout ce qui se passe. Dans UQ Holder, on est sur du shônen pur et l’action est plus lisible. Il a réussi à faire un reset et s’est montré très malin, je pense qu’il peut toucher une nouvelle génération et pas uniquement ceux qui le suivent depuis ses débuts.

UQ-Holder

Puisqu’on évoque Ken Akamatsu, il fait partie des auteurs à succès de votre catalogue qui ont bénéficié d’une réédition en volume double, comme CLAMP ou d’autres. Quel succès rencontrent ces éditions chez Pika ?

C’est très variable. Ça a très bien pris sur le Nouvel Angyo Onshi, sur Sakura, GTO… Nous en avons fait plusieurs comme ça. Ça a moins bien réussi sur Negima ! ou Tsubasa mais nous sommes contents de l’avoir fait car sinon ces séries auraient tout simplement disparu des librairies. Les versions doubles c’est donc utile mais à prendre avec des pincettes…

Comment vous décidez-vous justement ?

L’idée de base, c’est de faire vivre le fond de catalogue. Après, il y a plusieurs critères : la longueur de la série, le succès de l’édition d’origine – si ça n’a pas marché en édition simple ça ne marchera pas en double -, on regarde si nous avons du matériel pour le faire puisque généralement nous réalisons de nouvelles couvertures pour éviter le copier-coller et enfin nous vérifions s’il y a de nouvelles actualités concernant l’auteur, comme c’était le cas sur GTO et comme c’est le cas sur Negima !… C’est un peu tout ça qui joue.

Area D tome 2En parlant du Nouvel Angyo Onshi, comment démarre Area D, la nouvelle série dessinée par Yang Kyung-Il ?

Cette sortie Japan Expo marche très bien. Le premier tome a été tiré à 29 000 exemplaires, c’est notre meilleur lancement seinen de l’année et déjà une valeur sure de notre catalogue. C’est un auteur que nous suivons depuis longtemps (le Nouvel Angyo Onshi, Defense Devil) et qui a réussi à sentir l’air du temps. Il y a une convergence des goûts sur certains points avec les comics américains qui prennent de l’ampleur…

 Avec des histoires de pouvoirs …

Exactement. Je pense que ce n’est pas un hasard si on retrouve de plus en plus de dark héroes dans les mangas ou ailleurs : internet et l’internationalisation de l’entertainment fait qu’il y a des histoires qui se recoupent. Area D propose justement un bon mélange des genres, avec de superbes dessins, de très bons personnages et une histoire qui ne perd jamais en souffle…

Enfin, du coté des shôjos, nous avons toujours Love Mission, qui se défend très bien : c’est l’un des seuls shôjos qui arrive à se hisser dans les tops français. En France, nos classements ne sont pas très variés donc c’est bien que l’on puisse trouver un petit shôjo qui y fait son nid. Là encore, c’est le cocktail dessins, personnages et narration – avec des cliffhangers de fou – qui fait que ça sort du lot. Au global, en 2014, nous avons vendu 80 000 exemplaires de la série, qui fait partie de notre Top 5 des ventes.

… et les difficultés du marché français

Puisque l’on parle des secteurs difficiles… En France, le shôjo perdait des parts de marché en volume de ventes en 2013 et passait derrière le seinen… La tendance continue ?

Love Mission tome 10Oui, le shôjo continue de souffrir, nous avons Love Mission mais à coté de ça il n’y a pas vraiment de licences shôjos qui font leur place sur le marché, il y a peu de renouvellement et des grosses séries vont se finir, comme Switch Girl.

De notre coté, nous avons lancé des séries attendues comme Le garçon d’à coté et Say i love you. Les résultats sont corrects mais ce n’est pas Love Mission… Pendant que le seinen se renforce, le shôjo continue de perdre des lectrices. Peut-être parce qu’elles vont vers le shônen à l’heure actuelle. Dans Seven Deadly Sins et L’Attaque des Titans, il y a pas mal de personnages qui peuvent parler au lectorat féminin.

C’est au final plus facile de séduire le lectorat féminin avec un shônen qu’avec un shôjo en fait…

À l’heure actuelle, c’est l’impression que j’ai. En plus, les shôjos ne bénéficient pas de la même couverture médiatique, il n’y a pas autant d’adaptations en anime ou alors elles ne passent pas à la télévision chez nous, pas à des heures de grande écoute en tout cas. Il y a moins de merchandising sous la main pour promouvoir les titres également. Alors que le shônen, c’est là-dessus que vit le marché du manga au Japon comme en France.

Est-ce que ce déclin du shôjo est visible au Japon ?

En fait, il est plus facile de vendre du shôjo au Japon. Plutôt que des adaptations animées, ces titres sont souvent adaptés en films live ou en série, qui ne coûtent pas beaucoup d’argent à produire. Ils se déroulent dans la vie quotidienne, il n’y a donc pas besoin de créer des décors ou des costumes particulier, ou alors un coup de colle à droite ou à gauche suffisent. Ce genre d’adaptations leur permet de maintenir leur marché, mais on ne les a pas en France.

Tu as évoqué les nouveautés 2014 mais quid de l’un de vos gros lancements 2013, Chihayafuru ?

Ça n’a pas pris, ou du moins ça n’a pris que dans une petite communauté qui l’apprécie et le soutient vraiment, une communauté dont je fais partie. Analyse a posteriori : nous aurions peut-être du lancer les volumes un et deux ensemble car le premier ne montrait pas assez qu’on était dans un univers lycéen. Je me dis que la partie karuta avec des explications assez poussées a peut-être rebuté des gens. Troisième facteur : l’histoire entre shôjo et shônen sort un peu des cases et il est possible que pas mal de lectrices n’aient pas trouvé ce qu’elles attendent habituellement dans un shôjo. Il n’y a pas de grande histoire d’amour pour le moment… On sent bien que l’héroïne ne s’intéresse pas du tout au garçon ! (Rires)

Si ça avait marché, on aurait dit que c’était ça la force de Chihayafuru, car pour moi c’est ça qui fait son succès au Japon : une héroïne qu’on n’a jamais vu ailleurs, qui ne centre pas sa vie sur ses romances. Mais ce n’est pas passé en France.

Après, pour voir le positif, ça a montré que Pika n’est pas un éditeur qui n’est là que pour faire du papier et tout le temps la même chose : la traduction était vraiment de qualité, nous nous sommes cassés la tête en fabrication avec les cartes fournies en fin d’ouvrage, etc. Nous avons pris un risque et nous nous sommes investis dedans. Nous avons fait le même genre d’effort en 2013 sur Space Brothers

Ah justement, comment se porte ce titre ?

Au niveau des ventes moyennement, même si ça reste pour moi l’un des meilleurs seinen du moment. Les libraires l’ont beaucoup soutenu et continuent toujours, les médias aussi. La série a d’ailleurs été sélectionnéee par plusieurs prix. Mais ça n’a pas spécialement décollé.

Pour finir la revue de détail… Et Fairy Tail ?

Fairy Tail 42De son coté Fairy Tail est toujours au top. C’est la première série de notre catalogue, et la seconde du marché. Nous avons vendu plus 1 million de tomes en 2014. Nous avons sorti pas mal de chose comme le roman, l’anime book, et là aussi il y a d’autres choses qui se profilent donc tous nos titres à succès seront toujours présents en 2015 et sans doute après.

Si on s’intéresse au marché français dans sa globalité maintenant, qu’est-ce que tu retiens de 2014 ?

Que ça a été encore une année difficile. Ça fait plusieurs années que ça baisse et la tendance se confirme. Les causes sont cependant multiples : diversification des divertissements, crise économique… Pour le manga, ce qu’il y a de spécifique, c’est le piratage, qui a tendance à se développer avec la montée en puissance des tablettes, car c’est beaucoup plus facile d’y lire un manga que sur un pc. C’est donc quelque chose qui nous inquiète.

Après…Tout ce que nous pouvons faire c’est essayer de faire notre travail au mieux en trouvant des titres intéressants et motiver le public de les découvrir.

Il y a deux – trois ans des éditeurs comme Kazé Manga ont fait un gros travail de pédagogie, en prévenant qu’ils taperaient peut-être sur les récalcitrants… Quid pour Pika actuellement ?

La pédagogie est super importante mais les éditeurs français sont toujours en position délicate pour se saisir de ce problème. Nous sommes des éditeurs de deuxième niveau, nous ne sommes pas Kodansha ou Shueisha et nous ne sommes pas propriétaires des droits. Nous sommes d’ailleurs critiqués là-dessus, comme quoi nous ne sommes là que pour faire de l’argent face à un public qui fait seulement ça par passion… ça reste difficile de faire de la pédagogie sans passer pour des donneurs de leçons.

Pour moi une des clés serait de mettre dans les programmes scolaires des plus jeunes la question du droit d’auteur, et ça bien au-delà du manga d’ailleurs. C’est valable pour toutes les industries où des artistes passent leur vie à créer. Parce que créer, ce n’est pas quelqu’un qui gribouille de temps en temps sur un bout de papier, c’est passer sa journée à réfléchir pour essayer de gagner sa vie à partir de jus de cerveau. Dans tout l’entertainment c’est pareil. On crache souvent sur la Chine car elle bafoue les droits d’auteur mais nous n’avons pas forcément une culture très développée là-dessus non plus.

C’est l’un des enjeux du 21e siècle. Comme on évoque le transfert des enseignements du papier vers le numérique, des cours sur le droit d’auteur pourraient totalement y avoir une place.

Kim Bedenne © Paoru.frMais est-ce que les dommages du piratage ont été plus ou moins chiffrées ?

Par définition, ça ne peut pas l’être. Ce que l’on sait par contre, c’est que Fairy Tail est l’œuvre la plus piratée de tout le catalogue Hachette, qui est un catalogue relativement conséquent donc ça va veut forcément dire quelque chose. Même si ce n’est pas chiffrable, pour des titres similaires nous ne faisons plus les mêmes ventes qu’il y a 10 ans avant que le piratage massif ne s’installe.

Mais ça reste une question très délicate à traiter : dès qu’un sujet sur le scantrad est lancé dans un forum, des réactions arrivent de tous les côtés et il s’agit souvent des débats enflammés. Ça prouve d’ailleurs que les lecteurs eux-mêmes s’interrogent sur ce sujet et sur ce qui signifie le droit d’auteur.

Pour finir qu’est-ce qu’on peut souhaiter à Pika pour 2015 ?

D’être les premiers du marché ? (Rires) C’est le rêve de mon boss ça ! (Rires)

L’écart entre vous et Glénat  se resserre ?

Oui, si tu regardes les courbes Pika monte et Glénat baisse (Pika a gagné deux points de part de marché et Glénat en a perdu 2), car One Piece est moins fréquent et recrute moins, or l’influence des blockbusters est énorme dans nos ventes.

On dit depuis des années que la moitié des ventes du marché français se fait sur 8-10 séries…

J’aimerais bien justement qu’on ait un peu autre chose dans les tops français, et qu’il y ait meilleur équilibre entre shônen, shôjo et seinen à l’image des tops nippons. Un tiers shônen, un tiers shôjo et un tiers seinen ce serait le rêve !

Ça nous changerait c’est sûr ! Vœux notés en tout cas, ça nous promet une année 2015 intéressante !

Vous pouvez retrouver Pika sur leur site internet, ou les suivre sur Twitter et Facebook.

Remerciements à Kim Bedenne pour son temps et sa gentillesse, ainsi qu’à Laure Peduzzi pour la mise en place de cette interview.

Retrouvez toutes nos interviews éditeur :

Doki-Doki (mai 2012, janvier 2014)

Glénat (mars 2009décembre 2012)

IMHO (avril 2012)

Isan Manga (mars 2013)

Kana (novembre 2012 - janvier 2014)

Kazé Manga (avril 2011janvier 2012décembre 2013)

Ki-oon (avril 2010 - avril 2011janvier 2012janvier 2013, avril 2014)

Komikku (mai 2014)

Kurokawa (juin 2012décembre 2013)

nobi nobi ! (septembre 2013)

Ototo – Taifu (octobre 2012, novembre 2014)

Pika (avril 2013, décembre 2014)

Soleil Manga (mai 2013)

Tonkam (avril 2011)

Retrouvez également les bilans manga annuel du marché français réalisés par le chocobo : 2010, 2011, 2012 et 2013

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13 mangas à lire, pour vous porter chance !

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Comme je vous le disais sur les réseaux sociaux, je ne comptais pas vraiment vous faire une série de chroniques en ce moment, car je préfère toujours me concentrer sur les gros coups de cœur. C’est pour cela que, depuis le début de l’année je vous ai parlé de Snow Illusion, de Vagabond ou de Prisonnier Riku. Il y a eu A Silent Voice également mais je vous en reparlerai plus tard, vu que l’ami Ben a déjà fait un premier tour d’horizon sur Journal du Japon. Néanmoins, si je regarde le compteur de mes lectures depuis le premier janvier 2015 j’ai déjà avalé près de 50 tomes.

Or il se trouve que ce début d’année s’est montré particulièrement intéressant, autant pour le cœur du lecteur que pour le cerveau du critique. J’ai donc décidé de faire un tour de table, à travers une liste de 13 convives et 600 à 700 signes par invité, pour que ça reste digeste à la longue. Exit donc le résumé – un lien avec résumé éditeur ou un article est présent à chaque fois au début, pour les curieux – et je me suis concentré sur le ressenti et les choses marquantes, en bien ou en mal.

Voilà, en route pour ces 13 chroniques !

Chroniques manga Paoru 2015

Nouveautés : des surprises en tous genres

Minuscle de Takuto Kashiki chez Komikku : ma nouveauté préférée du lot. Je m’attendais à une histoire mignonne à souhait : là-dessus, le contrat est dument rempli. Avec ses personnages de 9 centimètres de haut qui vivent à la façon des mini-pousses, on fond rapidement sous leur charme. D’autant que nos deux héroïnes vivent dans un monde à notre échelle – elles sont de la hauteur d’un champignon – mais leur univers est aussi rempli d’animaux qui parlent et vivent avec elles, conférant un coté féerique très attendrissant. Si on ajoute un dessin foisonnant d’une grande minutie et des touches de poésie inattendues qui apporte de la profondeur au récit, on ressort très intrigué par ce premier tome. Vivement le tome 2, en mai !

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L’homme qui marche de Jirô Taniguchi chez Sakka : si on m’avait dit qu’un jour je chroniquerai du Taniguchi de moi-même, j’aurais sans doute bien ri. Et pourtant, cette réédition de son premier manga hexagonal m’a laissé songeur, sans doute car elle a fait écho à mon intérêt pour la balade sans but précis, celle qui vous emmène dans des ruelles mystérieuses, par simple curiosité, par l’envie de savourer le temps qui passe. Et ce coup-ci, la voix-off qui m’avait tant gonflé dans Le sommet des dieux s’est fait discrète, les planches silencieuses favorisent l’observation et l’immersion… Même si on se dit, quand même, que cet homme qui marche a un patron et un emploi du temps bien cool pour pouvoir suivre ses envies comme ça ! Bref, voilà un Taniguchi bien sympathique, il y en aura peut-être d’autres qui suivront !

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Démokratia de Motorô Mase chez Kazé Manga : même si l’homme maîtrise de mieux en mieux son coup de crayon, son chara-design est de moins en moins ma tasse de thé. Mais bon, l’auteur d’Ikigami reste l’auteur d’Ikigami, capable d’accoucher d’idée de départ assez forte : avec Démokratia, il remet en question le principe du choix démocratique à travers des votes qui décident de la vie d’un robot humanoïde. Le scénario a été très soigneusement réfléchi, mais le mangaka s’est embarqué dans une thématique casse-gueule : qui dit démocratie veut dire peuple et donc une ribambelle de personnages, qui sont pour l’instant les clichés de leur catégorie socioprofessionnelle. C’est original et le personnage principal est séduisant donc je pousserai jusqu’au tome 2, mais ça ne vaut pas un bon Tsutsui pour le moment.

demokratia demokatia

Come to me de Nachi Yuki chez Soleil Manga : après s’être torturé les méninges sur Démokratia, voici une lecture récréative et assez amusante. Une love story entre une demoiselle pure mais démunie et un beau garçon gentil et plein aux as. Un pitch hyper cliché j’en conviens, mais ce tome se concentre uniquement sur deux personnages et ne se perd pas en fioriture. On nous donne ce qu’on a envie de lire en somme : une love-story naissante, pas mal d’humour avec une héroïne qui se voit comme un déchet qui vient souiller un trésor national de beauté, un peu de fond avec un passé auréolé de mystère et de tristesse pour le héros. Bref, un petit quotidien romantique et léger qui donne le sourire. C’est rafraîchissant, comme on dit souvent !

come-to-me-1-soleil come-to-me-1-soleil planche

Noragami de Adachi Toka chez Pika Editions : Je découvrais la mangaka de Alive Last Evolution et je suis agréablement surpris. C’est bien croqué, déjà, avec une bonne gestion de l’encrage et des volumes, du soin sur les décors, un bestiaire sympathique, des lignes de forces et un sens de la baston intéressant. Du bon boulot quoi. Mais ce qui m’a vraiment botté c’est le héros de l’histoire : un dieu de troisième zone, un looser mégalomane qui distille des phrases cruelles, mais qui a un fond très intriguant. On le suit donc avec plaisir et on s’y attache rapidement, idem pour l’héroïne. Le seul souci, c’est que c’est un shônen truffé d’ados exaltés ou immatures : Bishamon-ten en mini-jupe et sous-tif… ce n’est pas trop mon truc. Ça marchera sans doute pour le public cible et c’est juste une question de goût, en définitive.

noragami01  noragami02

Nude de Mihiro & Makoto Ojiro chez Glénat Manga : alors celui là, il me pose problème, mais je vous en parle justement car il m’a interpellé sur la vie des idols. Voici l’adaptation d’une biographie d’une idol, aka la femme nue en couverture. Pour devenir une star, elle est passée par le porno pendant des mois voir des années et c’est ce parcours que l’on suit. C’est décrit crûment, avec une certaine violence mais la demoiselle tient le coup. Seulement voilà, elle en devient détestable : tout est bon pour devenir une étoile, quitte à bousiller son entourage, quitte à se montrer un brin nymphomane. L’histoire se finit par une vengeance réussie mais l’héroïne est à vomir et on ne peut que s’interroger sur la postface où elle remercie tout le monde pour avoir réussi sa vie. On a l’impression d’avoir lu l’histoire d’un lavage de cerveau et c’est encore plus troublant quand on sait que c’est une histoire vraie. Aussi choquant qu’édifiant en tout cas.

nude-glenat Nude Planche

Suites : toujours aussi prenantes ?

Radiant #3 de Tony Valente chez Ankama éditions : Seth et ses compagnons sont enfin de retour ! L’attente en valait la peine : ce nouveau tome regorge d’action avec des combats magiques et /ou physiques très bien chorégraphiés… Les coups sont bien mis en valeur par un excellente mise en scène : qu’ils soient secs et vifs ou amples et d’une grande puissance, on ressent bien leur dynamique et leur impact. Tony Valente (interview here) y insère aussi sa patte avec un humour omniprésent et hilarant qui rend ce titre assez unique, un peu sa french touch à lui. Enfin ce troisième tome marque la fin d’un premier arc et on a le droit aux révélations qui vont avec, via un très bon flashback. On en apprend aussi un peu plus sur Grimm, personnage à bandelette très charismatique, et d’autres nouveaux bad guys font leur apparition. L’aventure prend donc de l’ampleur et le rebondissement final nous fait déjà regretter l’attente jusqu’au prochain volume ! Damn you mister Valente !!!

 radiant-3 Radiant

Orange #3 de Ichigo Takano chez Akata : mais quel talent ! Sur le plan graphique la gestion des ombres, des trames et des volumes est remarquable et accompagne un trait d’une grande douceur. De plus, le travail épatant sur le regard des personnages sublime la mise en scène. En effet, on suit  avec plaisir les allers-retours entre présent et futur qui mixent les révélations, les regrets et les sentiments et toute cette trame arrive parfois à des sommets d’émotions, avec des déclarations d’amitiés et d’amour qui sont des vrais instants de grâce. Et là ce sont donc les yeux qui parlent, des larmes qui se transmettent aux lecteurs, des visages qui rougissent avec une candeur qui nous fait fondre. Orange est un manga magnifique, dans tous les sens du terme. Candide diront peut-être certains, mais il vous fait battre le cœur comme personne.

orange-03  Orange 3

Seven Deadly Sins #7 de Nakaba Suzuki chez Pika Editions : le plaisir est présent là aussi, mais c’est très différent. Quand je lis ce manga je m’amuse comme un gosse, comme le gosse qui a lu Dragon Ball il y a 20 ans. Seven Deadly Sins propose à son lecteur des combats bourrés d’adrénaline, des chorégraphies qui jouent avec bonheur des lignes de forces mais aussi avec la démesure des attaques : ça te découpe des montagnes d’un revers de main et ça te rase un village à la massue… Et c’est assez jouissif il faut bien le dire. Enfin, au sommet de toute cette action, le manga ne se prend pas deux secondes au sérieux : les héros aiment se charrier et s’affronter pour le fun. Y a pas à dire, Seven Deadly Sins est un shônen vraiment très cool.

 Seven Deadly Sins 7 Seven Deadly Sins 7 planche

Fate Zero #6 de Shinjirô & Gen Urobuchi chez Ototo : amateur de rhétorique guerrière, ce tome est fait pour vous !  Après les monstruosités perpétuées par Caster, c’est Rider qui occupe le devant de la scène. C’est à nouveau un personnage réussi et qui apporte une dose d’humour bienvenue : voici un guerrier fonceur et bon vivant qui se saisit de son destin des deux mains. Son coté montagne de muscle va avec un sens aigue de l’honneur, du combat et, surtout, de la royauté. Le cœur de ce tome est en effet un débat sur les valeurs et les devoirs qui vont avec la condition de Roi,entre Rider, Saber et Archer. Mais sans arme pour le coup, plutôt autour d’un bon verre. Qu’est-ce qu’un bon Roi, comment gouverner et inspirer son peuple, qu’est-ce qu’un Roi doit et peut laisser après lui ? Plusieurs points de vue bien défendus et surtout une bonne grosse baston pour clore le débat. Action et réflexion, une série toujours aussi bien équilibrée et passionnante !

Fate-zero-6 Fate-zero-6

Haikyû #8 de Haruichi Furudate chez Kazé Manga : ah ça c’est une fin de match comme on les aime dans les shônens sportifs. Toujours hyper classique dans sa construction, Haruichi Furudate continue d’emballer son lecteur en maniant le ballon et la plume comme personne, avec un art consumé du fish eye et de la perspective déformée, pour insuffler vitesse et puissance à l’impact : ça continue donc de claquer au-dessus du filet, avec des points de vue toujours aussi bien choisis, et ça plonge avec l’énergie du désespoir en défense, sur un terrain où la tension ne descend jamais d’un cran. Même si les personnages n’ont rien de révolutionnaire on finit par s’y attacher, indépendamment de leur originalité mais grâce à leur passion communicative pour ce sport. Car c’est finalement ça le héros de Haikyû : le volley-ball et ses matchs endiablés !

Haikyu 8  Haikyu 8

Vertical #8 de Shinichi Ishizuka chez Glénat Manga : un seinen qui a le don de vous changer les idées. A travers ses tranches de vie d’une équipe de secouriste en haute montagne, on vit des instants qui happent toute notre attention : est-ce que celui là aussi est mort ? Qu’est-ce qu’il est allé chercher dans la montagne ? Avec un taux de survie assez faible (moins d’une personne sur deux semble survivre dans la série), chaque petite histoire apporte son lot d’inquiétude, de peine… et de gens réconfortants, comme Sanpo, ce modèle de bonté qui vous redonne foi en l’âme humaine. Lire Vertical c’est un peu ça, c’est croire en la vie et en l’espèce humaine, par petite bouffée. Donc forcément cela m’attriste que le titre se vende mal, sans pour autant que ça m’étonne car la narration en tranche de vie tout comme la gentillesse n’ont jamais été des arguments marketings percutants. Mais lisez Vertical, j’insiste. Vous verrez, ça vous fera du bien.

Vertical 8 Vertical 8 planche

Say I love you #3 de Kanae Hazuki chez Pika Editions : Ce shôjo lycéen se démarque par la subtilité de ces personnages comme la fragile héroïne, Mei, qui enchaîne les blocages dans sa relation avec le grand et beau Yamato. Alors, certes, les demoiselles intimidées par de beaux garçons on connait, mais Mei est plus crédible que la moyenne : quand vous êtes vraiment timide vous êtes une asociale, une fille renfermée et difficile à approcher…  Pas un mignon petit truc que tout le monde aime. La timidité et le mal-être peut aussi faire des ravages et vous mener sur une mauvaise voie, comme on le voit avec la garce mal dans sa peau Aïko. Say I Love you est une histoire faite de gens différents, un peu – voir carrément – à coté des normes et qui apprennent à interagir ensemble. Parfois c’est dur, parfois c’est doux. En tout cas c’est toujours touchant.

  Say I love you 3 Say I love you 3 planche

Et voilà la fin de cette sélection… Une fois de plus je pourrais continuer à vous parler de mangas : 6000, Jabberwocky, Area D #6, Dream Team #17/18, Moyasimon #3, Uwagaki #3, Ad Astra#4 mais il faut bien s’arrêter pour cette fois… Et puis je ne vous parle même pas de ce qu’il me reste à lire dans un avenir proche :

Pile manga Paoru

On n’a pas fini de parler de manga cette année, c’est moi qui vous le dit !!!

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Concours photo Paoru.fr : prenez vos mangas en photo et gagnez des lots !

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Pour sa 4e édition le r’voici, le r’voilà : le concours photo de l’été du chocobo !

Concours été Paoru-001

Pour gagner rien de plus simple : partagez avec nous vos plus belles photos de manga !

Paoru.fr vous propose cet été de remporter des mangas et des goodies en pagaille : des mangas, des ex-libris, des marques-pages, des casquettes, des magnets, des dessous de verres, des masques et des t-shirts… le chocobo est aussi aller piocher dans son stock perso pour y ajouter des mangas, agendas, etc ! Merci à Ototo – Taifu -Ofelbe, Akata, Kazé Manga et Glénat Manga ainsi qu’à mes partenaires mangas habituels du blog. Pour info j’ai rajouté des lots à ceux de la photo principale (cf la liste plus bas).

Le principe du concours est assez simple : du 19 juillet au 25 août, envoyez vos photos à l’adresse mail ramza@paoru.fr (ce n’est plus celle de l’an dernier, ne confondez pas !). Cette année, un thème unique : vos mangas en photos ! Mettez-les en scène via leur thématique clé ou selon l’inspiration du moment ! Pour vous donner quelques idées, jetez un coup d’œil aux photos des gagnants de l’an dernier, ici.

Les photos reçues seront mises en ligne dans un album Facebook de Paoru.fr (une fois par semaine environ) et seront diffusées de temps à autre sur Twitter et Instagram avec le hastag #concourspaoru2015. 

Début septembre, après vote du staff de Paoru.fr, les 20 participants ayant réalisés les plus belles photos se partageront la liste de cadeaux suivante… On commence par les deux gros lots :

1 DVD édition Collector Secret – Judge chez Ki-oon : le tome 1 du manga Secret et le film live de Judge.

Secret - Judge Coffret Manga DVD

Le tome 1 du light novel Sword Art On Line chez Ofelbe

SAO 1

Chez Kazé Manga / ADN il y a : trente sous bocs recto-verso 2nd Love, une quinzaine de masques du dieu shinigami Soul Eater, 10 pochettes plastifiées et double face Nisekoi / Haikyu bien classes et 7 t-shirts Gate 7, dans la version violette. Ah j’oubliais, on a aussi 10 mangas multi-preview, chacun regroupant 4 shôjos : QQ Sweeper, Brainstorm Seduction, Rokka Melt & La Fleur millénaire.

Concours été Paoru- Kazé Manga & ADN 

T-shirt_gate_7_kaze-manga   Preview Shojo Kazé manga

Chez Akata, nous avons : 3 casquettes bien funs aux couleurs de Prisonnier Riku, Magical Girl of the End, leur collection WTF, quelques capotes WTF, 4 magnets dont 2 Bienvenue au Club et 2 Double JE.

Concours été Paoru-Akata

Chez Ototo / Ofelbe / Taifu il y a : une quinzaine de mini-previews ainsi qu’un exemplaire du tome 1 de SAO Progressive , le premier tome d’Accel World, le tome 1 du LN évoqué plus haut, des marques pages SAO Fairy Dust et des marques pages doubles SAO / Spice & Wolf pour tout le monde et enfin 4 beaux mouchoirs 10 Count.

Concours été Paoru-Ototo / Ofelbe / Taifu

Des goodies et mangas Glénat Manga également : 3 tomes 1, 1 T-Shirt taille L et deux ex libris de Stray Dog, 1 T-Shirt taille L et deux ex libris Crueler Than Dead.

Concours été Paoru-Glénat Manga

On continue avec des shitajikis recto-verso Glénat de 2008, un peu collector donc  : 1 Bleach, 1 One Piece, 1 D-Gray Man

Shitajikis Glénat D.Gray-Man Shitajikis Glénat D.Gray-Man

Shitajikis Glénat Bleach Shitajikis Glénat Bleach

Shitajikis Glénat One Piece Shitajikis Glénat One Piece

1 Ex-libris Zetman chez Tonkam.

Ex Libris Zetman

1 beau dossier de presse Devil’s Lost Soul chez Pika avec 2 Ex libris, entre autres.

Devil's Lost Soul

Coté manga entre ceux déjà évoqués et ceux piochés dans les stock de Paoru.fr on obtient les tomes 1 suivants : Accel World, SAO Progressive, Fausse petite amie chez Tonkam, Yako et Poko chez Komikku, Resident Evil Heavenly Island chez Kurokawa, Toys of War chez Kana, le tome 1 de Secret dans le coffret DVD Ki-oonPray for love chez Soleil Manga et les 3 Stray Dog. 

Manga concours Paoru.fr

Et on finit avec deux agendas Pika, aux couleurs de Fairy Tail ou Seven Deadly Sins.

Agenda-Fairy-Tail Agenda-Seven-Deadly-Sins-Pika

La répartition des lots :  J’attend de voir le nombre de participants mais en général il y a 20 gagnants (pour que je reste dans les environs de 50 euros en frais postaux) et tous ces gagnants auront évidemment les deux marques-maques Ototo / Ofelbe, 1 ou 2 sous bocs Kazé Manga, 1 mini-preview SAO ou le masque Soul Eater, 1 manga ou le manga multi-preview de Kazé, 1 casquette Akata ou 1 T-shirt Glénat Manga ou 1 T-Shirt Kazé Manga ou 1 mouchoir Taifu et enfin un 1 Shitajiki ou 1 pochette transparente ou  un ex-libris ou un agenda.  Mieux vos photos seront placées dans le classement plus vous aurez de lot et de possibilité de choisir dans les lots disponibles. Je vous donne la répartition finale début août.

Quelques consignes et conseils pour les participants :

  • Pensez à fournir une ou des photos nettes, sauf si le flou est voulu pour des raisons artistiques (même si c’est toujours sujet à débat).
  • Attention au contre-jour ou photos trop sombres.
  • Retouches et montages autorisés.
  • Pas de logo sur la photo, mais un © avec nom/prénom est accepté (mais pas obligatoire).
  • Évitez de nous envoyer des photos avec une résolution énorme ou au contraire minuscule : entre 400 et 1200 pixels ce sera très bien (même si nous ne sommes pas à quelques pixels près bien sûr !)
  • Vous pouvez photographier votre collection, seulement quelques mangas voir un seul mis en scène (une spéciale shônen ou shôjo, tous les titres d’un même auteur, plusieurs tomes dans les mêmes couleurs, une mise en scène liée au thème d’une série, etc…)
  • Essayez d’envoyer des photos originales et n’hésitez pas à fournir un petit commentaire avec, pour en placer le contexte.

Je précise enfin que je n’utiliserai pas vos photos à des fins commerciales, bien entendu. Voilà vous savez tout, il ne vous reste plus qu’à prendre votre meilleur objectif ou appareil numérique, de bien vous amuser, et de nous envoyer vos chefs-d’œuvre à ramza@paoru.fr.

Edit du 27/08 : comme promis voici la suite des informations !

Les lots tout d’abord : 

Vingt gagnants. Notez bien que les mieux placés choisissent en premier quand plusieurs lots sont possibles, et que les suivants devront donc faire leur choix dans ce qu’il reste (tout ça sera arrangé par mail une fois les résultats annoncés). La répartition est la suivante :

1ere place : Le coffret Judge (DVD/Manga) OU Le tome 1 du LN de SAO + 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + 1 Casquette Akata au choix + 1 préservatif WTF + 1 Agenda Pika au choix OU le dossier de presse Devil’s Lost Soul + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo + 1 Shitajikis ou ex-libris au choix dans la liste + le mouchoir 10 Count ou un magnet Akata au choix.

2nd place : Le coffret Judge (DVD/Manga) OU Le tome 1 du LN de SAO + 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + 1 Casquette Akata au choix + + 1 préservatif WTF + 1 Agenda Pika au choix OU le dossier de presse Devil’s Lost Soul + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo + 1 Shitajikis ou ex-libris au choix dans la liste + le mouchoir 10 Count ou un magnet Akata au choix.

3e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + 1 Casquette Akata au choix + 1 préservatif WTF + 1 Agenda Pika au choix OU le dossier de presse Devil’s Lost Soul + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo + 1 Shitajikis ou ex-libris au choix dans la liste + le mouchoir 10 Count ou un magnet Akata au choix.

4e et 5e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + 1 préservatif WTF + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo + 1 Shitajikis ou ex-libris au choix dans la liste + le mouchoir 10 Count ou un magnet Akata au choix.

6e à 8e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo + 1 Shitajikis ou ex-libris au choix dans la liste + le mouchoir 10 Count ou un magnet Akata au choix.

9e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 T-shirt Kazé Manga ou Glénat Manga + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo.

10e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 2 sous-boc + 1 masque Soul Eater + 1 pochette recto-verso Kazé Manga + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo.

11e à 15e place : 1 manga au choix ou la quadruple preview shôjo + 1 sous-boc + 1 masque Soul Eater + la preview SAO Progressive + les 2 marque-pages Ototo.

16e à 20 place : 1 manga au choix ou le quadrupla preview shôjo + 1 sous-boc + les 2 marque-pages Ototo.

La suite des événements…

Les candidatures étant closes (et en ligne ici) l’équipe de Paoru.fr et de Journal du Japon on du travail sur la planche : 167 photos et 76 participants… Record absolu pour cette 4e édition malgré le retrait de la catégorie Japan Expo. Merci à toutes et tous pour votre enthousiasme ainsi qu’aux gentils petits mots dans les mails ! J’ai été ravi de voir que vous vous êtes bien amusés à mettre vos titres en scène cet été. Un grand merci à tous les participants, donc !

Pendant une quinzaine de jours il va maintenant falloir vous départager : chaque membre de l’équipe va voter pour son top 10 tour en attribuant des points selon le classement dans le top 10. En cas d’égalité, ceux qui ont obtenu les places les plus hautes dans les top 10 des rédacs l’emporte, et on revote si l’égalité est parfaite. Les critères des jurés ? Ils sont assez simple : la composition et son originalité et la qualité de la photo.

Je vous tiendrais au courant de l’avancée des votes sur Facebook mais disons que les résultats arriveront au plus tard entre le 10 et le 15 septembre. Les gagnants seront ensuite averti par mail et le temps que je note les choix de chacun les lots partent en général fin septembre – début octobre.

Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça :)

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